chercha avec anxiété autour de lui son ami disparu.
— Je croyais qu'il était juste derrière moi !
l’inquiétude vira rapidement à la colère à présent que le fait que Suki soit en sécurité à ses côtés était indiscutable. Une ombre pitoyable passa dans son regard perdu alors qu'il se perdait dans le passé.
— Et à quoi diable pensiez-vous ? Il aurait pu vous arriver quelque chose et je n'aurais pas su ou vous vous trouviez !
Il l'attrapa sauvagement par les bras alors que son regard améthyste s'assombrissait de manière possessive.
Les lèvres de Suki s'amincirent en réaction à sa colère. Quel était son problème ? Ce n'était pas comme si elle n'était jamais sortie avec ses amis. Son regard se fixa sur le sien alors que sa propre colère commençait à monter.
— Que veux-tu hmmmf ?
Ses paroles furent interrompues alors que les lèvres de Shinbe se fracassaient contre les siennes dans un baiser brûlant et déchirant. Shinbe avait été tellement inquiet pour elle qu'il ne pouvait pas arrêter les sentiments qui s'étaient précipités. Il voulait s'assurer qu'elle pouvait ressentir toutes les émotions qui parcouraient ses veines sur-le-champ. Il la serra fort dans ses bras, se jurant qu'elle n'allait plus jamais quitter sa champ de vision.
Suki gémit doucement à l'intensité du baiser de Shinbe. C'était comme s'il lui découvrait chaque émotion brute de son âme. Elle pouvait pratiquement les sentir du bout de ses doigts alors qu'elle agrippait ses épaules. Sachant que si elle lâchait, elle ne pourrait pas se tenir debout, vu que ses jambes venaient de se transformer en gelée, elle s'accrocha à lui comme si sa vie en dépendait.
Son esprit se trouva vide pendant un moment et elle oublia qu'elle était en colère contre lui ou que Kyoko venait de disparaître. Tout ce qu'elle pouvait ressentir était Shinbe et un amour qui leur survivrait sans aucun doute.
Doucement, il relâcha sa prise, mettant fin à leur baiser en frottant son nez contre le sien. Ses yeux se remplissaient de soulagement, mais étaient toujours sombres de désir. Secouant légèrement la tête, il essaya de se concentrer sur la situation actuelle et pour une fois, son esprit lubrique ne s'égara pas à la sensation du corps doux de Suki dans ses bras… après tout, elle avait été là pendant plusieurs vies.
— Il y a des évènements qui se sont produits et tu dois le savoir. Ce n'était pas sans danger pour Kyoko et toi de sortir seules ce soir. Je vais tout t'expliquer pendant que nous cherchons Toya. Je pense que Kotaro est ici quelque part aussi.
Shinbe enroula un bras protecteur autour d'elle alors qu'ils se dirigeaient vers le parking pour trouver Toya.
Suki fut trop abasourdie pendant un certain temps pour faire autre chose que hocher la tête.
Chapitre 6
Relevant légèrement la tête, de façon à ne pas perturber Kyoko, regarda vers la fenêtre d'où provenait le bruit. Chaque fibre de son corps lui disait que quelqu'un ou quelque chose était là... en train de les regarder. Son regard se fixa sur l'ombre de ce qui semblait être un homme. On aurait juré qu'il était debout à la fenêtre... au deuxième étage ?
Un contour argenté se dessina autour de la silhouette, lui donnant un aspect presque fantomatique. Toya avait déjà vu cette apparition... dans ses cauchemars.
Les yeux comme des soleils d'or étaient dirigés vers le sol mais Toya pu voir des éclairs rouges les zébrer l'espace d'un instant et il aurait également pu jurer avoir vu des crocs.
L'image scintilla alors que des flocons métalliques de poussière multicolore se mirent à pleuvoir contre la fenêtre, comme pour obstruer la vue. Toya secoua la tête et cligna rapidement des yeux avant de regarder à nouveau vers la fenêtre pour constater qu'il n'y avait plus rien.
— Mais bordel, c'était quoi ?
Se sentant plus qu'un peu sur les nerfs, il quitta le lit et se dirigea discrètement vers la fenêtre. En regardant au dehors, il ne vit rien d'autre que l'obscurité et les ombres. Prenant une profonde inspiration, il demeura perplexe lorsqu'il détecta une odeur persistante sur le rebord de la fenêtre, un parfum qu'il ne reconnaissait pas. Un sourd grondement d'irritation lui échappa alors qu'il tentait de l'identifier. Décidé à croire que c'était sans doute un tour de son imagination lié aux événements de la soirée, il vérifia une dernière fois, par acquis de conscience, qu'il n'y avait effectivement rien. Se satisfaisant temporairement du fait que l'odeur était au moins en train de se dissiper, il se glissa à nouveau dans le lit avec Kyoko en gardant pendant un bon moment un œil ouvert... Au cas où.
***
Kotaro demeura sous la fenêtre de Kyoko, percevant la présence du vampire qu'il avait rencontré dans l'allée près de la boite de nuit. Bien qu'il n'ai jamais eu l'opportunité de regarder de près le promeneur de la nuit, il était certain qu'il s'agissait de Kyou. Il pouvait percevoir la froide puissance tranquille de Kyou et c'était une chose dont il ne voulait pas aux abords de Kyoko. Kyou était une énigme et on ne pouvait lui faire confiance.
Avec un grondement, il utilisa sa vitesse inégalée pour parvenir jusqu'au deuxième étage devant la porte de Kyoko en un clin d’œil.
Humant l'air, il se calma un peu en percevant le parfum de Kyoko, récent et fort. Il eut la confirmation qu'il n'y avait aucun suceur de sang dans ses murs mais un grondement lui échappa lorsqu'il perçu l'odeur de Toya, presque aussi récente que celle de sa Kyoko. Toya était entré dans l'appartement également mais n'en était pas ressorti. Posant la main sur la poignée, Kotaro la tourna et compris qu'elle était cassée. Cassée mais verrouillée.
— Mais qu'est-ce que... gronda-t-il en colère devant le signe évident d'effraction.
Kotaro maintint la main devant lui, regardant ses griffes. Aucune serrure ne lui avait jamais résisté et celles de sa Kyoko ne faisaient pas l'affaire. Kotaro eut un sourire arrogant. Kotaro maintint la main devant lui, regardant ses griffes s'allonger et s'affiner vers la pointe. Aucune serrure ne lui avait jamais résisté et celles de sa Kyoko ne faisaient pas l'affaire. Kotaro eut un sourire arrogant en insérant sa griffe dans la serrure. Jouant à peine avec, il entendit avec satisfaction, un clic. Avec la discrétion d'une ombre, il pénétra dans l'appartement... Refermant doucement la porte derrière lui.
N'entendant rien, que le silence, il suivit la trace laissée par l'odeur de Kyoko
Un instant plus tard, il se retrouva debout à la porte de sa chambre. Son regard bleu incandescent, aiguisé tel une lame, il était concentré sur ce sentiment de malaise qui parcourait tout son corps.
Ignorant ce qu'il allait trouver de l'autre côté, il ouvrit lentement la porte.
***
Kamui décida de demeurer invisible alors que Kotaro pénétrait dans l'appartement de Kyoko. Ce n'était pas comme s'il se cachait de son ami, non... Il ne s'agissait pas de cela du tout. Mais en sachant qui se trouvait en ce moment dans le lit de Kyoko... Et bien, il pensait plus judicieux de demeurer caché plutôt que de s'offrir comme cible à ce qui ne manquerait pas de péter. Il avait fait tout son possible pour garder Kyoko en sécurité toute la soirée mais en ce qui concernait Toya, le gardien d'argent allait devoir se débrouiller seul.
Kamui grimaça en silence lorsque Kotaro ouvrit la porte de la chambre à coucher.
La scène qui accueillit Kotaro dépassait son entendement. Couché dans le lit de Kyoko, ce chien galeux, Toya ! La tenant comme si elle était à lui et seulement à lui...
Dans l'attitude de Kotaro, il y avait la promesse d'une punition dans l'éventualité où la réponse donnée devait se révéler inacceptable.
— Putain de merde, lâche-moi, connard !