Amy Blankenship

Une Lueur Au Cœur Des Ténèbres


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son âme sombre n'était que malice et mort. Un sourire embellissait ses lèvres parfaites alors que ses pensées se concentraient sur les évènements de la nuit précédente.

      Se détournant de la fenêtre, il commença à se préparer pour la soirée. Son regard passa distraitement sur le fauteuil bergère de style anglais près du feu dans lequel était assise une jeune étudiante sans vie.

      Hyakuhei sourit en repensant au dîner de sang frais qu'il avait fait la veille au soir.

      — Dommage, c'était une si jolie fille.

      Il se lécha les lèvres en se rappelant le plaisir qu'il avait ressentit lorsqu'il s'était emparé de la fille et qu'il s'en était nourrit. Il ne pourrait jamais se lasser des jeunes femmes qu'ils attirait et enlevait pour sa propre satisfaction.

      Ce soir, il se rendrait dans une boite de nuit à la mode afin de chasser sa proie et il avait besoin de s'assurer que ses "enfants" étaient bien. La "ladies night" était toujours une bonne occasion et un buffet de chair à volonté pour les promeneurs de la nuit.

      Il était un seigneur vampire puissant et nul n'aurait osé le contrarier ni remettre en question sa force.

      Pendant plus d'un millénaire, son unique désir avait le plaisir. Désormais il voulait plus. Il voulait ce qui lui revenait de droit. Son beau visage fut déformé par un froncement de sourcils alors qu'il repensait à sa quête, à l'objet qui était devenu son obsession alors qu'il attendait qu'il renaisse au monde. Le légendaire cristal du cœur du gardien.

      Le cristal Sacré était un joyau qu'on disait capable de donner à un vampire la force de marcher au delà de la nuit jusque dans la lumière du jour.

      Dans la légende, il était dit qu'une fille au sang non souillé et au cœur d'enfant serait porteuse en son corps du joyau.

      Elle serait une prêtresse du plus haut rang et d'une grande puissance, la protectrice et porteuse du cristal du cœur du gardien.

      Son regard sombre se porta à nouveau sur le ciel nocturne dans lequel une lune rouge sang était haut perchée.

      — Je t'ai perdue une fois, chère prêtresse, mais ne t'y trompe pas, je te retrouverais.

      Son regard se durcit alors qu'il faisait sa promesse à la nuit.

      — Cette fois, je prendrais possession à la fois du cristal et de toi...

      ***

      C'était exactement pour cette raison que Suki avait emmenée Kyoko faire du shopping le weekend précédent, seulement, elle n'avait pas dévoilé à son ami ses raisons. Suki s'était également acheté une tenue. La retirant de son placard, elle se glissa dedans en se tortillant d'excitation. C'était une robe noire très moulante. Cela avait été le coup de foudre dès qu'elle avait posé les yeux dessus.

      C'est une bonne chose que Shinbe ne soit pas dans les parages, se dit Suki avec un sourire mystérieux en regardant la robe dans le miroir.

      Elle était très courte mais n'en dévoilait pas trop... Juste assez pour titiller l'intérêt et faire travailler l'imagination. Tirant sa chevelure sombre en arrière à l'aide d'un chouchou noir, Suki appliqua un peu de maquillage et attrapa ses clès, se dirigeant vers l'appartement d'à côté, celui de Kyoko.

      Kyoko sortit de la chambre en espérant qu'elle aurait le temps de grignoter quelque chose avant de sortir mais avant même qu'elle n'ait pu atteindre la cuisine, quelqu'un tambourinait à la porte.

      — Mon Dieu, j'espère que ce n'est pas Toya, murmura-t-elle de façon inaudible et elle se demanda même si c'était une bonne idée d'aller ouvrir.

      Il lui restait encore environs 20 minutes avant qu'il ne soit l'heure de son rendez-vous avec Suki alors Kyoko se décida à ignorer les coups frappés à la porte pour le moment, craignant d'avoir à affronter quiconque se trouvait de l'autre côté.

      C'est étonnant comme la peur a le pouvoir de vous faire vous sentir comme un enfant de cinq ans. Les sourcils de Kyoko tressaillirent alors qu'elle retenait son souffle.

      Les coups à la porte se faisaient un peu plus sonores mais cette fois ils furent suivis de paroles.

      — Allez, Kyoko, je sais que tu es là. Ne m'oblige pas à enfoncer cette porte !

      Ce fut dit dans un ricanement.

      Kyoko leva les yeux au ciel en pensant que Suki parlait comme un flic. Elle ouvrit la porte à sa souriante meilleure amie qui immédiatement l'attrapa par le bras et la tira hors de l'appartement.

      — Viens, allons-y. J'ai un mauvais pressentiment qui me dit que si nous ne partons pas maintenant , Shinbe va se montrer ou quelque chose du genre.

      Kyoko eut à peine le temps de verrouiller la porte avant que Suki ne la traîne dehors.

      *****

      Kyou tira les lourds rideaux noirs afin de révéler la fenêtre, à présent que le crépuscule était là. Sa longue crinière blanche argentée se déploya autour de lui lorsqu'il ouvrit la fenêtre, laissant entrer le vent nocturne qui vint caresser son visage d'ange. Vêtu de noir, il avait l'air d'un ange déchu.

      L'argent lui avait apporté la liberté de décider de ses propres horaires et le pouvoir de s'assurer qu'il ne serait pas dérangé. Avoir acheté entièrement le dernier étage de l'hôtel le plus cher de la ville lui donnait accès à toute la solitude dont il avait besoin et à la vue qu'il voulait. Regardant de l'autre côté de la rue, il pouvait voir que la queue avait déjà commencé à se former devant le Club Minuit, la boîte de nuit la plus à la mode de la ville. C'était une cantine parfaite pour les créatures de la nuit.

      La longue queue était composée d'un grand nombre de jeunes étudiantes vicieuses et de jeunes cons qui les suivaient. Le regard torturé de Kyou fut traversé d'une lueur de mépris alors qu'il commença à parcourir la file d'attente des yeux en se demandant lequel d'entre eux attirerait l'attention de celui qu'il traquait. Qui serait la prochaine victime d'Hyakuhei ?

      Kyou pouvait ressentir la présence d'Hyakuhei dans la ville et se demanda si Hyakuhei pouvait sentir que la mort était à ses trousses. Cette fois les choses seraient différentes. Kyou l'avait retrouvé trop facilement, comme si Hyakuhei avait laissé une piste exprès afin qu'il la suive. Les morts et disparitions d’étudiants du coin était comme une évidente carte de visite en ce qui concernait Kyou, qui ne pouvait provenir que d'une personne. Il n'aimait pas penser qu'Hyakuhei soit en train de le mener jusqu'ici.

      — Je ne suis plus sous ton contrôle. gronda Kyou alors que le sang s'écoulait entre ses doigts refermés, les yeux teintés de rose.

      — Tu n'as plus aucun pouvoir sur moi... plus maintenant !

      Calmant sa rage croissante, Kyou remit le masque sans émotion sur son visage, masquant son aura. Il était temps pour le prédateur de devenir la proie.

      S'il pouvait ressentir la force vitale d'Hyakuhei, Kyou aurait besoin de faire très attention afin d'empêcher son créateur de sentir également sa présence.

      *****

      Kyoko était surprise de la taille réelle de la boîte de nuit. Ses lèvres s'entrouvrirent quand Suki entra dans l'immense parking. Suki avait voulu arriver un peu tôt pour éviter la file mais d'après ce que Kyoko pouvait dire, une file avait déjà commencé alors ils se dépêchaient de sortir de la voiture. Kyoko pouvait voir des visages familiers de l'université qu'ils fréquentaient et sourit en remarquant que son amie de longue date Tasuki était l'un d'eux.

      Tasuki aperçu Kyoko et Suki depuis l'endroit ou il se trouvait dans la foule. Il avait laissé ses amis le convaincre de venir et comme il n'avait rien de mieux à faire à présent que les examens de fin d'année étaient terminés, il avait accepté gracieusement.

      Il