Морган Райс

Le Don du Combat


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père pivota avec son bâton et fit face au groupe d’attaquants, le cliquetis de son arme emplissait l’air tandis qu’il détournait un coup de lance après l’autre. Son père dansait entre les soldats, comme une gazelle serpentant entre les hommes, et il maniait son bâton comme une beauté, tournoyant et frappant les soldats de manière experte, avec des coups bien placés dans la gorge, entre les yeux, au diaphragme, abattant des hommes dans toutes les directions. Il était comme l’éclair.

      Darius, inspiré, se battait comme un homme possédé, tirant de l’énergie de lui ; il entaillait, esquivait et frappait d’estoc, son épée rencontrait les autres dans un fracas, des étincelles volaient pendant qu’il avançait intrépidement dans le groupe de soldats. Ils étaient plus grands que lui, mais Darius avait plus d’esprit et, contrairement à eux, se battait pour sa vie – et pour son père. Il dévia plus d’un coup destiné à ce dernier, le sauvant d’une mort imprévue. Darius faisait tomber des soldats de gauche à droite.

      Le dernier soldat de l’Empire se précipita vers Darius, levant haut son épée, par-dessus sa tête, des deux mains – et alors qu’il le faisait, Darius se jeta en avant et lui transperça le cœur. Les yeux de l’homme s’écarquillèrent, il se figea lentement, et tomba au sol, mort.

      Darius se tint à côté de son père, tous deux dos à dos, à bout de souffle, examinant leur œuvre. Tout autour d’eux, des soldats de l’Empire gisaient morts. Ils avaient gagné.

      Darius avait le sentiment que là, aux côtés de son père, ils pouvaient affronter tout ce que le monde lui envoyait ; il avait le sentiment qu’ensemble, ils constituaient une force inarrêtable. Et cela paraissait irréel d’être vraiment en train de se battre à côté de son père. Son père, dont il avait toujours rêvé qu’il soit en grand guerrier. Son père n’était pas, après tout, une simple personne ordinaire.

      Un chœur de cors sonna, et la foule poussa des acclamations. Au premier abord Darius espéra qu’ils applaudissaient sa victoire, mais ensuite d’énormes portes de fer s’ouvrirent à l’autre bout de l’arène, et il sut que le pire ne faisait que commencer.

      Le son d’une trompette s’éleva, plus fort qu’aucun que Darius ait jamais entendu, et cela lui prit un moment pour se rendre compte qu’il ne s’agissait pas de la trompette d’un homme – mais plutôt celle d’un éléphant. Tandis qu’il observait la porte, le cœur battant, apparurent soudain, à sa grande stupeur, deux éléphants, tout noirs, avec de longues défenses luisantes et blanches, la gueule tordue de rage tandis qu’ils les rejetaient en arrière et barrissaient.

      Le bruit faisait même vibrer l’air. Ils soulevèrent leurs membres antérieurs puis les abattirent dans un fracas, piétinant le sol si puissamment qu’il trembla, déséquilibrant Darius et son père. Des soldats de l’Empire les chevauchaient, brandissant des lances et des épées, revêtus de la tête au pied d’une armure.

      Alors que Darius les observait, les yeux levés vers ces bêtes, plus grandes que tout ce qu’il avait rencontré dans sa vie, il sut qu’il était impossible que lui et son père puissent gagner. Il se tourna et vit son père debout là, bravement, sans reculer alors qu’il regardait stoïquement la mort dans les yeux. Cela donna de la force à Darius.

      « Nous ne pouvons gagner, Père », dit Darius, énonçant l’évidence alors que les éléphants commençaient à charger.

      « Nous l’avons déjà fait, mon fils », dit son père. « En nous tenant là et en leur faisant face, en en tournant pas les talons pour courir, nous les avons vaincus. Il se peut que nos corps meurent ici aujourd’hui, mais notre souvenir perdurera – et ça en sera un de courage ! »

      Sans ajouter un mot, son père laissa échapper un cri et commença à charger, et Darius, inspiré, cria et s’élança à côté de lui. Tous deux se ruaient pour aller à la rencontre des éléphants, courant aussi vite qu’ils le pouvaient, n’hésitant même pas pour affronter la mort en face.

      Le moment de l’impact ne fut pas ce à quoi Darius s’était attendu. Il esquiva une lance alors que le soldat, perché sur l’éléphant, la projetait droit sur lui, puis il leva son épée et frappa le pied de l’animal tandis qu’il chargeait droit sur lui. Darius ignorait comment attaquer un éléphant, ou si le coup aurait un impact quelconque.

      Il n’en eut aucun. Le coup de Darius lui écorcha à peine la peau. La bête massive, enragée, baissa sa trompe et la balança sur le côté, touchant Darius au niveau des côtes.

      Darius s’envola dans les airs sur neuf mètres, le souffle coupé, et atterrit sur le dos, roulant dans la poussière. Il roula et roula, tentant de reprendre sa respiration tandis qu’il entendait les cris sourds de la foule.

      Il se tourna et essaya d’entrapercevoir son père, inquiet pour lui, et du coin de l’œil il le vit propulser sa lance droit vers le haut, visant un des énormes yeux de l’éléphant, puis roula hors de sa trajectoire tandis qu’il chargeait vers lui.

      Ce fut un coup parfait. Elle se logea fermement dans son œil et ce faisant l’animal poussa un hurlement et barrit, ses genoux se dérobèrent tandis qu’il titubait et chutait, entrainant l’autre éléphant avec lui dans un gigantesque nuage de poussière.

      Darius se remit sur pieds, inspiré et déterminé, et il jeta son dévolu sur un des soldats de l’Empire, qui était tombé et roulait sur le sol. Le soldat se mit à genoux, puis se tourna et, serrant encore sa lance, visa le dos du père de Darius. Son père se tenait là, inconscient du danger, et Darius sut que dans un instant il serait mort.

      Darius se mit en action. Il s’élança vers le soldat, leva son épée, et fit tomber la lance de sa main – puis la fit tournoyer et le décapita.

      La foule l’acclama.

      Mais Darius eut peu de temps pour savourer son triomphe : il entendit un grand grondement, et se tourna pour voir que l’autre éléphant s’était relevé – et son cavalier – et se ruait sur lui. N’ayant pas le temps de s’éloigner du passage, Darius s’allongea sur le dos, prit la lance, et la tint droite, tandis que le pied de l’éléphant s’abaissait. Il attendit jusqu’au dernier moment, puis roula hors de sa trajectoire alors que la bête s’apprêtait à la piétiner.

      Darius sentit un grand courant d’air quand le pied de l’éléphant passa à côté de lui, le manquant de quelques centimètres, puis entendit un cri et le bruit de la lance pénétrant dans la chair alors qu’il se tournait pour voir l’éléphant marcher dessus. La lance se tenait droite, à travers sa chair et ressortait de l’autre côté.

      L’éléphant rua et poussa un cri strident, courant en cercles, et ce faisant, le soldat de l’Empire qui le chevauchait perdit l’équilibre et tomba, de quinze bons mètres, hurlant alors que son atterrissage était fatal, écrasé par la chute.

      L’éléphant, toujours fou de rage, se tourna de l’autre côté et percuta Darius avec sa trompe, l’envoyant voler une fois encore, valdinguer dans une autre direction ; Darius avait l’impression que toutes ses côtes étaient en train de se casser.

      Pendant que Darius rampait à quatre pattes, tentant de reprendre son souffle, il leva les yeux et vit son père combattant vaillamment contre plusieurs soldats de l’Empire, qui étaient sortis des portes pour assister les autres. Il tournoyait, frappait de taille et d’estoc avec son bâton, abattant plusieurs d’entre eux dans toutes les directions.

      Le premier éléphant qui avait chuté, la lance toujours dans l’œil, se remit sur pieds, fouetté par un autre soldat de l’Empire qui avait bondi sur son dos. Sous ses ordres, l’animal rua, puis chargea droit vers le père de Darius qui, inconscient, continuait de se battre avec les soldats.

      Darius le vit se produire alors qu’il se tenait là, impuissant, son père trop éloigné de lui, et lui incapable d’arriver là-bas à temps. Le temps ralentit, alors qu’il voyait l’éléphant tourner droit vers lui.

      « NON ! » hurla Darius.

      Darius contempla