again, very slowly.] May I ask by what arguments you made the boy who wrote this letter, this beautiful, passionate letter, believe that you should not marry his father, the father of your own child?
MRS. ARBUTHNOT. It was not I who made him see it. It was another.
LORD ILLINGWORTH. What FIN-DE-SIECLE person?
MRS. ARBUTHNOT. The Puritan, Lord Illingworth. [A pause.]
LORD ILLINGWORTH. [Winces, then rises slowly and goes over to table where his hat and gloves are. MRS. ARBUTHNOT is standing close to the table. He picks up one of the gloves, and begins pulling it on.] There is not much then for me to do here, Rachel?
MRS. ARBUTHNOT. Nothing.
LORD ILLINGWORTH. It is goodbye, is it?
MRS. ARBUTHNOT. For ever, I hope, this time, Lord Illingworth.
LORD ILLINGWORTH. How curious! At this moment you look exactly as you looked the night you left me twenty years ago. You have just the same expression in your mouth. Upon my word, Rachel, no woman ever loved me as you did. Why, you gave yourself to me like a flower, to do anything I liked with. You were the prettiest of playthings, the most fascinating of small romances … [Pulls out watch.] Quarter to two! Must be strolling back to Hunstanton. Don’t suppose I shall see you there again. I’m sorry, I am, really. It’s been an amusing experience to have met amongst people of one’s own rank, and treated quite seriously too, one’s mistress, and one’s -
[MRS. ARBUTHNOT snatches up glove and strikes LORD ILLINGWORTH across the face with it. LORD ILLINGWORTH starts. He is dazed by the insult of his punishment. Then he controls himself, and goes to window and looks out at his son. Sighs and leaves the room.]
MRS. ARBUTHNOT. [Falls sobbing on the sofa.] He would have said it. He would have said it.
[Enter GERALD and HESTER from the garden.]
GERALD. Well, dear mother. You never came out after all. So we have come in to fetch you. Mother, you have not been crying? [Kneels down beside her.]
MRS. ARBUTHNOT. My boy! My boy! My boy! [Running her fingers through his hair.]
HESTER. [Coming over.] But you have two children now. You’ll let me be your daughter?
MRS. ARBUTHNOT. [Looking up.] Would you choose me for a mother?
HESTER. You of all women I have ever known.
[They move towards the door leading into garden with their arms round each other’s waists. GERALD goes to table L.C. for his hat. On turning round he sees LORD ILLINGWORTH’S glove lying on the floor, and picks it up.]
GERALD. Hallo, mother, whose glove is this? You have had a visitor. Who was it?
MRS. ARBUTHNOT. [Turning round.] Oh! no one. No one in particular. A man of no importance.
CURTAIN
Salomé
(Original version in French)
PERSONNES
HÉRODE ANTIPAS, Tétrarque de Judée
IOKANAAN, le prophète
LE JEUNE SYRIEN, capitaine de la garde
TIGELLIN, un jeune Romain
UN CAPPADOCIEN
UN NUBIEN
PREMIER SOLDAT
SECOND SOLDAT
LE PAGE D’HÉRODIAS
DES JUIFS, DES NAZARÉENS, etc. UN ESCLAVE NAAMAN, le bourreau
HÉRODIAS, femme du Tétrarque
SALOMÉ, fille d’Hérodias
LES ESCLAVES DE SALOMÉ
SCÈNE
[Une grande terrasse dans le palais d’Hérode donnant sur la salle de festin. Des soldats sont accoudés sur le balcon. A droite il y a un énorme escalier. A gauche, au fond, une ancienne citerne entourée d’un mur de bronze vert. Clair de lune.]
LE JEUNE SYRIEN. Comme la princesse Salomé est belle ce soir!
LE PAGE D’HÉRODIAS. Regardez la lune. La lune a l’air très étrange. On dirait une femme qui sort d’un tombeau. Elle ressemble à une femme morte. On dirait qu’elle cherche des morts.
LE JEUNE SYRIEN. Elle a l’air très étrange. Elle ressemble à une petite princesse qui porte un voile jaune, et a des pieds d’argent. Elle ressemble à une princesse qui a des pieds comme des petites colombes blanches… On dirait qu’elle danse.
LE PAGE D’HÉRODIAS. Elle est comme une femme morte. Elle va très lentement. [Bruit dans la salle de festin.]
PREMIER SOLDAT. Quel vacarme! Qui sont ces bêtes fauves qui hurlent?
SECOND SOLDAT. Les Juifs. Ils sont toujours ainsi. C’est sur leur religion qu’ils discutent.
PREMIER SOLDAT. Pourquoi discutent-ils sur leur religion?
SECOND SOLDAT. Je ne sais pas. Ils le font toujours … Ainsi les Pharisiens affirment qu’il y a des anges, et les Sadducéens disent que les anges n’existent pas.
PREMIER SOLDAT. Je trouve que c’est ridicule de discuter sur de telles choses.
LE JEUNE SYRIEN. Comme la princesse Salomé est belle ce soir!
LE PAGE D’HÉRODIAS. Vous la regardez toujours. Vous la regardez trop. Il ne faut pas regarder les gens de cette façon … Il peut arriver un malheur.
LE JEUNE SYRIEN. Elle est très belle ce soir.
PREMIER SOLDAT. Le tétrarque a l’air sombre.
SECOND SOLDAT. Oui, il a l’air sombre.
PREMIER SOLDAT. Il regarde quelque chose.
SECOND SOLDAT. Il regarde quelqu’un.
PREMIER SOLDAT. Qui regardet-il?
SECOND SOLDAT. Je ne sais pas.
LE JEUNE SYRIEN. Comme la princesse est pâle! Jamais je ne l’ai vue si pâle. Elle ressemble au reflet d’une rose blanche dans un miroir d’argent
LE PAGE D’HÉRODIAS. Il ne faut pas la regarder. Vous la regardez trop!
PREMIER SOLDAT. Hérodias a versé à boire au tétrarque.
LE CAPPADOCIEN. C’est la reine Hérodias, celle-là qui porte la mitre noire semée de perles et qui a les cheveux poudrées de bleu?
PREMIER SOLDAT. Oui, c’est Hérodias. C’est la femme du tétrarque.
SECOND SOLDAT. Le tétrarque aime beaucoup le vin. Il possède des vins de trois espèces. Un qui vient de l’île de Samothrace, qui est pourpre comme le manteau de César.
LE CAPPADOCIEN. Je n’ai jamais vu César.
SECOND SOLDAT. Un autre qui vient de la ville de Chypre, qui est jaune comme de l’or.
LE CAPPADOCIEN. J’aime beaucoup l’or.
SECOND