Джек Марс

Tous Les Moyens Nécessaires


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bien,” dit Luke. “Mais tu vas me donner le mot de passe afin que je puisse vérifier.”

      “J'ai bien peur que ce ne soit pas possible.”

      Le rire d'Ed résonna derrière Nassar, même si ça ressemblait plutôt à un grognement.

      “Tu pourrais être surpris de savoir ce qui est possible,” dit Luke. “Le fait est que nous allons accéder à cet ordinateur et que tu vas nous donner le mot de passe. On peut y aller à la manière douce ou à la manière dure. C'est à toi de choisir.”

      “Vous n'oseriez pas me faire du mal,” répondit Nassar. “Vous êtes déjà bien dans la merde.”

      Luke jeta un coup d'oeil à Ed qui s'agenouilla à la droite de Nassar. Il prit sa main droite entre ses deux mains puissantes.

      Luke et Ed s'étaient rencontrés pour la première fois durant la nuit dernière mais ils savaient déjà comment travailler ensemble sans avoir besoin de se parler. C'était comme s'ils lisaient la pensée de l'autre. C'était déjà arrivé que Luke ait ce genre d'expérience dans le passé, en général avec des types qui avaient fait partie d'unités d'opérations spéciales comme l'unité Delta. Mais la relation prenait en général plus longtemps à se développer.

      “C'est toi qui joues du piano qui est là-bas?” demanda Luke.

      Nassar hocha la tête. “J'ai une formation classique. Quand j'étais jeune, j'étais pianiste de concert. Je joue encore de temps à autre pour m'amuser.”

      Luke s'accroupit pour se mettre au niveau des yeux de Nassar.

      “Dans un instant, Ed va commencer à te briser les doigts. Ce sera difficile de jouer du piano après ça. Et ça va faire mal, probablement très mal. Je ne suis pas sûr que ce soit le genre de douleur à laquelle un homme comme toi soit habitué.”

      “Vous n'oseriez pas.”

      “La première fois, je vais compter jusqu'à trois. Ça te laissera quelques secondes de répit pour décider de ce que tu veux faire. À la différence de toi, nous prévenons les gens avant de leur faire du mal. Nous ne dérobons pas de substances radioactives avec l'objectif de massacrer des millions de personnes innocentes. En fait, ton traitement est plutôt léger comparé à celui que tu réserves aux autres. Mais après la première fois, il n'y aura plus d'avertissement. Je n'aurai qu'à regarder Ed et il te brisera un autre doigt. Est-ce que tu comprends?”

      “Votre carrière est finie,” dit Nassar.

      “Un.”

      “Vous n'êtes qu'un petit bonhomme sans pouvoir. Vous regretterez d'être venu ici.”

      “Deux.”

      “Vous n'oserez pas!”

      “Trois.”

      Ed brisa le petit doigt de Nassar au niveau de la deuxième phalange, sans un bruit et sans effort. Luke entendit le craquement juste avant le hurlement de Nassar. Le petit doigt pendouillait maintenant de côté, selon un angle qui avait presque quelque chose d'obscène.

      Luke prit le menton de Nassar dans sa main et lui releva la tête. Les dents de Nassar étaient serrées. Son visage était rouge et il respirait par saccades. Mais son regard était dur.

      “Et ça, c'était juste le petit doigt,” dit Luke. “Le prochain, c'est le pouce. Ça fait bien plus mal! Sans oublier que les pouces sont bien plus importants.”

      “Vous êtes des sauvages. Je ne vous dirai rien.”

      Luke jeta un coup d'oeil à Ed. Son visage était dur. Il haussa les épaules et brisa le pouce. Cette fois-ci, le craquement se fit bien entendre.

      Luke se mit debout et laissa l'homme hurler pendant un instant. Le son était assourdissant. Il pouvait en entendre l'écho à travers l'appartement, comme dans un film d'horreur. Peut-être qu'ils devraient utiliser une serviette comme bâillon.

      Il fit les cent pas dans la pièce. Il n'aimait pas ce genre de choses. C'était de la torture, il le savait très bien. Mais les doigts de cet homme guériraient. Par contre, si une bombe sale explosait dans un métro, beaucoup mourraient. Les survivants seraient malades des radiations. Personne n'en guérirait jamais. À choisir entre les doigts de cet homme ou les morts dans un train, la décision était facile à prendre.

      Nassar pleurait maintenant. Du mucus transparent coulait de l'une de ses narines. Il respirait de manière irrégulière.

      “Regarde-moi,” dit Luke.

      L'homme obéit. Son regard n'avait plus rien de dur.

      “Je vois que le pouce a retenu toute ton attention. Le prochain, c'est le pouce de la main gauche. Après ça, on passe aux dents. Ed?”

      Ed se plaça à la gauche de Nassar.

      “Kahlil Gibran,” haleta Nassar.

      “Qu'est-ce que tu dis? Je n'ai rien entendu.”

      “Kahlil (tiret bas) Gibran. C'est le mot de passe.”

      “Comme l'auteur?” demanda Luke.

      “Oui.”

      “Et ça veut dire quoi de travailler avec amour?” dit Ed, citant Gibran.

      Luke sourit. “C'est de tisser le chiffon avec les fils tirés de son propre coeur, comme si les personnes qui vous sont chères allaient porter ce chiffon. C'est une citation affichée sur le mur de notre cuisine. J'adore ce passage. Nous somme juste trois incurables romantiques ici.”

      Luke alla à l'ordinateur et passa ses doigts sur le pavé tactile. La fenêtre du mot de passe apparut. Il tapa les lettres.

      Kahlil_Gibran

      L'écran de l'ordinateur apparut. La photo de fond d'écran représentait des montagnes aux sommets enneigés avec des prés jaunes et verts au premier-plan.

      “On dirait qu'on y est enfin. Merci, Ali.”

      Luke sortit de la poche de son pantalon treillis un disque dur externe qu'il avait reçu de Swann. Il le brancha au port USB. Le disque dur avait une capacité énorme. Il pouvait aisément enregistrer le contenu entier de l'ordinateur de Nassar. Ils se tracasseraient plus tard concernant de possibles décryptages.

      Il commença le transfert de dossier. Sur l'écran, une barre horizontale vide s'afficha. Sur le côté gauche, la barre commença à se remplir de couleur verte. Trois pourcents vert, quatre pourcents, cinq. Sous la barre, des noms de dossiers apparaissaient et disparaissaient au fur et à mesure qu'ils étaient copiés sur le support de destination.

      Huit pourcents. Neuf pourcents.

      Il y eut soudain une certaine agitation dans la pièce principale. Les portes d'entrée s'ouvrirent brusquement.. “Police!” cria une voix. “Jetez vos armes! Au sol!”

      Ils se déplaçaient à travers l'appartement, renversant des objets et défonçant des portes. On aurait dit qu'ils étaient nombreux. Ils allaient arriver à tout moment.

      “Police! Au sol! Au sol! Maintenant!”

      Luke jeta un coup d'oeil à la barre horizontale. On aurait dit qu'elle était calée à douze pourcents.

      Nassar fixa Luke. Ses yeux étaient voilés et des larmes en coulaient. Ses lèvres tremblaient. Son visage était rouge et son corps presque nu était en sueur. Il n'avait pas l'air triomphant du tout.

      Chapitre 13

      7h05 du matin

      Baltimore, Maryland – Sud du tunnel de Fort McHenry

      Eldrick Thomas se réveilla au milieu d'un rêve.

      Dans son rêve, il se trouvait dans une petite cabane en haute montagne. L'air était frais et sain. Il savait qu'il rêvait car il n'était jamais allé dans une cabane auparavant. Il y avait une cheminée en pierre avec un feu qui brûlait. Les flammes étaient chaudes et il tendit les mains vers elles. Dans la pièce à côté, il entendait la voix de sa grand-mère.