Dawn Brower

Ange Rebelle


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Eton, ils pensaient qu'ils devraient se regrouper et faire des ravages partout et à tout moment. Ils avaient tous une part de responsabilité dans les meilleurs méfaits et farces que l'école ait jamais vus. Le frère de Julian avait décidé de suivre son chemin une fois qu'ils seraient allés à Oxford. Il estimait qu'il devait se concentrer sur ses responsabilités en tant que futur duc de Weston.

      Lucien était censé se préoccuper de ce même genre de choses. Il était l'héritier d'un duché aussi. Dans son esprit, son père resterait dans les années à venir. Il n'était pas près d'être prêt à assumer la responsabilité d'être le duc de Huntly. Il ne pouvait pas imaginer ce que son père avait vécu quand il avait hérité du titre. Il était beaucoup plus jeune que Lucien en vérité, lorsqu'il en avait hérité.

      Julian se dirigea vers eux. – Content de voir des visages familiers ici.

      – Qu'est-ce que vous fabriquez ici ? Demanda Alex en plaçant une mèche blonde égarée derrière son oreille. Le ton de sa voix laissait penser qu'il était sous le choc de voir Julian se montrer en société. – Cela ne semble pas être ton type de divertissement habituel.

      – Et bien c’est exact. Julian grimaça. – Mais Eleanor voulait venir. Il n'y avait personne d'autre pouvant l'accompagner. Elle a son amie, Lady Hannah Jones, avec elle également. Donc, je suis coincé avec deux dames à chaperonner. Ne savent-ils pas que je suis un débauché et qu'on ne devrait pas me faire confiance?

      – Et bien, commença Lucien. – Eleanor est votre sœur. Je la crois en sécurité en votre compagnie. Elle est une bonne protection pour son amie. Il frappa l'épaule de Julian avec sa main. – Je déteste vous le dire, mais elles sont tout à fait en sécurité sous votre garde.

      – Bon sang, murmura Julian. – Mis à bas par la respectabilité et les liens familiaux. Jamais n'aurais-je cru voir ce jour.

      Il leur en avait bouché un coin. Ils ne pouvaient pas échapper à leurs responsabilités autant qu'ils l'auraient voulu. Leurs jours de vie irresponsable touchaient bientôt à leurs fins. – Il y a pire, je suppose. Ses paroles étaient plus le reflet des pensées de Lucien qu' autre chose, mais les dire à voix haute sembla le calmer.

      – Mordez-vous la langue, dit Drew. – Je ne vais pas abandonner mon style espiègle parce que la respectabilité tente de s'infiltrer dans ma vie. C'est trop amusant pour arrêter maintenant.

      – Ne pensez-vous pas tomber amoureux un jour ? Lucien leva un sourcil. – Beaucoup d'hommes ont abandonné la débauche pour l'amour d'une femme.

      Le rire de Drew résonna dans la pièce. – Je n'ai pas à trouver quelqu'un à aimer. C'est à Alex de transmettre le titre. Il repoussa Alex sur le côté qui, à son tour, jeta un regard irritable à son frère, apparemment mécontent de l'injure qui lui avait été faite. – Cela me laisse tout mon plaisir. Quelqu'un doit réconforter toutes les dames qu'il rejette. Je prendrai volontiers ce fardeau.

      Lucien secoua la tête. Drew était le plus sauvage des jumeaux Marsden. – Je doute qu'Alex soit pressé d'épouser quelqu'un.

      – Aucun de nous ne l'est, acquiesça Alex. – Nous avons beaucoup de temps pour comprendre ce que nous voulons dans la vie. La bonne dame attendra que je sois prêt.

      Il y avait beaucoup de choses qui pourraient attendre, selon Lucien. Il jeta un nouveau coup d'œil à Angeline et Émilia. Il ne pouvait réprimer inquiétude lancinante qui avait pris racine dans ses tripes. Il fallait les surveiller, mais il se disait que cela pourrait attendre plus tard. Elles ne pourraient pas faire grand chose lors d'un dîner. Il parlerait à Émilia le matin suivant ou l'après-midi. Elle ne se lèverait probablement pas assez tôt pour recevoir une visite de courtoisie. De toute façon, cela pourrait attendre.

      – Il ne leur arrivera rien, dit Alex comme s'il lisait dans les pensées de Lucien. – Je parlerai à Angeline sur le chemin du retour. J'espère bien tuer leur projet dans l'œuf de cette façon avant qu'il ne prenne forme.

      Il aurait aimé que ce soit aussi simple. Angeline Marsden avait une lueur dans les yeux que Lucien reconnut. Ses frères ont toujours effacé ses manières intrigantes, mais Lucien le savait mieux. Elle voulait de l'attention et personne ne lui en donnait. S'ils prenaient le temps de lui prêter attention, peut-être qu'elle cesserait de trouver sans cesse de nouveaux ennuis dans lesquels se plonger. – Je pense que je vais leur parler maintenant.

      Lucien était décidé à attendre pour parler à Émilia. Si il n'y avait eut que sa sœur, ça aurait marché, mais avec Angeline au beau milieu de tout cela… Rien ne pouvait être laissé au hasard. Et si le plan qu'elle préparait avait quelque chose à voir avec le dîner ? Alors attendre n'empêcherait rien.

      – vous le regretteras, dit Alex, l'assurance résonnant à travers sa voix. Laisse les tranquille. Je suis sûr que ce n'est rien.

      Lucien ignora son ami et se dirigea vers Angeline et Émilia. Elles étaient toujours en discussion intense, et ni l'une ni l'autre ne leva la tête à son approche. Pour cette raison, il saisit un peu de leur conversation sans qu'elles ne remarquent sa présence.

      – Je vous promets que cela fonctionnera, déclara Angeline. –  S'il vous plaît, dites oui.

      – Mais si quelque chose tourne mal ? Personne ne sera là pour vous aider.  Émilia se mordilla la lèvre inférieure. –  Je ne le sens pas.

      – Dois-je de nouveau tout vous ré-expliquer ?

      Lucien avait vraiment envie de les interrompre en s'exclamant,

      –  oui, faites je vous prie.  De cette façon il saurait exactement ce qu'elles faisaient, ou plus important ce que mijotait Angeline ? Émilia ne semblait pas être tout à fait partante et n'avait aucune intention d'être directement impliquée. Sa sœur avait généralement plus de bon sens qu'Angeline.

      – Non, dit Émilia.

      – Mais promettez-moi que vous viendrez me voir juste après que vous ayez fini. Je ne pourrai cesser de m'inquiéter tant que je ne serais pas sûre que vous allez bien.

      – vous avez… Angeline arrêta de parler et se tourna pour regarder Lucien. Ses yeux s'assombrirent un peu alors qu'elle fixait les siens.

      – N'étiez-vous pas en train de nous écouter ?

      – Pas du tout, répondit-il doucement.

      – Mais maintenant que vous en parlez, dans quoi exactement êtes-vous en train d'entraîner ma sœur cette fois ?

      Émilia roula des yeux.

      – Je n'ai pas besoin de mon grand frère pour intervenir et me protéger de mon amie. Retournez à votre petit groupe d'escrocs et planifiez votre soirée de malice. Nous sommes bien, ici, entre nous.

      Les muscles de sa mâchoire se contractèrent aux paroles de sa sœur.

      – J'ai bien peur de ne pas pouvoir ignorer ce que j'ai entendu. Vous allez me dire ce que vous prévoyez et tout de suite.

      Le rire d'Angeline était comme un coup de poing dans le ventre. Il voulait étendre la main et la secouer pour la ramener à la raison. Pourquoi était-elle si difficile ? Son regard se fit insistant. Quand était-elle devenue si belle ? Ses cheveux noirs étaient entortillés en un élégant chignon et ses yeux bleus étaient comme des saphirs étincelants sur une toile parfaite. Sa fureur la rendait encore plus belle avec ses joues rouges et ses lèvres roses ourlées. Il voulait l'embrasser et c'était quelque chose d'entièrement nouveau. Une chose qu'il ne pouvait pas effacer, et ça l'effrayait d'une manière qu'il n'aurait jamais cru possible.

      – Écoutez-moi, dit Angeline.

      – Je n'entraîne pas Émilia dans quoi que ce soit pouvant lui causer du tort. Je ne lui ferais jamais ça. Allez ennuyer quelqu'un d'autre. Nous savons tous les deux que vous ne vous souciez pas de moi et ce sera plus facile pour nous deux si vous vous retiriez de ma présence.

      Il tressaillit à ses mots. Qu'est-ce qui pouvait lui faire penser qu'il ne se souciait pas d'elle ? Bien sûr, il n'aimait pas certaines des choses qu'elle avait faites