Dawn Brower

Une Chance D'Amour


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des Loxton qu'elle s'était réveillée pour la première fois aux possibilités que la vie lui offrait et qu'elle avait compris que Julian Everleigh, le duc de Ashley, n'était pas seulement un débauché, mais aussi un homme sans aucune valeur. Au moins pour elle...

      Deux ans passés à travailler avec le tuteur que Lulia l'avait aidée à trouver avaient changé profondément Lenora. Elle n'était plus la petite souris timide qui se cachait dans un coin. Maintenant elle était dynamique, forte et bien déterminée à devenir l'orgueil de l'aristocratie. Elle n'avait pas encore aucun vrai désir de se marier; elle serait satisfaite de devenir une riche célibataire qui se creusait son propre chemin et qui trouvait son bonheur dans quelque chose d'autre qu' un homme et une famille.

      Ce bal était son nouveau départ. Le printemps de sa vie triste précédente... Ses ennuyeux cheveux marron avaient des mèches dorées maintenant, à cause du temps qu'elle avait passé sous le soleil d'Italie. Ses yeux noisette terne étincelaient de taches d'or qu'elle n'avait jamais remarquées avant. Au lieu d'une robe blanche insipide, elle était habillée à la dernière mode. Sa robe avait encore un peu de blanc, mais bordé de satin bleu et de dentelles. Son style soulignait son décolleté et embrassait ses formes. En bref, c'était pur décadence.

      «Êtes-vous sûre de vous sentir prête à ce pas?», lui demanda son accompagnateur . Lucas Dragomir était un membre de la famille royale de la petite île de Dacia et le tuteur que Lulia avait enrôlé pour assister Lenora. Passer du temps au chaud sur l’île de Dacia et sur la côte italienne l'avait aidée à guérir son cœur et à trouver la force dont elle avait besoin pour changer. Luca était charmant et sûr de soi et, depuis le jour où ils s'étaient rencontrés pour la première fois, il n'avait jamais été condescendant envers elle. Il la traitait comme si son opinion était importante…

      Lenora lui tapota le bras et répondit à sa question précédente: «Il n'y aura jamais un moment plus parfait que celui-ci, pour retourner dans la société de Londres.» Elle le regarda. Le cheveux noirs de Luca, ses yeux verts comme la mer et sa peau bronzée le faisaient se démarquer des dandies qui défilaient dans la salle de bal. Les dames de Londres allaient essaimer et faufiler autour de lui. Il était différent et un prince, plus ou moins. Il était le cinquième dans la ligne des héritiers du titre, mais cela n'aurait pas d'importance pour les demoiselles à la recherche d'un mari et pour leurs mères.

      «Si vous en êtes certaine….» Il lui pris le bras sous le sien. «Alors allons voir où cela va nous emmener.» Luca la conduisit dans l'escalier qui descendait dans le salon. Toutes les têtes se tournèrent pour les regarder, alors qu'ils marchaient lentement dans leur direction.

      «Je crois que nous faisons une vraie entrée», se pencha-t-il à lui chuchoter. «Mais s'agit-t-il d'une bonne entrée?» Il leva un sourcil.

      Alors qu'ils continuaient à marcher jusqu'au fond de l'escalier, un serviteur les annonça: «Lady Lenora St. Martin et le prince Luca Dragomir, Son Altesse Royale de Dacia.»

      Quand ils entendirent le nom de Luca, tous les gens dans la salle de bal tournèrent leurs yeux à les regarder. «Je crois que quelqu'un va nous approcher bientôt», dit-il calmement.

      «Êtes-vous prête à être courtisée?» C'était à son tour de lever un sourcil.

      «Tout pour une bonne cause», répondit-il d'une façon cryptique. Ses lèvres tremblèrent. «Avez-vous votre carnet pour le bal?»

      Elle tapota sa main sur la carte attachée à son poignet. «Il est prêt à être rempli. Souhaitez -vous réclamer votre place en premier?»

      Il souleva la carte et nota son nom pour le premier bal de la soirée, puis il s'inclina. «À plus tard, milady.» Luca la laissa seule au bord de la piste de bal. Quand les musiciens commenceraient à jouer la mélodie du premier bal, il retournerait pour la récupérer.

      «Vous avez fait une grande entrée», dit un homme juste derrière elle. Elle reconnut sa voix. C'était une voix qu'elle ne pourrait jamais oublier et qui pouvait encore lui percer le cœur comme une lame.

      Elle se tourna pour lui faire face. «Qu'est-ce que vous voulez dire?»

      «Je ne suis pas...» Il secoua la tête, comme s'il ne savait pas comment procéder. Quelle nouveauté! Le duc de Ashley était à court de mots. Il s' éclaircit la gorge, puis recommença: «Je ne voulais rien impliquer. Je ne vais pas très bien, n'est-ce pas?» Il s'inclina. «Permettez-moi de me présenter. Je suis le duc de Ashley.»

      Il ne l'avait pas reconnue...Vraiment intéressant. C'était quelque chose qu'elle pourrait utiliser contre lui, si elle voulait. Lenora avait été lointaine pour quelque temps, mais elle n'aurait jamais cru qu'il puisse l'oublier complètement. Après tout, il était l'ami de son cousin. «Je ne savait pas qu'il était acceptable de se présenter à quelqu'un», dit-elle caustiquement. «N'êtes-vous pas censé avoir une connaissance mutuelle qui puisse le faire?»

      «Bien», commença-t-il. «Je ne suis pas certain que cette personne existe. Je ne me rappelle pas de vous avoir rencontrée à aucun bal récemment.» Il s'approcha de Luca, qui était entouré de plusieurs dames. «Ni l'intéressant monsieur avec qui vous êtes arrivée.»

      Bien, cela allait devenir vraiment absurde. Il pourrait ne pas la reconnaître, mais il avait certainement entendu son nom qui était annoncé. Pourquoi ne faisait-il pas la connexion? Il n'avait plus parlé avec Bennett? Lenora le regarda, en cherchant à comprendre ses motivations. «Vous ne savez vraiment pas qui je suis?» Il continua à croiser son regard sincère, sans jamais vaciller.

      «Devrais-je?» Il leva son sourcil.

      Irréel...Elle se laissa échapper un souffle exaspéré. Si elle s'était accrochée à des attentes délirantes qu'il l'aimait secrètement…C'était une bonne chose qu'elle ne l'ait pas fait, parce que dans le cas contraire elle aurait été très déçue maintenant. Il était certainement beau comme toujours. Il se présentait au monde comme un dieu ducal aux cheveux bonds et aux troublants yeux bleus. «No, je ne crois pas», répondit-elle.

      «S'il vous plaît, laissez-moi réparer l' offense que je vous ai causée.» Sa voix contenait un petit peu de supplication, mais elle s'en moquait. Lenora n'était plus la petite souris qu'il avait fait sortir de son coin deux ans avant.

      «Ce n'est pas nécessaire», lui dit-elle, en commençant à s'éloigner. Il tendit sa main et lui attrapa le bras. «Laissez-moi», siffla-t-elle. «Cette conversation est terminée.»

      «J'ai la sensation de vous avoir déjà rencontrée», lui expliqua-t-il. «Votre réaction et vos mots semblent l'impliquer. Comment puis-je avoir oublié une vision telle que vous?»

      «C'est parce que vous êtes un âne égoïste», répliqua-t-elle d'une voix cinglante. «Ne vous faites pas de soucis, Votre Grâce. Il y a certainement quelque autre dame ici, bien disposée à subir votre charme.» Elle dégagea son bras et s'éloigna de lui. Ses lèvres se pincèrent en un sourire impertinent. Les choses allaient bien mieux qu'elle aurait pu s'attendre.

      Il avait été distrait par sa beauté, alors qu'elle descendait les escaliers jusqu'au salon, donc il n'avait pas entendu son nom qui était annoncé. Pourquoi ne l'avait-il pas reconnue? Plus il lui parlait, plus il devenait certain de la connaître, mais il ne savait pas la placer. Si elle avait participé à quelque événement mondain dernièrement, il l'aurait sans doute remarquée. Comment aurait-il pu l'éviter? Elle était une déesse, mais pas du genre «blanc pur» des autres demoiselles anglaises. Sa peau était un peu bronzée par le soleil, elle avait certainement passé du temps en plein air dans les derniers mois. Cela indiquait qu'elle n'avait pas été en Angleterre dernièrement. D'où venait-elle? Le prince avec qui elle était arrivée pourrait répondre à ces questions, probablement.

      Julian se dirigea vers la foule de dames qui se préparaient à le flâner. Il devait admettre qu'il n'était pas habitué à ce qu'un autre gentilhomme lui vole son public. Généralement elles affluaient vers lui et il se délectait