Paul Feval

Annette Laïs


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       Paul Féval

      Annette Laïs

      Publié par Good Press, 2021

       [email protected]

      EAN 4064066080730

       I. MA FAMILLE.

       II. DINER DE FÊTE.

       III. DERNIERE MATINEE.

       IV. CONSEILS ET RECOMMANDATIONS.

       V. L'ARRIVEE.

       VI. LA PRESIDENTE.

       VII. ANNETTE LAÏS.

       VIII ENCORE ANNETTE LAÏS

       IX. TOUJOURS ANNETTE LAIS.

       X. LE FEU PREND A JOSAPHAT.

       XI. LE ROMAN D'UNE JEUNE FEMME.

       XII. SECONDE REPRESENTATION.

       XIII. SORTIE DU THEATRE.

       XIV. COURS DE CONVERSATION.

       XV. VOIES ET MOYENS.

       XVI. LA CARTE DE PHILIPPE.

       XVII. COMME NOUS NOUS PARLAMES.

       XVIII. LA FAMILLE LAÏS.

       XIX. LA MANIE DE PHILIPPE.

       XX. SERIEUSE EXPLICATION.

       XXI. FIANÇAILLES.

       XXII. LE PIANO D'ANNETTE.

       XXIII. CHATEAUX EN ESPAGNE.

       XXIV. LA POULE NOIRE.

       XXV. CORRESPONDANCE.

       XXVI. MON FRÈRE GÉRARD.

       XXVII. A PARIS COMME A PARIS!

       XXVIII. L'EPREUVE.

       XXIX. LE COMPLOT.

       XXX. BATAILLE.

       XXXI. LA LETTRE ANONYME.

       XXXII. LES NOCES.

       XXXIII. JOSON MICHAIS.

       XXXIV. ETEL.

       XXXV. COUP DE FOUDRE

       XXXVI. L'ABBE RAFFROY.

       XXXVII. BARRICADES.

       XXXVIII. MON PÈRE ET MA MÈRE.

       XXXIX. COMÉDIES.

       XL CAPITULATION.

       XLI CONCLUSION.

       MA FAMILLE.

       Table des matières

      Mon oncle Bélébon était encore coiffé à l'oiseau royal en 1842, époque où il fut question pour la première fois de faire de moi quelque chose. Je parle de lui d'abord parce qu'il était l'esprit de la famille, au dire de mes deux tantes Kerfily et de l'aumônier des Incurables. Mon oncle Bélébon disait de son côté que l'aumônier des Incurables était une fine mouche et que mes deux tantes Kerfily avaient un sens infaillible. Ce fut là précisément ce qui me donna défiance de mon oncle Bélébon, car aussitôt que ma tante Kerfily-Bel-Œil disait blanc, ma tante Kerfily-Nougat criait noir avec une voix d'oiseau qu'elle avait. Or, comment le noir et le blanc peuvent-ils avoir raison tous deux à la fois?

      Mon oncle Bélébon ne se faisait jamais à lui-même de ces questions indiscrètes. C'était le despotisme incarné: un bien brave homme, à part cela, et qui avait des boutons d'agate à son habit marron. Dans la nuit des temps, il avait été officier de marine, mais sans jamais monter à bord d'aucun vaisseau. «Le métier de marin, disait-il parfois après dîner, est semé de dangers sans nombre. On n'y est séparé de la mort que par une mince planche!»

      Il aimait passionnément cette idée, qui est, du reste fort ingénieuse et que j'ai retrouvée dans beaucoup d'auteurs estimables.

      En 1842, mon oncle Bélébon avait soixante-seize ans bien sonnés. Il se faisait des sourcils noirs avec je ne sais quoi et chantait encore les chansons de Mirabeau-Tonneau. Dans les moments de gaieté folle, il allait jusqu'à décocher des épigrammes malignes à Robespierre et même à Cambacérès.