Блейк Пирс

Avant qu’il ne prenne


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      « La plus proche est à environ une heure de route, » dit Thorsson. « Les autres sont toutes à dix ou quinze minutes l’une de l’autre. »

      « Est-ce qu’il y a eu du neuf depuis tôt ce matin ? » demanda Mackenzie.

      « Rien, » dit Thorsson. « C’est une des raisons pour laquelle nous vous avons appelés en renfort. Ce type a enlevé trois femmes jusqu’à maintenant et on n’a pas pu trouver l’ombre d’un indice. On en est arrivé à un tel point que l’État envisage l’utilisation de caméras le long de la route. Mais le problème, c’est qu’il est difficile de garder sous surveillance caméra plus de cent-vingt kilomètres de routes de campagne. »

      « Enfin, techniquement, c’est possible, » dit Heideman. « Mais ça ferait une tonne de caméras et une énorme quantité d’argent. Alors certains responsables au niveau de l’État ne le considèrent que comme une mesure de dernier recours. »

      « Est-ce qu’on peut commencer tout de suite et visiter la première scène de crime ? » demanda Ellington.

      « Bien sûr, » dit Thorsson. « Vous ne devez pas d’abord régler la question de l’hôtel ou d’autres choses dans le style ? »

      « Non, » dit Mackenzie. « Mettons-nous tout de suite au travail. Si vous dites qu’il y a tant de route que ça à faire, ne perdons pas de temps. »

      Au moment où Thorsson et Heideman se levèrent, Ellington lui décocha un regard bizarre. Elle ne parvenait pas à savoir s’il était impressionné par sa détermination de se rendre le plus rapidement possible à la première scène de crime, ou s’il trouvait amusant qu’elle ne le laisse pas prendre entièrement les commandes dans cette enquête. Ce qu’elle espérait qu’il ne pourrait pas deviner, c’était que l’idée de se rendre à proximité d’un hôtel avec Ellington lui provoquait bien trop d’émotions en même temps.

      Ils sortirent du Starbucks en file indienne. Mackenzie fut touchée quand Ellington l’attendit, afin de s’assurer qu’elle ne se retrouve pas en bout de file.

      « Vous savez, » dit Thorsson, en regardant par-dessus son épaule, « Je suis content que vous ayez envie de vous rendre tout de suite sur place. Il y a une mauvaise ambiance qui se répand un peu partout à cause de cette affaire. Ça se sent quand on parle avec la police locale et ça commence par déteindre sur nous aussi. »

      « Quel genre de mauvaise ambiance ? » demanda Mackenzie.

      Thorsson et Heideman échangèrent un regard d’appréhension avant que les épaules de Thorsson ne s’affaissent quelque peu et qu’il réponde : « Que ça n’arrivera pas. Je n’ai jamais rien vu de tel. Il n’y a pas un seul indice. Ce type, c’est un fantôme. »

      « Et bien, espérons qu’on puisse vous aider sur ce point, » dit Ellington.

      « J’espère bien, » dit Thorsson. « Parce que pour l’instant, l’impression générale parmi tous ceux qui travaillent sur cette affaire, c’est qu’il se pourrait bien qu’on n’attrape jamais ce type. »

      CHAPITRE TROIS

      Mackenzie était assez surprise que le bureau local ait fourni une Suburban à Thorsson et à Heideman. Après son propre tacot et le modèle de voitures de location avec lesquelles elle s’était retrouvée ces derniers mois, elle avait l’impression de voyager en première classe, assise à l’arrière aux côtés d’Ellington. Quand ils arrivèrent à la première scène de crime une heure et dix minutes plus tard, elle fut néanmoins contente d’en sortir. Elle n’était pas habituée à ce genre de traitement et ça la mettait mal à l’aise.

      Thorsson se gara sur le bord de la Route 14, une route de campagne à deux bandes qui serpentait à travers les forêts de l’Iowa. Des arbres l’entouraient des deux côtés. Durant les quelques kilomètres qu’ils avaient parcouru sur cette route, Mackenzie avait vu quelques chemins de terre secondaires qui semblaient avoir été oubliés depuis longtemps, fermés par deux poteaux reliés par une chaîne. À part ces quelques exceptions, il n’y avait rien d’autre que des arbres.

      Thorsson et Heideman passèrent à côté de quelques policiers locaux qui leur firent un signe superficiel de la main au moment où ils les dépassèrent. Devant eux, il y avait une petite Subaru rouge devant deux voitures de police. Les deux pneus du côté conducteur étaient complètement à plat.

      « En quoi consistent les forces de police dans le coin ? » demanda Mackenzie.

      « En pas grand-chose, » dit Thorsson. « La ville la plus proche d’ici est une petite localité du nom de Bent Creek, comptant environ neuf cents habitants. Les forces de police sont constituées d’un shérif – qui se trouve avec les autres types qu’on vient de passer – deux adjoints et sept policiers. Quelques plus hauts gradés sont venus de Des Moines mais quand nous sommes arrivés, ils se sont retirés. C’est l’affaire du FBI maintenant. Ce genre de chose. »

      « En d’autres mots, ils sont contents qu’on soit là ? » demanda Ellington.

      « Oh oui, tout à fait. » dit Thorsson.

      Ils s’approchèrent de la voiture et l’encerclèrent pendant un moment. Mackenzie regarda en arrière, en direction des policiers. Seulement l’un d’entre eux semblait intéressé par ce que les agents du FBI étaient occupés à faire. Et c’était bien mieux ainsi. Elle avait eu sa dose d’officiers de police locaux cherchant à interférer et rendant les choses plus difficiles qu’elles n’auraient dû l’être. Ce serait bien plus facile de pouvoir faire son boulot sans devoir marcher sur des œufs et essayer de ne pas froisser les sensibilités et les égos de la police locale.

      « Est-ce qu’on a déjà relevé les empreintes sur la voiture ? » demanda Mackenzie.

      « Oui, ce matin, » dit Heideman. « Allez-y, jetez un coup d’œil. »

      Mackenzie ouvrit la portière du côté passager. En un coup d’œil, elle constata que les empreintes avaient peut-être été relevées mais que rien n’avait encore été retiré du véhicule et classé en tant que preuve. Il y avait encore un téléphone sur le siège passager. Un paquet de chewing-gum était posé sur quelques feuilles de papier pliées, éparpillées sur la console centrale.

      « C’est la voiture de l’auteur, c’est bien ça ? » demanda Mackenzie.

      « Oui, c’est ça, » dit Thorsson. « Delores Manning. »

      Mackenzie continua à fouiller la voiture. Elle trouva les lunettes de soleil de Manning, un carnet d’adresses en grande partie vide, quelques exemplaires du livre The Tin House éparpillés sur le siège arrière et quelques pièces de monnaie. Dans le coffre, il n’y avait qu’une caisse de livres, dix-huit exemplaires d’un ouvrage intitulé L’amour entravé par Delores Manning.

      « Est-ce qu’ils ont aussi relevé les empreintes ici ? » demanda Mackenzie.

      « Non, je ne pense pas, » dit Heideman. « C’est juste une caisse de livres, non ? »

      « Oui, mais il en manque quelques-uns. »

      « Elle venait d’une séance de dédicaces, » dit Thorsson. « Il y a de grandes chances qu’elle en ait vendu ou offert quelques-uns. »

      Ce ne valait pas la peine de continuer à argumenter alors elle laissa couler. Mais Mackenzie feuilleta tout de même deux des livres. Ils avaient tous les deux été signés par Manning sur la page de titre.

      Elle remit les livres en place dans la caisse et se mit à observer la route. Elle marcha le long du bord, à la recherche de toute trace qui signalerait une mise en scène ayant permis de crever les pneus. Elle regarda en direction d’Ellington et fut contente de voir qu’il était déjà occupé à examiner les pneus de près. De là où elle se trouvait, elle pouvait voir l’éclat des morceaux de verre sortant des roues.

      Il