Блейк Пирс

Si elle se cachait


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suggéra Kate, en s’asseyant derrière le volant. « Nous savons maintenant aussi une des raisons pour laquelle il a pris la fuite. »

      À l’arrière de la voiture, Jeremy se mit à parler, d’une voix paniquée et remplie de peur. « Tout ça, c’est à mon frère. »

      « Alors il en cachait un peu dans ta chambre, c’est ça ? »

      « Oui, il vend de la drogue et… et… »

      « Garde ta salive pour le commissariat, » dit Kate. « De toute façon, la drogue, c’est secondaire pour l’instant. »

      « Je n’ai rien à voir avec ce qui est arrivé à Mercy ou à ses parents, » dit-il. « Je le jure. »

      « J’espère, » dit Kate, en démarrant la voiture. « Mais on verra. »

      CHAPITRE CINQ

      Cette fois-ci, quand elles entrèrent dans le commissariat de Deton, le bureau de la réception était occupé par une femme qui semblait faire partie du décor depuis de nombreuses années. Elle avait facilement la soixantaine et quand elle leva les yeux vers Kate, DeMarco et Jeremy Branch, elle leur adressa un sourire bien rodé. Mais quand elle comprit à qui elle avait affaire, son sourire disparut et elle redevint tout de suite sérieuse.

      « Vous êtes les agents ? » demanda-t-elle.

      « Oui, madame, » dit DeMarco. « Vous savez où on peut mettre monsieur Branch ? »

      « Pour l’instant, dans la salle d’interrogatoire. J’appellerai le shérif pour lui dire que vous êtes là. Suivez-moi. »

      La femme les guida à travers l’espace de bureau ouvert et elles prirent le même couloir où Barnes les avait amenées plus tôt dans la journée. Elle ouvrit la porte de la deuxième salle sur leur droite. La pièce ressemblait beaucoup à celle où elles avaient rencontré l’officier Foster lors de leur première visite au commissariat. Il y avait une vieille table assez usée, avec une chaise de chaque côté.

      « Assieds-toi, » dit DeMarco à Jeremy, en le poussant légèrement en direction de la table.

      Jeremy obtempéra, sans résister. Quand il fut assis, il croisa ses mains menottées devant lui et les fixa des yeux.

      « En quoi consistait votre relation avec Mercy Fuller ? » demanda Kate.

      « Je la connaissais à peine. »

      « J’ai vu une photo dans ta chambre qui prouve le contraire. »

      « Et si je vous disais qu’elle était aussi… eh bien, aussi affectueuse avec la plupart des garçons ? »

      « Eh bien, je dirais que ce serait une accusation plutôt osée à l’encontre de quelqu’un. Surtout dans une ville comme celle-ci, concernant une fille qui vient juste de perdre ses deux parents. »

      Jeremy soupira et haussa les épaules. Son attitude nonchalante énervait Kate mais elle fit de son mieux pour rester professionnelle.

      « Je vous l’ai déjà dit… Je ne sais rien concernant cette famille. »

      « Tu mens, » dit Kate. « Et il faut que tu saches une chose. Tu peux continuer à mentir, mais c’est une petite ville, ne l’oublie pas. Je pourrai facilement savoir si tu m’as menti. Et si c’est le cas, alors on va commencer à creuser sur votre petit trafic de drogues. Peut-être que nous retrouverons certains des clients dont ton frère a écrit le nom sur le petit cahier noir en-dessous de son lit. Peut-être qu’on leur dira que c’est toi qui nous as dit où se trouvait le cahier. »

      Les yeux de Jeremy s’écarquillèrent à ces mots et il commença à gigoter sur sa chaise. Kate se dit qu’elles devraient peut-être aussi interroger son frère. Elle se demanda lequel des deux craquerait le premier, une fois mis sous pression.

      Mais apparemment, elle n’allait pas devoir en passer par là. Elle put pratiquement voir le moment où Jeremy Branch décida que sa propre survie était plus importante que tout.

      « OK, je la connais. Mais on ne sortait pas officiellement ensemble. On se voyait juste de temps en temps. »

      « Alors, c’était essentiellement une relation sexuelle ? »

      « Oui. Et rien de plus. »

      « Ça ne te dérangeait pas qu’elle n’ait que quinze ans ? »

      « Un peu. Je me suis dit que j’arrêterais de la voir le jour où j’aurais mes dix-huit ans. Pour éviter d’avoir des problèmes, vous voyez ? »

      « À quand remonte la dernière fois où tu l’as vue ? » demanda DeMarco.

      « Il y a environ une semaine. »

      « Elle est venue chez toi ? »

      « Oui. On avait ce genre de plan entre nous. Quand elle avait envie de me voir, elle m’envoyait un message et j’allais la chercher sur Waterlick Road. Elle disait à ses parents qu’elle allait chez une amie et j’allais la chercher pour la ramener chez moi. »

      « Ça durait depuis combien de temps ? » demanda Kate.

      « Quatre ou cinq mois. Écoutez… je sais que ça peut paraître dégueulasse, mais je ne la connais vraiment pas bien du tout. C’était juste sexuel. C’est tout. J’étais son premier mec… et elle était un peu curieuse, vous voyez ? Elle n’était pas non plus du genre accro au sexe, mais on se voyait souvent. »

      « Je pensais que tu avais dit qu’elle était affectueuse avec la plupart des types, » dit DeMarco.

      Il se contenta de hausser les épaules. C’était visiblement un mensonge qu’il avait dit pour garder la face.

      « Et ses parents ? » demanda Kate. « Qu’est-ce que tu peux nous dire à leur sujet ? »

      « Rien. Je savais qui était son père. C’est une petite ville, vous savez. Tout le monde se connaît. Et elle disait toujours en blaguant que si son père apprenait qu’on bai… qu’on avait des relations sexuelles, » dit-il, ne trouvant apparemment pas approprié d’utiliser un autre terme devant deux femmes, « il me tuerait. »

      « Et tu la croyais ? »

      « Je ne sais pas. Mais j’imagine. En tant que mec, on n’a jamais vraiment envie de penser que le père de la fille avec qui on couche pourrait l’apprendre. Je ne savais pas quoi penser au sujet de ses parents. Elle les détestait. Elle les haïssait vraiment, vous savez ? »

      « Ah bon ? »

      « De la manière dont elle parlait d’eux, oui, je pense bien. Si je peux… »

      Il s’interrompit et eut l’air de réfléchir à quelque chose. Puis il regarda Kate et DeMarco comme s’il essayait de savoir jusqu’où il pouvait aller.

      « À quoi tu penses ? » demanda Kate.

      « Écoutez, je sais que c’est nul d’avoir couché avec elle au moins une vingtaine de fois et de ne pas la connaître plus que ça. Mais j’ai toujours trouvé que c’était bizarre la manière dont elle parlait de ses parents. »

      « C’est-à-dire ? »

      Avant qu’il n’ait eu le temps de répondre, on frappa à la porte. Le shérif Barnes l’ouvrit et passa la tête dans l’embrasure. Il y eut un bref échange de regards entre Barnes et Jeremy. Kate comprit que ce n’était probablement pas la première fois que Jeremy se retrouvait dans cette salle d’interrogatoire.

      « Jeremy Branch ? » dit-il. « Qu’est-ce qu’il fout là ? »

      « Tu lui dis ou on s’en charge ? » demanda DeMarco. Elle laissa quelques secondes à Jeremy pour répondre mais comme il restait silencieux, elle mit Barnes au courant de la situation. « Il couchait avec Mercy Fuller… et la dernière fois date de la semaine dernière. Il vient juste de nous dire combien il trouvait