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Henri Lavoix
Histoire de la musique
Publié par Good Press, 2021
EAN 4064066080174
Table des matières
INTRODUCTION QUELQUES DÉFINITIONS EN FORME DE PRÉFACE
CHAPITRE PREMIER L'ANCIEN ORIENT
CHAPITRE III ROME ET LES PREMIERS CHANTS DE L'ÉGLISE
CHAPITRE PREMIER DU VII e AU XII e SIÈCLE
CHAPITRE II LES XII e ET XIII e SIÈCLES
CHAPITRE III DU XIV e AU XVI e SIÈCLE
CHAPITRE PREMIER LA MUSIQUE ITALIENNE AUX XVII e ET XVIII e SIÈCLES
CHAPITRE II LA MUSIQUE EN ALLEMAGNE AUX XVII e ET XVIII e SIÈCLES
CHAPITRE III L'OPÉRA ET L'OPÉRA-COMIQUE EN FRANCE AUX XVII e ET XVIII e SIÈCLES
CHAPITRE PREMIER LE SIÈCLE DE BEETHOVEN
CHAPITRE II L'ÉCOLE ITALIENNE DE ROSSINI A VERDI (1813-1850)
CHAPITRE III LA MUSIQUE FRANÇAISE PENDANT LA PREMIÈRE MOITIÉ DU XIX e SIÈCLE
CONCLUSION LA MUSIQUE CONTEMPORAINE
PAR
H. LAVOIX FILS
ADMINISTRATEUR DE LA BIBLIOTHÈQUE SAINTE-GENEVIÈVE
LAURÉAT DE L'INSTITUT
NOUVELLE ÉDITION
PARIS
Librairie d'Éducation nationale ALCIDE PICARD & KAAN, ÉDITEURS 11, 18 ET 20, RUE SOUFFLOT
HISTOIRE DE LA MUSIQUE
INTRODUCTION
QUELQUES DÉFINITIONS EN FORME DE PRÉFACE
La musique.—Le son.—Le rythme.—L'accent.—L'harmonie.—Les timbres.—Les instruments.—Plan sommaire de cette histoire de la musique.
«La musique est l'art de combiner les sons d'une manière agréable à l'oreille.» Cette définition, qui est celle de J.-J. Rousseau, est la plus répandue; mais il faut avouer qu'elle est aussi la plus incomplète et la plus fausse. Si la musique ne consistait que dans la sensation plus ou moins agréable qu'elle procure, elle serait un art bien inférieur à tous les autres. Cette sensation diffère suivant les époques, les âges, les individus. Les dilettantes du moyen âge trouvaient fort agréables des combinaisons sonores qui, aujourd'hui, révoltent les oreilles les moins sensibles, et cependant ces combinaisons, si barbares qu'elles nous paraissent, sont de la musique; les amateurs exclusifs des anciens maîtres trouvent intolérables les hardiesses et les nouveautés que nous admirons dans les œuvres des compositeurs contemporains, et cependant ces œuvres sont de la musique. Bien plus, nous connaissons des pages qui, non seulement n'ont pas été écrites dans le but d'être agréables, mais dans l'intention bien formelle d'éveiller des sensations douloureuses et pénibles, et cependant ces pages, dont quelques-unes sont sublimes, sont encore et toujours de la musique.—«Croyez-vous donc que l'on écoute la musique pour son plaisir?» disait Berlioz à Adolphe Adam, un musicien qui, lui, n'avait cherché qu'à plaire. Sous cette boutade exagérée, Berlioz cachait une vérité. La musique, telle que nous la comprenons aujourd'hui, est souvent un art de plaisir et d'agréables sensations, c'est vrai; mais elle est surtout un puissant moyen d'expression. Elle a pour but idéal et noble, non seulement de distraire agréablement nos oreilles, mais d'éveiller en nous les émotions les plus diverses. Les goûts se sont modifiés bien des fois, les procédés matériels ont changé; mais les seules œuvres vraiment durables sont celles qui n'ont pas été conçues et écrites pour le plaisir d'un moment. Aussi bien laissons de côté toute définition, heureux si le lecteur, en fermant ce livre, peut se faire une idée à la fois nette et grandiose de cet art sublime et singulier de la musique, dont le propre est de produire suivant les temps et les individus des effets différents, tout en ayant une esthétique à lui bien définie.
Il est dans la musique deux éléments premiers et constitutifs sans lesquels elle n'existe pas, le son et le rythme. Sous le rapport acoustique, le son est la vibration des molécules des corps frappant régulièrement notre oreille. Selon que ces vibrations sont plus ou moins rapides, le son est plus aigu ou plus grave, ou bien, comme on dit vulgairement par erreur, plus haut ou plus bas. On appelle intervalle la différence des vibrations par rapport les unes aux autres. Nous n'avons à parler ici ni d'acoustique ni même de théorie musicale; cependant il est nécessaire de savoir que les sons, diversement disposés, constituent ce que l'on appelle des gammes et que c'est le système combiné de ces gammes qui est la tonalité. Les changements de tonalité, aux différentes époques et chez les différents peuples, ont donné naissance aux grandes évolutions de l'histoire musicale.
Le rythme consiste à disposer les sons de telle façon que, de distance en distance, régulière ou irrégulière, un son apporte à l'oreille la sensation d'un repos ou d'un arrêt[1]. Si nous comparons la musique à la langue parlée, nous pouvons dire que les sons représentent les mots, et que c'est au moyen du rythme que ces mots sont reliés entre eux sous forme de phrases. De cette union du rythme et du son naît l'accent, par lequel ces mots et ces phrases prennent un sens précis et expressif: la musique est de toutes les langues celle dont l'accent est le plus souple et le plus délicat.
[1] Lussy (Matthis), le Rythme musical.
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