Amy Blankenship

Désir Fatal


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Bon ! À dans quelques minutes. Et toi, poursuivit-elle en regardant bien Ren dans les yeux, histoire qu’il paye pour ce qu’il venait de lui faire quelques minutes plus tôt :

      - Ne pense même pas à mater !

      - Parce que tu penses que c’est ce que j’allais faire ? répondit-il sur un ton injurieux. Croisant les bras par-dessus la poitrine, il tenta de reprendre le dessus : en tous cas, tu as l’air d’un sale petit rat de rue.

      Lacey laissa passer sur son visage un petit sourire amusé et se dit que si elle ne parvenait pas à le battre au jeu des insultes, elle pourrait au moins s’amuser avec lui :

      - Pourtant… tu sais que tu en as trèèèèèès envie.

      - Je crois que tu as mal compris, déclara Ren. C’est toi qui es connue pour forcer les serrures et te glisser là où tu n’es pas invitée.

      Prise au dépourvu, Lacey jeta le cristal et partit se doucher en claquant la porte derrière elle. Ren attrapa le cristal en plein vol en souriant et l’emporta avec lui habilement… comme ça, plus personne ne pourra l’utiliser !

      - Ah, tiens, elle a oublié ses vêtements, remarqua Nick en pointant le menton du côté du placard que Gypsy avait mentionné quelques instants plus tôt dans sa conversation avec cette dernière.

      Au bout de quelques secondes, la porte s’ouvrit brusquement et Lacey entra en hurlant tant qu’elle put pour exprimer son besoin de zone libre de testostérone. Elle alla directement droit au placard et traîna le coffre.

      Gypsy haussa un sourcil et se mordit la lèvre pour ne pas sourire en voyant sa cousine faire glisser le lourd coffre jusqu’à la salle de bain. Puis elle claqua à nouveau la porte sans même regarder dans leur direction.

      Au moment où ils entendirent l’eau de la douche se mettre à couler, Gypsy se mit à rire. Les choses seraient beaucoup plus amusantes avec sa cousine à ses côtés. En tous cas… cette fille était drôle et elles avaient été les meilleures amies du monde pendant un bon moment.

      - Je ne comprends pas pourquoi tu rigoles, lui adressa Ren en grognant.

      Puis il sortit de la pièce en trombe en tapant des pieds dans les escaliers. Il ne comprenait pas comment il pouvait être aussi énervé et excité en même temps.

      Nick renifla et regarda Gypsy :

      - Et moi qui croyais qu’ils flirtaient juste…

      Gypsy acquiesça. Peut-être que cela pourrait être une autre bonne raison pour que Lacey reste.

      - Alors, dans ce cas, si jamais elle a des ennuis… et je pense qu’elle en a sûrement, qui ne pourrait pas mieux la protéger que Ren ? constata-t-elle en souriant.

      Nick se demandait s’il devait être jaloux parce qu’elle pensait que Ren était un meilleur protecteur que lui, ou bien s’il devait être heureux parce que cette attirance bizarre entre Ren et Lacey semblait contenter Gypsy. Il y pensa un instant, puis laissa tomber l’affaire… car il fallait bien admettre que Ren était plus grand, plus fort et beaucoup plus puissant que lui. Dommage que le principal défaut de ce grand benêt soit son manque de cellules grises…

      Ren avait entendu la remarque de Nick mais ignorait ce qu’il insinuait. Flirter… et puis d’ailleurs, il se trompait. Jamais, il ne s’était senti attiré par cette gosse. Elle était sarcastique, sournoise, et c’était une voleuse… tous les défauts du monde, selon ses critères à lui. Une fois arrivé en haut des escaliers, il se mit à tourner en rond dans l’entrepôt immense.

      - Et elle a osé me dire, à MOI… de ne pas la mater ! déblatéra-t-il.

      Chapitre 3

      Lacey soupira quand l’eau chaude déferla sur son corps et savoura le sentiment d’être finalement complètement libre des fixations qu’elle s’était enroulées autour des seins pour pouvoir ressembler à un adolescent. Elle avait eu la bonne idée de brûler les vêtements volés qu’elle avait portés.

      Elle attrapa le robinet et augmenta la température de l’eau. Pour elle, se détendre était un luxe dont elle n’avait pas pu profiter depuis qu’elle avait quitté Vincent et toute la horde de démons qui étaient après elle.

      Vincent… même son prénom avait éveillé en elle des sentiments de culpabilité et elle fronça tristement les sourcils. Elle l’avait rencontré quelques jours après avoir reçu une maquette de l’énorme musée où son grand-père l’avait envoyée. Il se trouve qu’ils avaient tous les deux étés envoyés par des personnes différentes pour aller voler la même chose.

      Ses lèvres tremblèrent lorsqu’elle repensait à tout ça… les yeux effarés de Vincent et ses airs de beau gosse, quand il la surprit en train d’entrer dans la même pièce secrète dans laquelle il était. S’ils avaient essayé de se battre pour savoir lequel d’entre eux était arrivé en premier et qui méritait le butin, ils auraient certainement alerté les gardes lourdement armés qui étaient juste au bout du couloir. Ces derniers les auraient certainement chassés, ou pire… ils auraient également pu leur tirer dessus.

      Après s’être contemplés quelques temps, ils arrivèrent finalement à trouver un compromis et décidèrent qu’ils pourraient se mettre ensemble pour tenter de prendre l’objet. Et en y repensant, elle se rendit compte que Vincent s’en serait bien sorti d’une autre manière… il avait seulement accepté de faire tandem avec elle parce qu’il l’avait bien voulu.

      Une fois qu’ils furent sortis du musée, ils furent soudainement entourés de cinq démons aux yeux sombres qui étaient entrés dans le corps de cinq officiers de police du coin.

      Debout dans la lumière des feux clignotants des voitures de police, les mains en l’air, avec cinq paires de fusils pointés sur eux, elle pensait qu’ils ne s’en sortiraient pas vivants. Jusqu’à ce que Vincent remette à l’un d’eux l’objet volé en échange d’une énorme mallette remplie d’argent.

      Par la suite, Vincent lui proposa de partager cet argent. Il lui demanda également de faire affaire avec lui. Sans penser aux conséquences, elle avait accepté en pensant qu’elle pourrait obtenir encore plus de choses pour son grand-père en utilisant les relations de Vincent, qui étaient de nouveaux collectionneurs assez agressifs.

      En même temps, elle était contente d’avoir enfin trouvé un partenaire pouvant être aussi sournois qu’elle. Et le fait qu’il soit super sexy n’était pas non plus une mauvaise chose, avec son petit accent anglais lui donnant l’impression qu’il flirtait avec elle en permanence.

      Elle secoua la tête à cette pensée naïve et se massa les cheveux avec du shampooing. Elle avait seulement accepté cet arrangement par cupidité, mais aussi parce qu’il était sacrément sexy… ses deux faiblesses.

      Après une nuit torride, tout comme la plupart des jours qui suivirent, Vincent lui en avait dit un peu plus au sujet du réseau clandestin auquel il appartenait. Elle comprit rapidement que devenir partenaire avec lui signifiait qu’elle était aussi partenaire avec tout un réseau de puissants démons.

      Grâce à son grand-père, elle savait des choses sur les démons, mais cela ne voulait pas dire qu’elle leur avait déjà fait face. Et même si elle savait d’emblée dans quoi elle allait s’embarquer, et que cela l’avait rendue nerveuse, elle avait malgré tout ignoré ce sentiment et avait attendu avec impatience toute la frénésie dont Vincent lui avait parlé.

      Ce soir-là, il l’avait emmenée à la rencontre du maître démon de ce réseau… un vieil homme qui avait cent dix ans et qui s’appelait Masters, ce qu’elle trouvait très drôle à l’époque.

      Quand le vieux démon rejeta froidement son invitation dans le réseau de voleurs et qu’il tenta de la tuer sur place, elle perdit son sens de l’humour. Si Vincent n’avait pas pris la balle devant elle, elle serait morte. Elle pensait qu’il était mort mais il s’était secoué en grognant