Anastasia McKenzie

Parlons de la vie: Discussions sur les problèmes de société. Niveau avancé


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eux. Ils sont malins en tout cas. Certainement plus que toi. À partir de quel moment as-tu accepté de passer tous les jours ton unique vie à faire la même routine, celle qui déplaît? Ne jurer que par le prisme de la croissance a rendu l’humanité aveugle aux conséquences de ses actions.

      On la désire tellement infinie et nous on suit. Parce qu’un jour, on nous a fait croire que faire de la thune pour les autres améliorerait notre vie. Spoiler: la seule chose sans limite dans ce monde, c’est notre connerie. Pourquoi on ne se pose plus de questions, comme si tout ça c’était devenu notre mythologie? Ça fait moins d’un siècle que le capitalisme contemporain existe. Il a déjà réussi à détruire la planète, nos esprits critiques et notre ambition, et on l’a accepté.

      Désolé. Le temps des beaux discours comme placebo est révolu. L’effondrement a enclenché sa marche infernale, et ça ne sera pas pour tes arrières petits gamins, ton rejeton, mais bien de ton vivant que tu verras la fin. Pour l’instant, tout est fait trop lentement pour surmonter cette épreuve. Nous sommes incapables de gérer quelques centaines de milliers de réfugiés faute d’éducation, de sens des priorités.

      Alors imagine quand les chiffres annoncent des centaines de millions dans quelques décennies, la montée des eaux, plus potables, le seul horizon qui se profile celui du conflit. Tout ce qui est bon est mauvais, tout ce qui est humain, libéralisé est égoïste. On a l’équivalent de 3 fois la consommation alimentaire mondiale dans les mains et pourtant certains crèvent encore de faim et on va parler de surpopulation.

      Le permafrost commence à fondre, les dominos de l’apocalypse ont commencé à tomber. Puis, tant qu’à sombrer, autant entraîner le reste du vivant avec nous. Quand la nouvelle extinction de masse a commencé, otages de notre intelligente absurdité, où l’homme se développe, la biodiversité se meurt. C’est dans notre nature profonde. Oui, c’est encore plus violent que ce que tu crois. Bienvenue dans World. Notre mode de vie est déjà mort. Le monde que tu connais va radicalement changer au cours du siècle à venir.

      L’impact est inévitable et la transition n’aura rien de doux.

      La seule chose qui aurait tendance à me rassurer, c’est qu’au pied du mur, parfois notre race agit enfin. Comme si notre salut n’arrivait qu’en voyant la fin. C’est trop tard pour tout préserver, mais il est encore possible d’amoindrir les dégâts, de faire preuve d’intelligence au moment où notre espèce en a le plus besoin.

      Si notre civilisation est damnée, on peut encore donner une chance à la suivante d’exister. Il faut que tu participes à mener le combat le plus dur qu’on n’ait jamais affronté, préparer les décombres car quelle qu’en soit l’issue, tu ne craindras ni les remords ni les regrets si chaque matin à toi aussi tu te lèves pour participer à sauver demain.

      Sous-titres: ALEX Correction: Julie

      *Remarque linguistique

      “Partir en vrille” est une expression familière qui signifie perdre le contrôle, devenir chaotique ou incontrôlable. Cela peut être utilisé pour décrire une situation où les choses deviennent désordonnées, confuses ou incontrôlables. Dans le contexte, l’auteur veut dire que la situation est trop sérieuse pour qu’il la traite de manière désordonnée ou irresponsable.

      5. Répondez aux questions.

      1. Pourquoi l’auteur dit-il que c’est trop sérieux pour qu’il parte en vrille?

      2. Quelle est la métaphore utilisée pour décrire la vie de l’auteur?

      3. Que signifie l’expression “sauf et sein” dans le contexte de la phrase?

      4. Pourquoi l’auteur dit-il que la catastrophe est inévitable?

      5. Quelle comparaison est faite entre la nouvelle année et la situation actuelle?

      6. Qu’est-ce qui effraie le plus l’auteur?

      7. Comment les potes de l’auteur raisonnent-ils selon lui?

      8. Quelle critique l’auteur fait-il envers l’économie de marché?

      9. Pourquoi l’auteur trouve-t-il drôle l’idée de responsabiliser la misère?

      10. Quelle est la position de l’auteur sur l’écologie et les politiques?

      11. Quel problème l’auteur soulève-t-il concernant les nouvelles technologies?

      12. Pourquoi l’auteur dit-il que ceux d’en haut se foutent du bien commun?

      13. Qui sont les “eux” dont parle l’auteur et pourquoi sont-ils malins?

      14. Quelle question l’auteur pose-t-il à ceux qui acceptent de faire la même routine tous les jours?

      15. Quelle critique l’auteur fait-il envers l’humanité et la croissance?

      16. Quelle est la conséquence de notre désir infini de croissance selon l’auteur?

      17. Quelle est la durée de vie du capitalisme contemporain selon l’auteur?

      18. Quels sont les problèmes que l’auteur soulève concernant la gestion des réfugiés?

      19. Quels sont les problèmes qui se profilent selon l’auteur?

      20. Quelle est la seule chose qui pourrait rassurer l’auteur selon lui?

      Corrigés.

      1. L’auteur dit que c’est trop sérieux pour qu’il parte en vrille car il considère que la situation dont il parle est grave et nécessite une réflexion sérieuse et une action responsable.

      2. La métaphore utilisée pour décrire la vie de l’auteur est celle d’une voiture lancée à pleine vitesse et à laquelle il est difficile de mettre un coup de frein à main pour en sortir.

      3. L’expression “sauf et sein” signifie que la seule façon de sortir indemne de la situation est de prendre des mesures appropriées et responsables.

      4. L’auteur dit que la catastrophe est inévitable car il pense que les actions passées ont déjà causé des dommages irréversibles et que les conséquences ne peuvent plus être évitées.

      5. La comparaison entre la nouvelle année et la situation actuelle fait référence à la tradition de prendre de bonnes résolutions pour l’année à venir, mais dans ce cas, la gueule de bois qui suivra sera la diminution de la population terrestre.

      6. Ce qui effraie le plus l’auteur, c’est que les personnes de son âge raisonnent encore comme les anciennes générations et ne remettent pas en question les problèmes actuels.

      7. Selon l’auteur, les potes de son âge pensent que travailler pour payer des “branleurs assistés” est une mauvaise idée.

      8. L’auteur critique l’économie de marché car il estime qu’elle a déjà causé beaucoup de problèmes et qu’elle ne résoudra pas les défis actuels.

      9. L’auteur trouve drôle l’idée de responsabiliser la misère car il pense que c’est une façon de blâmer les pauvres pour leur situation et de ne pas prendre en compte les véritables causes de la pauvreté.

      10. L’auteur pense que les politiques devraient faire de l’écologie leur priorité et que ceux qui ne le font pas devraient être éliminés des scrutins.

      11. L’auteur soulève le problème des ressources limitées nécessaires aux nouvelles technologies et de leur impact sur l’environnement lorsque ces ressources viennent à manquer.

      12. L’auteur critique ceux d’en haut car il estime qu’ils ne se soucient pas du bien commun et qu’ils servent leurs propres intérêts.

      13. Les “eux” dont parle l’auteur sont ceux qui ont compris qu’il faut sauver leur peau et qui agissent en conséquence. L’auteur les