Блейк Пирс

Lueur d’Espoir


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Si vous alliez le voir et réussissiez à le convaincre que vous n’êtes pas après lui, que tout ce que vous voulez c’est votre fille, il céderait peut-être. Si vous pouviez le persuader qu’une fois votre fille saine et sauve dans vos bras vous l’oublierez pour toujours, peut-être même que vous quitteriez les forces de police, il pourrait être convaincu de baisser les armes. Pour le moment, il pense que vous voulez sa destruction. Mais s’il était possible de le persuader que vous le ne voulez pas, que vous ne voulez qu’elle, il y a peut-être une chance.

      — Vous pensez vraiment que ça pourrait marcher ? demanda Keri, incapable de cacher le scepticisme dans sa voix. Je dis juste « rendez-moi ma fille et je vous laisserai tranquille pour toujours », et il accepte ?

      — Je ne sais pas si ça marchera. Mais je sais que vous n’avez plus d’options. Et vous n’avez rien à perdre à essayer.

      Keri retournait cette idée dans sa tête quand il y eut des coups à la porte.

      — Le négociateur est ici, cria Kiley. Il traverse le couloir maintenant.

      — Attendez une minute ! cria Anderson. Dites-lui d’attendre. Je lui dirai quand il peut rentrer.

      — Je vais lui dire, dit Kiley, même si sa voix indiquait qu’il désespérait de transmettre la communication aussi vite que possible.

      — Une dernière chose, murmura Anderson à son oreille, encore plus doucement qu’avant si c’était possible. Vous avez une taupe dans votre service.

      — Quoi ? Dans la division Ouest ? demanda Keri, abasourdie.

      — Dans votre service des personnes disparues. Je ne sais pas qui c’est. Mais quelqu’un abreuve l’autre camp d’informations. Alors surveillez vos arrières. Plus que d’habitude, je veux dire.

      Une nouvelle voix appela de l’autre côté de la porte.

      — Monsieur Anderson, ici Cal Brubaker. Je suis le négociateur. Puis-je entrer ?

      — Juste une seconde, Cal, lança Anderson. Puis il se rapprocha encore plus de Keri. J’ai le pressentiment que c’est la dernière fois que nous nous parlerons, Keri. Je veux que vous sachiez que je trouve que vous êtes une personne très impressionnante. J’espère que vous trouverez Evie. Vraiment. Entrez, Cal.

      Tandis que la porte s’ouvrait, il remonta la brosse à dent dans son cou mais ne toucha pas la peau. Un homme ventru dans le milieu ou la fin de la quarantaine, avec des cheveux gris hirsutes et de minces lunettes à monture circulaire que Keri soupçonnait d'être là juste pour le spectacle, entra dans la pièce.

      Il portait un jean bleu et une chemise de style bûcheron froissée, complétée par le motif en damier rouge et noir. C’était à la limite du ridicule, comme une version « costumée » de ce à quoi devait ressembler un négociateur d’otage non menaçant.

      Anderson lui lança un regard et elle vit qu’il ressentait la même chose. Il semblait réprimer le besoin pressant de rouler des yeux.

      — Bonjour monsieur Anderson. Pouvez-vous me dire ce qui vous ennuie ce soir ? dit-il d’un ton entraîné et non agressif.

      — En fait, Cal, répondit Anderson avec légèreté, pendant que nous vous attendions, le détective Locke m’a ramenée à la raison. J’ai réalisé que je m’étais laissé un peu dépasser par ma situation et que j’ai réagi… bêtement. Je pense que je suis prêt à me rendre et à accepter les conséquences de mes choix.

      — D’accord, dit Cal, surpris. Eh bien, c’est la négociation la moins douloureuse de ma vie. Puisque vous me rendez les choses aussi faciles, je dois vous demander : êtes-vous sûr de ne rien vouloir ?

      — Peut-être quelques petites choses, dit Anderson. Mais je ne pense pas qu’aucune ne vous posera problème. Je voudrais m’assurer que le détective Locke soit amenée directement à l’infirmerie. Je l’ai accidentellement trouée avec la pointe de la brosse à dent et je ne sais pas si c’est très hygiénique. Elle devrait nettoyer ça immédiatement. Et j’apprécierais si vous demandiez à l’officier Kiley, le gentleman qui m’a amené ici, de me menotter et de m’emmener peu importe où je dois aller. J’ai le sentiment que certains des autres gars seront un peu plus brusques que nécessaire. Et peut-être, une fois que j’aurais lâché l’objet pointu, vous pourriez demander au sniper de se détendre. Il me rend un peu nerveux. Requêtes raisonnables ?

      — Toutes raisonnables, monsieur Anderson, accepta Cal. Je vais faire de mon mieux pour les réaliser. Pourquoi ne pas commencer par laisser tomber la brosse à dents et laisser partir le détective ?

      Anderson se rapprocha tant que seule Keri put l’entendre.

      — Bonne chance, murmura-t-il de façon presque inaudible avant de lâcher la brosse à dent et de lever ses bras en l’air afin qu’elle puisse se glisser sous les menottes. Elle s’éloigna de lui et se releva lentement sur ses pieds à l’aide de la table renversée. Cal lui tendit la main pour offrir son aide mais elle ne la prit pas.

      Quand elle se tint droite et se sentit stable, elle se tourna pour faire face à Thomas « Le Fantôme » Anderson pour ce qu’elle était certaine être la dernière fois.

      — Merci de ne pas m’avoir tuée, murmura-t-elle en essayant d’avoir l’air sarcastique.

      — J’imagine, dit-il en souriant gentiment.

      Alors qu’elle s’avançait vers la porte de la salle d’interrogatoire, elle s’ouvrit en grand et cinq hommes en équipement complet du SWAT firent irruption en la bousculant. Elle ne se retourna pas pour voir ce qu’ils faisaient tandis qu’elle trébuchait dans le couloir.

      Il semblait que Cal Brubaker avait au moins respecté une partie de ses promesses. Le sniper, adossé au mur opposé, avec son fusil à ses côtés, s'était retiré. Mais l’officier Kiley ne se trouvait nulle part.

      Tandis qu’elle traversait le couloir, escortée par une femme officier qui avait dit l’emmener à l’infirmerie, Keri était quasiment certaine d’entendre le bruit de crosse qui s’écrasaient contre des os humains. Et bien qu’elle n’entendît pas d’autres cris, elle entendit des grognements, suivis par un gémissement profond et sans fin.

      CHAPITRE 8

      Keri se dépêcha de retourner à sa voiture, dans l’espoir de quitter le parking avant que quelqu’un ne remarque son départ. Son cœur battait en rythme avec le martèlement de ses pieds, fort et rapide sur le béton.

      Son passage à l’infirmerie avait été un cadeau d’Anderson. Il savait qu’après une prise d’otage, elle était certaine de devoir répondre à des heures d’interrogatoire, heures qu’elle ne pouvait pas se permettre de gâcher. En exigeant qu’il lui soit permis d’aller à l’infirmerie, il lui assurait une fenêtre durant laquelle elle serait peu surveillée et durant laquelle il lui serait peut-être possible de partir avant d’être épinglée par une bande de détectives de la division du centre-ville.

      C’était exactement ce qu’elle avait fait. Après qu’une infirmière eut nettoyé la petite blessure et l’eut bandée, Keri avait simulé une brève crise de panique post prise d’otage et demandé à utiliser la salle de bain. Comme elle n’était pas une détenue, il avait été facile de s’échapper après cela.

      Elle descendit en ascenseur avec le personnel d’entretien qui finissait à 21h. L’agent de sécurité Beamon devait être en pause car un nouveau type s’occupait de l’entrée et il ne lui accorda pas un regard.

      Une fois hors du bâtiment, elle avait traversé la rue vers le parking, s’attendant encore à ce que des détectives se précipitent dehors, courant derrière elle pour lui demander pourquoi elle avait interrogé un prisonnier alors qu’elle était suspendue. Mais elle n’avait rien entendu.

      En fait, elle était absolument seule avec ses bruits de pas et ses