Daniel Wrinn

La Première Guerre Mondiale


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Chaque pays a tenté de renforcer sa sécurité et ses ambitions en se liant à des alliés puissants. Si les alliances offraient une certaine sécurité, elles s'accompagnaient également d'obligations.

      Les évènements qui ont conduit à la guerre ont été déclenchés en juin 1914, lorsque l'étudiant serbe Gavrilo Princip assassine l'héritier du trône austro-hongrois, l'archiduc Franz Ferdinand. En représailles, ils déclarent la guerre à la Serbie.

      La Serbie était un allié de la Russie. La Russie rejoint donc la guerre contre l'Autriche-Hongrie et toutes les autres nations rivales liées à leurs alliances respectives. Elles ont été entraînées dans le conflit, qu'elles le voulaient ou non.

      Pourquoi une querelle entre la Russie et l'Autriche-Hongrie au sujet d'un pays peu connu d'Europe de l'Est devrait-elle automatiquement impliquer la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ?

      C'est parce que chacun était obligé de soutenir l'autre en cas de guerre. Il y avait aussi d'autres rancœurs de longue date. La Grande-Bretagne maintenait son pouvoir du fait de sa flotte la plus large du monde. Aussi, lorsque l'Allemagne commença à construire une flotte capable de rivaliser avec la marine britannique, la Royal Navy, les relations entre ces deux pays se détériorèrent rapidement.

      Les Britanniques et les Français possédaient de vastes empires coloniaux. L'Allemagne, également prospère et puissante, ne possède que quelques colonies et en veut davantage. Tour participèrent à la lutte pour maintenir ou améliorer leur pouvoir dans le monde.

      La raison pour laquelle le conflit a été si horrible est plus facile à expliquer. La guerre s'est déroulée à un moment de l'évolution de la technologie militaire où les armes pour défendre une position étaient beaucoup plus efficaces que les armes disponibles pour l'attaquer. Le développement des tranchées fortifiées, des fils barbelés, des mitrailleuses et des fusils à tir rapide permettait à une armée de défendre son territoire de manière simple et directe. Une armée attaquant un territoire bien défendu devait compter sur ses fantassins, armés uniquement de fusils et de baïonnettes, et ils allaient être massacrés par millions.

      Tous les généraux impliqués dans la guerre avaient été formés pour combattre par l’attaque, c'est donc ce qu'ils firent. Il leur avait été enseigné que la cavalerie était l'une des meilleures armes offensives. La cavalerie - toujours armée de lances, comme elle l’avait été pendant les deux mille ans précédents, participa à quelques batailles, notamment au début de la guerre.

      Ces troupes d'élite furent rapidement massacrées. Les tactiques d'Alexandre le Grand, de Gengis Khan et de Napoléon, qui avaient utilisé très efficacement la cavalerie, n'étaient pas à la hauteur de la puissance meurtrière à l'échelle industrielle des mitrailleuses du XXème siècle.

      La nouvelle technologie de guerre s’était enrichie d'autres éléments peu glorieux : gaz toxiques, avions de chasse et bombardiers, zeppelins, chars, sous-marins et, surtout, artillerie (canons de campagne, obusiers, etc.). Ces armes avaient atteint un nouveau sommet de sophistication. Elles étaient beaucoup plus précises et tiraient plus rapidement qu'auparavant. Plus de 70 % de toutes les pertes de la première guerre mondiale ont été causées par l'artillerie. L'artillerie pouvait être utilisée pour attaquer et défendre, ne donnait pas plus d’avantage à un camp qu’à l’autre et rendait les combats plus difficiles et dangereux.

      La guerre commença par une attaque massive de l'Allemagne contre la France, connue sous le nom de plan Schlieffen, du nom de son initiateur, le Général Alfred Graf von Schlieffen. Le plan prévoyait la traversée de la Belgique neutre par l’armée allemande pour s'emparer de Paris. L'idée était d'éliminer la France de la guerre le plus rapidement possible. Outre la neutralisation de l'un des plus puissants rivaux de l'Allemagne, cela présenterait deux autres avantages. Premièrement, cela priverait la Grande-Bretagne d'une base sur le continent d'où elle pourrait attaquer l'Allemagne. Deuxièmement, ses ennemis de l'ouest étant gravement désavantagés, l'Allemagne pouvait alors se concentrer sur la défaite de l'armée russe, beaucoup plus importante, à l'est.

      Les combats de la fin de l'été et du début de l'automne 1914 furent parmi les plus violents de la guerre. Les deux parties subirent d'énormes pertes. Lors de la bataille de la Marne, l'avancée allemande est stoppée à moins de 25 kilomètres de Paris. Au début de novembre, les armées s'étaient enlisées dans des rangées de tranchées opposées, qui s'étendaient de la Manche à la frontière suisse. À quelques kilomètres près, la ligne de front restera la même pendant les quatre années suivantes.

      À la frontière orientale de l'Allemagne, ses armées remportent des victoires écrasantes contre de vastes hordes d’envahisseurs russes à la fin d’août et au début de septembre. Ils empêchent le rouleau compresseur russe d'envahir leur pays. À partir de là, l'armée allemande avance progressivement vers l'est. En 1915, les troupes des corps d'armée britanniques et australiens tentent d'attaquer les Puissances centrales par le sud en passant par Gallipoli en Turquie. Cette stratégie fut un désastre. Entre avril et décembre 1915, environ 200 000 hommes furent tués en essayant de prendre pied dans cette péninsule étroite et vallonnée.

      En 1916, la guerre qui était censée se terminer à Noël 1914, semblait devoir durer éternellement. Les Allemands lancèrent une attaque sur les forts de Verdun en février. Leur stratégie fut un succès à certains égards. L'armée française perdit 350 000 hommes et ne s'en remit jamais. Les Allemands subirent également plus de 300 000 pertes, et les Français tinrent les forts.

      Le 31 mai 1916, la flotte allemande défia la Royal Navy britannique en mer du Nord, lors de la bataille du Jutland. Dans une confrontation totale, 14 navires britanniques et 11 navires allemands furent perdus. Si la marine britannique avait été détruite, l'Allemagne aurait sans aucun doute gagné la guerre.

      La Grande-Bretagne insulaire aurait été affamée jusqu'à la soumission, car les cargos n'auraient pas pu naviguer dans les eaux britanniques sans être coulés. Les Britanniques ont peut-être perdu davantage de navires, mais la marine allemande ne s'est plus jamais aventurée en mer, et le blocus naval britannique de l'Allemagne est resté intact.

      Le 1er juillet 1916, une autre grande bataille commence. Les Britanniques lancent une attaque totale sur la Somme, dans le nord de la France. Le commandant en chef britannique, le maréchal Haig, est convaincu qu'un assaut massif brisera la ligne de front allemande. Cela lui permettrait d'envoyer sa cavalerie et permettrait aux troupes de faire une avancée considérable en territoire ennemi.

      L'attaque échoue dès les premières minutes et 20 000 hommes sont massacrés en une seule matinée. La bataille de la Somme continuera de s'éterniser pendant cinq autres misérables mois.

      En 1917, un désespoir implacable s'installe sur les nations combattantes. Avec une obstination effroyable, le maréchal Haig lance une nouvelle attaque contre les lignes allemandes, cette fois en Belgique. Le mauvais temps a transformé le champ de bataille en un bain de boue impénétrable. Entre juillet et novembre, lorsque l'assaut est finalement annulé, les deux camps ont perdu un quart de million d'hommes.

      Deux autres évènements survenus en 1917 ont eu des conséquences considérables sur l'issue de la guerre. Le peuple russe a terriblement souffert et, en mars, la révolution a contraint le tsar Nicolas II à abdiquer. En novembre, les bolchéviques radicaux prennent le pouvoir et imposent une dictature communiste à leur pays. L'une de leur première action est de faire la paix avec l'Allemagne.

      Les bolchéviques supposaient que des révolutions similaires allaient balayer l'Europe, en particulier l'Allemagne. Ils pensaient que l'Allemagne deviendrait bientôt un autre régime communiste qui traiterait la Russie plus équitablement. Ils acceptèrent un traité de paix désavantageux en mars 1918. L'Allemagne s’empara de vastes étendues de terres de l'Empire russe - la Pologne, l’Ukraine, les États baltes et la Finlande. Pour l'Allemagne, c'est une grande victoire. Non seulement elle ajoutait une vaste portion de territoire à sa frontière orientale, mais elle pouvait désormais concentrer toutes ses forces pour vaincre les Britanniques et les Français.

      Mais malgré