chaque fois. Maintenant, avant que vous ne soyez trop excitée à l’idée, il faut que vous sachiez que ce n’est pas pour tout de suite. Nous voulons toujours que vous vous reposiez. Que vous preniez du temps pour vous. Vraiment des vacances. »
« Je peux faire ça, » dit Kate. « Merci. »
« Ne me remerciez pas encore, » dit Duran. « Ça pourrait être seulement dans quelques mois. Et j’ai bien peur de devoir revenir sur cette offre si vous rentrez chez vous et que vous commencez à tabasser des hommes beaucoup plus jeunes que vous devant leur porte. »
« Je pense que je vais pouvoir me retenir, » dit Kate.
À nouveau, Logan ne put s’empêcher de pouffer de rire à ses côtés.
Duran avait l’air tout aussi amusé quand il se mit debout.
« Maintenant… si vous voulez vraiment donner un coup de main, j’ai bien peur qu’il faille y passer par l’un des aspects les moins agréables de ce boulot. »
En croyant qu’il voulait parler de paperasseries, Kate soupira. « Des formulaires ? Des documents ? »
« Oh non, rien de tel, » dit Duran. « J’ai organisé une réunion pour qu’on s’y mette. Je me suis dit que ce serait le meilleur moyen de maintenir tout le monde au courant. »
« Ah, je déteste les réunions. »
« Oh, je sais, » dit Duran. « Je m’en rappelle. Mais bon… quel meilleur moyen de vous souhaiter la bienvenue ? »
Logan gloussa à ses côtés au moment où ils se levèrent pour suivre Duran hors de son bureau. Pour Kate, tout avait l’air étrangement familier.
***
Finalement, la réunion s’avéra plutôt agréable. Il n’y avait que trois personnes qui les attendaient dans la petite salle de conférence au bout du couloir. Deux d’entre elles étaient des agents, un homme et une femme. D’autant que Kate pouvait s’en rappeler, elle ne connaissait aucun des deux. La troisième personne était un homme qui avait un air vaguement familier. Si elle se rappelait bien, son nom de famille était Dunn. Au moment où Duran referma la porte derrière eux, l’un des agents se leva et tendit la main en direction de Kate.
« Agent Wise, je suis vraiment enchanté de vous rencontrer, » dit-il.
Elle tendit le bras d’un air gêné et lui serra la main. Au moment où elle le fit, l’agent eut l’air de se rendre compte qu’il s’était un peu donné en spectacle.
« Désolé, » dit-il tout bas, avant de retourner rapidement s’asseoir.
« Pas de soucis, agent Rose, » dit Duran, en s’asseyant au bout de la table. « Vous n’êtes pas le premier agent à être subjugué par la présence de la légendaire Kate Wise. » Il dit ces mots sur un ton un peu sarcastique et décocha un léger sourire à Kate.
L’homme qu’elle pensait être Dunn se démarquait par rapport aux deux autres – qui étaient visiblement des agents plus jeunes. Il devait être une sorte de superviseur ; ça se voyait à son expression stoïque et à son costume tiré à quatre épingles.
« Agent Wise, » dit Duran, « voici les agents Rose et DeMarco. Ils sont partenaires depuis environ sept mois, mais seulement parce que moi-même et l’assistant directeur Dunn n’avons pas encore pu leur trouver la place qui leur convient. Ils ont tous les deux des atouts uniques. Et si vous finissez par diriger cette affaire à Richmond, l’un d’entre eux travaillera probablement avec vous. »
L’agent Rose avait encore l’air gêné mais ne se laissa pas déconcentrer. Kate ne se rappelait pas à quand remontait la dernière fois où quelqu’un avait était aussi visiblement secoué par le fait de la rencontrer. Ça devait être au cours de la dernière année de sa carrière quand une personne lui avait été assignée de Quantico pour travailler une journée avec elle en laboratoire. C’était un véritable exercice d’humilité mais également un peu déconcertant.
« Je voudrais ajouter, » dit l’assistant directeur Dunn, « que le directeur adjoint Duran et moi-même sommes ceux qui avons encouragé ce programme de réintégration d’agents récemment partis à la retraite. Je ne sais pas s’il vous l’a déjà dit, mais votre nom a été le premier à être cité. »
« Oui, » acquiesça Duran. « Il va sans dire que nous apprécierions vraiment que vous gardiez ça secret pour l’instant. Et que vous excelliez dans votre boulot, bien entendu. »
« Je ferai de mon mieux, » dit Kate. Elle commença à sentir qu’ils cherchaient à lui mettre un peu la pression. Mais ça ne la dérangeait pas. Au contraire… elle fonctionnait généralement beaucoup mieux sous pression.
« OK, » dit Duran. « En attendant, est-ce que vous voulez nous faire part des détails de cette affaire, tels que vous les avez pour l’instant ? »
Kate hocha la tête et eut instantanément la sensation de retrouver son rôle. C’était comme si elle n’avait jamais été absente un seul jour, et encore moins une année. Alors qu’elle les informait sur ce qui se passait à Richmond et comment elle avait fini par être impliquée, les agents Rose et DeMarco ne la quittèrent pas des yeux, essayant peut-être de voir de quelle manière ils pourraient travailler avec elle.
Mais elle ne se laissa pas distraire par ça. Alors qu’elle passait en revue les détails de l’affaire, elle eut l’impression de retourner dans le passé.
Et ce passé était bien supérieur à ce qu’elle avait pu vivre au présent.
CHAPITRE SEPT
Trois heures plus tard, Kate et Logan étaient assis à la terrasse d’un petit restaurant italien. Logan était occupé à dévorer un sandwich à la viande, tandis que Kate mangeait une salade de pâtes et savourait un verre de vin blanc. Elle ne buvait pas souvent et presque jamais avant dix-sept heures mais c’était une occasion spéciale. La seule idée qu’elle pourrait de nouveau être en service au FBI était une raison suffisante pour célébrer.
« Alors, sur quel genre d’enquêtes tu travailles pour l’instant ? » demanda Kate.
« Que des choses qui t’ennuieraient à mourir, j’en suis sûr, » dit-il. Mais elle savait qu’il finirait par lui en parler car au fond, il adorait autant son boulot qu’elle.
« J’essaie surtout de mettre la main sur quelques arnaqueurs qui ont trafiqué des distributeurs d’argent. Et je travaille en collaboration avec quelques autres agents sur un petit réseau de prostitution à Georgetown, mais c’est un peu près tout. »
« Beurk, » dit Kate.
« Je te l’avais dit… Barbant. »
« Alors rien à voir avec ces vieilles affaires non résolues dont Duran a parlé ? D’ailleurs, qu’est-ce que tu sais à ce sujet ? Ça fait combien de temps que ce petit projet se prépare ? »
« Un petit temps, j’imagine. J’ai seulement été mis au courant il y a deux semaines. Duran et d’autres supérieurs ont commencé à me poser des questions concernant certaines des affaires sur lesquelles nous avions travaillé et qui n’avaient jamais été résolues. Ils ne cherchaient pas à avoir des informations concernant la méthodologie ni quoi que ce soit du genre, mais ils m’ont plutôt demandé des détails sur d’anciens dossiers. »
« Et ils ne t’en ont pas donné la raison ? »
« Non. Mais… attends, pourquoi tu prends un ton méfiant ? Je pensais que tu allais être enchantée par cette opportunité. »
« Oui, bien sûr. Mais je me demande tout même s’il y a une affaire en particulier qui les intéresse plus qu’une autre. Quelque chose a dû déclencher cet intérêt soudain pour des affaires classées. Je doute sérieusement que ce soit uniquement pour que Duran trouve un moyen