seringue dans la main. Il lui saisit les poignets, les tirant au-dessus de sa tête.
- Bâtard ! cria-t-elle en se débattant.
Il lui arracha la seringue de la main et la jeta au sol. Le pilote se précipita hors du cockpit.
- Quelque chose ne va pas ?
Lucious s'était retenu de rire en voyant l'humain paniqué, jeter un coup d’œil de derrière le rideau, la bouche bée.
L'hôtesse de l'air profita de sa distraction pour lui donner un coup de pied dans les joyaux.
Une agonie électrisante se répandit dans sa moitié inférieure et il se plia en deux. Des taches noires lui gâchaient la vue alors qu'il se débattait pour rester debout. Ses narines se dilatèrent. Oubliant la douleur entre ses jambes, il se concentra sur sa colère montant en flèche.
La fille se précipita à quatre pattes vers la seringue.
- C’est une bonne idée, dit Lucious en attrapant une poignée de ses cheveux noirs pour lui relever la tête et croiser ses yeux, un dîner n’est pas de refus.
Il enfonça ses canines dans son cou sans se soucier de lui faire mal. Elle criait en se débattant dans ses bras alors qu'il lui suçait son sang. Un grondement s'échappa de sa gorge. Cette humaine avait le goût de cendre de cigarette et de terre, ruinant son plaisir.
Une fois vidée de son sang, il jeta son corps sans vie sur le côté.
- Monsieur, est-ce que vous allez bien ? demanda le pilote en s'essuyant les paumes sur son pantalon noir.
Lucious leva un sourcil en réponse. Alexander avait le don d'embaucher des gens bizarres, certains plus meurtriers que d'autres.
- Très bien, merci.
Le pilote retourna dans le cockpit les jambes tremblantes, laissant Lucious seul.
Dans l’enveloppe, il trouva une carte écrite par Alexander. Une phrase à l'encre noire : Méfie-toi de l’hôtesse de l’air.
Lucious se pinça le nez. Son ami avait certainement un sens d'humour bizarre. Épuisé après cette lutte, il ferma les yeux. Il sentit le lien lui tirer les tripes. Mais, pour une raison quelconque, plus il s'éloignait de l'Angleterre, plus le lien s’intensifiait.
*****
Lucious fut réveillé par une sonnerie. L'heure sur l'écran lumineux de son téléphone lui indiquait qu'il était 18h10.
Il grommela et essaya de savoir où il était. Il était dans une chambre d'hôtel, allongé sur un lit, des rideaux à pois roses tirés sur les fenêtres. L'endroit était assez sombre. Il dût plisser des yeux pour voir où se trouvait la porte. Le pilote a dû l'amené ici après son évanouissement. Avec les loups-garous sur sa piste et ses recherches du tueur de son père, il était devenu vulnérable.
- Je vois que tu es toujours en vie, dit Alexander.
- La prochaine fois que tu m'envoies un cadeau comme celui-là, appelle-moi. Je n'ai pas eu le temps de lire ta carte avant qu'elle essaye de me tuer.
Alexander rit.
- Je ne l'ai pas envoyée, mais j'avais des doutes.
Son amusement se dissipa :
- Il est temps que tu te lèves. Tu as rendez-vous avec la sorcière.
Lucious se glissa dans sa veste en cuir noir.
- Dis-moi où et quand.
*****
Une grande partie de Dublin n’avait pas changé. Les humains détestaient le changement autant que les vampires. Plus le monde changeait, plus leur ajustement était difficile, c'était son interprétation personnelle.
Il s'arrêta aux feux de signalisation. Sa douleur au ventre l'avait repris. Il se frotta l’estomac, mais il avait toujours mal. Il jura dans sa barbe et essaya d’ignorer les douleurs en regardant devant lui. Quelques personnes sur le côté opposé de la rue le fixaient, la plupart étaient des femmes, mais l'une d'elles se démarquait du groupe. Ses yeux noisette disséquaient son âme. Lorsqu'il se força à lui sourire, elle détourna son regard comme une voleuse.
Le feu passa au vert et il traversa la rue à côté de la femme. La tête baissée, elle lui rentra dedans et il la rattrapa. Au moment où ses mains se posèrent sur ses épaules, la douleur se dissipa et ses doigts bourdonnèrent d'une énergie étrange.
Qui est-elle ?
Elle le dévisagea. Elle n’était sûrement pas une sorcière bien entraînée comme il s'attendait. Elle avait moins de vingt ans. Aucune chance qu'elle possède le pouvoir de le suivre d’un pays à un autre. Elle devait sûrement faire partie du cercle local.
Le vent soufflait, remplissant ses narines de son parfum fleuri. Il savait qu'il ne se trompait pas.
Elle s'arracha de lui et partit en trombe.
La voiture sur sa gauche klaxonna, lui indiquant que le feu n'était plus vert pour les piétons.
Sans plus tarder, Lucious la suivit. Innocente ou pas, elle avait créé un lien entre eux. Si le Conseil arrivait à la retrouver, il pourrait le localiser. Il refusait que cela arrive.
La fille jetait un coup d'œil par-dessus son épaule de temps en temps. Sa prudence ne le dérangeait pas. Se cacher dans l'obscurité était une chose à laquelle il s'était habitué lorsqu'il chassait ses proies.
Une fois arrivée à l’arrêt de bus, elle posa sa main sur sa poitrine comme pour essayer de se calmer. Elle n’avait rien de particulier. Elle portait des vêtements simples : un jeans et un anorak. En se précipitant à l’intérieur d’un magasin, elle se cogna dans un homme musclé. Une rafale d'excuses sortit de sa bouche, la tête baissée. Elle fit le tour du magasin pour trouver le vendeur, qui lui remit une chose. Elle ressortit du magasin en courant et sauta dans un bus.
Lucious attendit que le bus s’éloigne. Il entra dans le magasin rempli de clients et se dirigea à grands pas vers le vendeur.
- Puis-je vous aider ? lui demanda un adolescent derrière le comptoir.
Il fixa son regard dans les yeux du gamin et l'expression de l'adolescent se détendit.
- Donne-moi ce que la fille aux cheveux violets vient de te remettre.
L'adolescent lui tendit quelques feuilles de papier agrafé intitulées 'CV'.
Assis sur le banc dans le parc voisin, il parcourut le CV. Elle avait dix-neuf ans - une enfant. Elle avait donné ses coordonnées, mais pas d'adresse - intelligente. Il parcourut les pages pour avoir une idée de ce qu'elle était. À sa grande consternation, les informations lui étaient inutiles. Il enregistra son numéro de téléphone.
*****
Lucious était arrivé à la propriété privée de son vieil ami. Il s'arrêta devant le manoir victorien de trois étages qu'Alexander avait converti en boîte de nuit. Une enseigne en néon rouge au-dessus de l'entrée affichait des lettres courbées « Russian Roulette », qui illuminait la rue tout comme un arbre de Noël.
Il se rendit à la tête de la file d'attente où un videur gardait la porte principale du club.
- Je suis ici pour voir Alexander.
L'homme portant un badge avec le nom « Dean » le dévisagea d’un coup d’œil rapide.
- Et vous êtes ?
- Attendu ! Sois sympa, mon pote et laisse-moi passer.
Sa patience à bout, Lucious relâcha sa prise sur ses boucliers mentaux. Il laissa son énergie encercler le videur. Un siècle de vie en plus permettait aux vampires d’avoir plus de pouvoir sur les plus jeunes.
Dean sentit l'intrusion et recula d'un pas incertain. Il fit signe à Lucious de passer.
- J'espère que vous n'êtes pas