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bout de quelques secondes tendues, Mycoples cligna des yeux et frotta son nez contre le ventre de Gwen, en signe d’affection. Thor ne comprit pas pourquoi.

      Brusquement, Mycoples se détourna à nouveau.

      – Elle est belle, murmura Gwen.

      Elle se tourna vers Thor.

      – J’avais perdu espoir… Je croyais que tu ne reviendrais plus.

      – Moi non plus, répondit-il. Penser à toi me faisait tenir. C’était ma raison de vivre et de revenir.

      Ils s’étreignirent à nouveau, caressés par les brises, avant de s’éloigner.

      Gwen baissa les yeux et remarqua l’Épée de Destinée à la hanche de Thor. Ses yeux s’agrandirent de surprise. Elle poussa un petit cri.

      – Tu as ramené l’Épée, dit-elle.

      Elle lui jeta un regard stupéfait.

      – C’est toi qui as pu la manier ?

      Thor hocha la tête.

      – Mais comment ? bafouilla-t-elle.

      Elle était visiblement bouleversée.

      – Je ne sais pas, dit Thor. J’ai juste réussi.

      Un éclair d’espoir traversa soudain ses yeux :

      – Cela signifie que le Bouclier nous protège à nouveau !

      Thor hocha la tête d’un air solennel.

      – Andronicus est pris au piège, dit-il. Nous avons déjà libéré la Cour du Roi et Silesia.

      Le visage de Gwendolyn s’éclaira.

      – C’était toi, dit-elle. Tu as libéré nos cités.

      Thor haussa les épaules, modeste.

      – C’était surtout Mycoples. Et l’Épée. Je me suis contenté de les suivre.

      Gwen lui adressa un sourire éclatant.

      – Et notre peuple ? Ils sont en vie ? Ils ont survécu ?

      Thor hocha la tête.

      – Presque tous sont en vie et ils vont bien.

      Souriante et soulagée, Gwen semblait soudain beaucoup plus jeune.

      – Kendrick t’attends à Silesia, dit Thor, tout comme Godfrey, Reece, Srog et bien d’autres. Ils vont bien et la cité est libre.

      Gwen se précipita dans ses bras et le serra fort. Il sentit son soulagement et sa joie.

      – Je pensais que tout était fini, dit-elle en pleurant doucement. Perdu pour toujours.

      Thor secoua la tête.

      – L’Anneau a survécu, dit-il. Andronicus est en fuite. Nous finirons par le chasser définitivement, puis nous reconstruirons.

      Gwen lui tourna soudain le dos et détourna le regard, en chassant une larme. Elle s’enroula dans sa cape et il lut la peur dans ses yeux.

      – Je ne sais pas si je peux revenir, dit-elle d’une voix hésitante. Quelque chose m’est arrivé. Pendant que tu étais parti.

      Thor la prit doucement par les épaules.

      – Je sais ce qui t’est arrivé, dit-il. Ta mère me l’a dit. Tu n’as pas à avoir honte.

      Gwendolyn leva vers lui un regard empli de surprise et d’émerveillement.

      – Tu sais ? répéta-t-elle, stupéfaite

      Thor hocha la tête.

      – Ça ne veut rien dire. Je t’aime autant qu’avant, peut-être même plus. Notre amour, c’est tout ce qui compte. Un amour invincible. Je te vengerai. Je tuerai Andronicus de mes mains. Et notre amour sera immortel.

      Gwen se précipita dans ses bras et le serra fort, comme les larmes coulaient le long de son cou. Il sentit combien elle était soulagée.

      – Je t’aime, dit-elle contre son oreille.

      – Je t’aime aussi, murmura-t-il.

      Comme il la tenait contre lui, son cœur battit à tout rompre. Il voulut lui demander, là, tout de suite. Lui demander sa main. Mais il devait d’abord lui avouer son secret, lui dire qui était son père.

      L’idée seule le rendait malade de honte et d’humiliation. Il venait juste de lui promettre de tuer l’homme qu’ils haïssaient tous les deux. Comment lui annoncer alors que cet homme, Andronicus, était en fait son père ?

      Il eut soudain la certitude que Gwen le haïrait pour toujours. Il ne pouvait prendre le risque de la perdre. Pas après ce qui s’était passé. Il l’aimait trop.

      Au lieu de cela, il plongea une main tremblante sous sa chemise et en retira le collier qu’il avait ramassé parmi les trésors des dragons : un pendentif en forme de cœur, orné de diamants et de rubis, attaché à une chaîne d’or. Il le fit miroiter sous la lumière du soleil et Gwen poussa un petit cri d’émerveillement.

      Thor le lui attacha autour du cou.

      – Une petite preuve de mon amour et de mon affection, dit-il.

      Le bijou se mit à resplendir sur sa gorge.

      L’anneau de Thor brûlait au fond de sa poche et il se promit de le lui donner quand le moment serait venu. Quand il aurait le courage de lui dire la vérité. Ce n’était pas encore l’heure…

      – Tu vois, tu peux revenir, dit Thor en caressant la joue de Gwen. Tu dois revenir. Ton peuple a besoin de toi. Ils ont besoin d’un chef. L’Anneau n’est rien sans sa souveraine. Tu dois les guider. Andronicus rôde toujours. Nos cites doivent être reconstruites.

      Il plongea son regard dans le sien et la sentit réfléchir.

      – Dis oui, la pressa-t-il. Reviens avec moi. Cette Tour n’est pas un endroit pour une jeune femme. L’Anneau a besoin de toi. Moi, j’ai besoin de toi.

      Thor tendit la main et attendit.

      Gwendolyn hésita.

      Enfin, elle prit sa main dans la sienne et son regard s’éclaira, s’éclaira, s’éclaira, illuminé par l’amour et la joie. Sous ses yeux, elle redevenait lentement la Gwendolyn qu’il avait connue, si pleine de vie, d’amour et de joie. On aurait dit une fleur qui s’ouvrait.

      – Oui, dit-elle doucement.

      Ils s’étreignirent et Thor se promit de ne plus jamais s’éloigner d’elle.

      CHAPITRE SEPT

      Erec ouvrit les yeux et se retrouva allongé entre les bras de Alistair. Il croisa immédiatement son regard cristallin, brillant d’amour. Un petit sourire étirait le coin de ses lèvres. Une douce chaleur émanait de ses mains et réchauffait le corps de Erec. Il se rendit compte soudain qu’il se sentait un homme nouveau, guéri, comme s’il n’avait jamais été blessé. Elle l’avait ramené d’entre les morts.

      Erec s’assit sur son séant et dévisagea Alistair avec surprise, en se demandant une fois de plus qui elle était vraiment et d’où lui venaient de tels pouvoirs.

      Il se frotta la tête et les souvenirs des derniers événements lui revinrent en mémoire : les hommes de Andronicus. L’attaque. La défense de la gorge. Le bloc de pierre.

      Erec sauta sur ses pieds et tourna son regard vers les hommes qui l’entouraient, comme dans l’attente de sa résurrection – ou de son commandement. Le soulagement se lisait sur leurs visages.

      – Combien de temps suis-je resté inconscient ? demanda-t-il brusquement à Alistair.

      Il se sentit coupable d’avoir abandonné ses hommes si longtemps.

      Elle lui adressa un sourire charmant.

      – Une seconde à peine, dit-elle.

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