Rolf Nagel

La fin de la mafia mondiale


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bijoutier.

      Le chauffeur s'arrêta devant une bijouterie de tout premier ordre et entra avec Karl dans le magasin. « Je désirerais une belle bague avec des diamants pour une jeune femme. Quelque chose d'original, si possible », expliqua Karl à son chauffeur, lequel traduisit en italien pour le joaillier. Dans la ville, la nouvelle de son séjour à la Villa Rosso s'était déjà ébruitée depuis longtemps et où qu'il aille, on le recevait très aimablement et courtoisement.

      Le joaillier, toutefois, n'avait pas de bague qui correspondait aux attentes de Karl. La même situation se répéta plusieurs fois. Karl était sur le point d'abandonner lorsque, dans le dernier magasin, le maître apporta une pièce particulièrement raffinée et originale. La bague n'était pas trop prétentieuse pour une jeune femme et pourtant, il s'agissait d'une création unique sertie d'un diamant. Exactement ce qu'il s'imaginait.

      Les jours précédents, Karl, tout à son bonheur, avait pris la décision de se lancer dans sa prochaine aventure. Une fois de retour à la Villa Rosso, il ne laissa rien paraître de ses intentions. À la vue des yeux interrogateurs de Marian, il ne voulut pas faire durer plus longtemps le suspense et lui raconta n'importe quoi d'anodin. Ses paroles furent : « Je désirais réfléchir à nous et à notre avenir. J'avais besoin d'un peu de temps. Tout seul ! Comprends-tu ? »

      « En bien, j'espère que c'est de bon augure », murmura-t-elle. Elle fit vite diversion et proposa d'aller à la piscine.

      « Non, je désirerais aller au port avec toi et y faire une promenade », répondit Karl. Peu de temps après, ils flânaient sur le môle.

      Pour la soirée, Karl avait préparé une très belle surprise pour Marian et avait prévenu le majordome. Celui-ci devait décorer la piscine, qu'on ne voyait pas de la villa, pour un dîner romantique. Les employés avaient exécuté cette tâche à la perfection pour faire de ce dîner un évènement unique et romantique.

      Les cloches du mariage ne retentiraient pas sans le consentement de Don Rosso

      En début de soirée, Karl prit sa bien-aimée par la main et la conduisit à travers le parc jusqu'à la piscine. Deux musiciens les rejoignirent avec leurs violons. Ils commencèrent à jouer de vielles chansons d'amour, la soirée prit tout de suite une tournure magique. Le personnel avait composé un décor de rêve avec des fleurs et des lampions pour leur Marian adorée et son compagnon. Cette soirée était le cadre parfait pour ce que Karl prévoyait et n'aurait pu être plus romantique. Après le repas, les musiciens et l'ensemble des employés s'éclipsèrent à pas feutrés.

      Karl se leva, saisit délicatement les mains de Marian dans les siennes et s'agenouilla dignement à ses pieds. L'espace de quelques secondes, la respiration de Marian s'arrêta, elle ne s'y attendait pas du tout.

      Il lui déclara d'une voix tendre : « Mon amour, tu m'as révélé les étoiles dans le ciel. En quelques semaines, tu m'as tiré de ma vie léthargique et as rempli mon cœur des rayons du soleil. Mon bonheur est complet. Je ne veux plus être séparé de toi une seule seconde. Je désire te demander, à toi, la femme de mes rêves, si tu es prête à partager ta vie entière avec moi ? Acceptes-tu, Marian, toi que j'aime plus que tout au monde, de devenir ma femme ? » Il sortit la bague de la poche de sa veste et la lui enfila lentement et doucement à l'annulaire. Elle regarda Karl, et ses larmes coulèrent sur ses joues. Pendant plusieurs secondes, elle fut dans l'incapacité d'articuler le moindre son. Son cœur battait la chamade, elle était heureuse qu'il réalise son rêve le plus cher.

      Elle embrassa longuement son bien-aimé, puis lui chuchota à l'oreille : « Oui, bien sûr. C'est mon souhait le plus cher, mon amour, jusqu'à la fin de nos jours. Tu fais de moi la femme la plus heureuse du monde. Karl, tu es tout pour moi. »

      Tous deux avaient atteint le septième ciel, ils s'embrassèrent et se câlinèrent toute la soirée. Lorsque le temps se rafraîchit, Karl souleva sa future femme dans ses bras et la porta ainsi jusque dans leur chambre. Cette nuit fut la plus longue jamais passée dans la villa et semblait ne plus vouloir finir.

      Ce n'est que le lendemain, vers midi, qu'ils se réveillèrent tout ensommeillés. Avant de prendre le petit-déjeuner, Marian désirait absolument appeler son père pour lui annoncer la nouvelle. Elle l'appela sur son mobile. « Ma chère enfant », répondit Don Rosso, « qu'y a-t-il, de si bon matin ? »

      La voix de Marian faillit défaillir lorsqu'elle annonça la bonne nouvelle. Don Rosso s'assit et écouta attentivement l'heureux récit.

      « Ah ! enfin une bonne nouvelle ! C'est magnifique, fantastique, je vous souhaite toute la chance et le bonheur du monde. Du fond du cœur ! » Son cœur de père se mit à battre plus fort, il était submergé par l'émotion. Il pouvait à peine retenir des larmes de joie.

      « Il faut que je reste encore deux jours ici. Je ne peux pas venir plus tôt. Mais viens me chercher à l'aéroport, tu pourras tout me raconter en détail. Je vais expédier mes affaires vite fait. Je viendrai tout de suite après. Il faut que je fasse la connaissance de mon futur gendre. » Une fois la communication terminée, il resta encore quelques minutes assis sur sa chaise pour mettre de l'ordre dans ses pensées. Il n'escomptait pas cette heureuse nouvelle aussi vite. Cela le rendait un peu nerveux, ce qui était extrêmement rare dans son cas.

      Après s'être ressaisi un peu, il ressentit une grande joie l'envahir, et il se mit à rire. Il ne restait plus qu'à savoir s'il arriverait à enrôler Karl aussi habilement dans son organisation. Ça, il voulait le savoir le plus rapidement possible. Il était clair pour lui qu'il devait aborder la question avec précaution et finesse. Comment allait réagir son tout nouveau gendre ? De la réaction de Karl dépendaient énormément de choses. Deux jours plus tard, Marian alla chercher son père à l'aéroport. Elle avait fait exprès d'y aller sans son futur mari afin de pouvoir avoir une conversation en tête-à-tête avec son père.

      « Papa, je suis tellement heureuse, c'est indescriptible. Karl et moi voulons nous marier très rapidement. Peut-être auras-tu déjà un petit-enfant l'année prochaine. Oh, papa, c'est tellement magnifique. » Marian rayonnait et son père se réjouissait du bonheur de sa fille.

      « Chaque chose en son temps, pas si vite. Ce n'est pas une course de formule 1, vous avez le temps. Ta chère mère et moi ne nous sommes pas non plus mariés immédiatement. Attendez encore un peu. Tu connais les règles de la famille ! Karl doit me demander officiellement ta main. C'est une tradition et nous ne voulons pas y déroger. »

      Tout allait définitivement trop vite pour Don Rosso et tant qu'il ne saurait pas clairement si Karl voulait collaborer à l'organisation, il préférait repousser son consentement encore un peu. Bien sûr, il ne pouvait le révéler à sa fille. Le temps pressait désormais pour Don Rosso, mais il ne voulait ni ne pouvait se permettre d'agir à la hâte. « Marian, je donne mon accord pour le mariage, si ton bien-aimé accepte de me seconder dans mes affaires. Il va tout de même bientôt faire partie de notre famille. Je pense qu'il peut s'occuper de gérer nos participations en entreprise. Qu'en penses-tu ? » Marian trouva que c'était une bonne idée. « Mais je t'en prie, je souhaiterais d'abord en parler en tête-à-tête avec ton futur mari, silence à ce sujet. » Don Rosso lança un regard appuyé à sa fille et lui fit comprendre sans équivoque qu'il était sérieux.

      Le lendemain, le père, la fille et Karl étaient assis dans le parc, discutant de tout et de rien. Le futur gendre avait très vite gagné l'amitié de Don Rosso et ils se parlaient déjà comme de vielles connaissances. Ils se sentaient très en confiance l'un l'autre, de sorte que Don Rosso était conforté dans l'idée de pouvoir mettre sous peu son projet à exécution.

      « Karl, je souhaiterais m'entretenir seul à seul avec toi. Demain te conviendrait-il ? Marian pourra aller faire des courses en ville. Je pense que notre discussion d'homme à homme durera jusqu'au soir. » Don Rosso jeta un regard amical et interrogatif à Karl. «Bien sûr, volontiers, je n'y vois aucun inconvénient. Qu'en penses-tu, Marian ? » La question était purement formelle et elle approuva d'un hochement de tête. Elle aurait préféré aller faire des achats en compagnie de Karl, mais elle savait qu'en