Блейк Пирс

Avant Qu’il Ne Faillisse


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ce que je sais, ils sont tous partis peu après elle.

      - Pouvons-nous obtenir leurs noms et leurs coordonnées ? demanda Ellington.

      - Bien sûr, répondit-il en sortant son téléphone et en commençant à faire défiler ses contacts.

      - Est-il habituel pour vous d’inviter autant de personnes un soir de semaine ? demanda Mackenzie.

      - Non. Nous nous sommes retrouvés pour une dernière soirée avant la fin des vacances d’hiver. Les cours reprennent la semaine prochaine, vous savez ? Et entre les horaires de travail, les visites à la famille, c’était le seul moment où nous étions tous libres.

      - Christine avait-elle des amis en dehors de votre groupe ?

      - Quelques uns. Mais elle était plutôt introvertie. Il y avait moi, deux de mes amis avec qui elle passait du temps, et c’était tout. Elle était très proche de sa mère, aussi. Je crois que sa mère avait prévu de venir avant la fin du semestre – genre, pour s’installer ici pour de bon.

      - Avez-vous parlé à sa mère depuis les derniers événements ?

      - Oui. Et c’était très bizarre parce que c’était la première fois que je parlais à cette dame. Je l’ai aidée avec…

      Il marqua une pause, les larmes envahirent ses yeux fatigués pour la première fois.

      - …les arrangements funéraires. La crémation aura lieu ici, je crois. Elle a pris l’avion hier soir et s’est installée dans un hôtel dans le coin.

      - Est-elle accompagnée par des proches ? demanda Mackenzie.

      - Je ne sais pas.

      Il se pencha en avant et fixa le sol. Il était à la fois épuisé et triste, un mélange qui semblait avoir terminé de le dévaster.

      - Nous allons vous laisser tranquille pour le moment, répondit Mackenzie. Si cela ne vous dérange pas, pourriez-vous nous donner l’adresse de l’hôtel de Mme Lynch ?

      - Pas de problème, dit-il en ressortant lentement son téléphone de sa poche. Attendez.

      Tandis qu’il cherchait ses coordonnées, Mackenzie jeta un coup d’œil à Ellington. Comme toujours, il était attentif au moindre détail. Ses yeux parcouraient la pièce pour s’assurer qu’ils ne négligeaient rien. Elle remarqua aussi, incidemment, qu’il triturait son alliance tout en examinant l’appartement. Il la tournait lentement autour de son doigt, sans s’arrêter.

      Alors, elle jeta un autre coup d’œil à Clark Manners. Elle était à peu près sûre qu’ils l’interrogeraient à nouveau – et probablement sous peu. Le fait qu’il nettoie obsessionnellement son appartement après la mort de sa petite amie avait du sens d’un point de vue psychologique mais pouvait aussi être perçu comme une tentative de se débarrasser de preuves.

      Mais elle avait vu des personnes brisées par le chagrin auparavant et son instinct lui disait que Clark était innocent. Personne ne pouvait simuler cette douleur et cette incapacité à trouver le repos. Mais ils devraient tout de même probablement parler à certains de ses amis à un moment donné.

      Clark trouva l’information et tendit son téléphone à Mackenzie pour qu’elle note l’adresse. Elle nota également les noms et les numéros des amis de Clark qui avaient passé la soirée avec eux la nuit du meurtre de Christine. Tout en rassemblant les informations, elle réalisa qu’elle touchait instinctivement son alliance, elle aussi. Ellington, qui avait remarqué son tic nerveux, lui adressa un petit sourire malgré la situation. Elle arrêta de faire tourner la bague en rendant son téléphone à Clark.

      ***

      L’attitude de Margaret Lynch était l’exact opposé de celle de Clark Manners. Elle était détendue et maîtresse d’elle-même, et accueillit Mackenzie et Ellington avec un sourire lorsqu’ils arrivèrent dans le hall du Radisson où elle avait pris une chambre. Elle les mena jusqu’à un canapé au fond du vestibule, leur montrant finalement un premier signe de faiblesse.

      - Si j’en viens à pleurer, je préfère ne pas le faire devant tout le monde, lança-t-elle en s’installant dans le canapé comme si elle était à peu près certaine que ça arriverait.

      - J’aimerais commencer par vous demander si vous connaissez bien Clark Manners, dit Mackenzie.

      - Pour tout vous dire, je lui ai parlé pour la première fois il y a deux jours, après ce qui est arrivé. Mais Christine m’a parlé de lui plusieurs fois au téléphone. Elle était assez amoureuse, je crois.

      - Avez-vous des suspicions ?

      - Non. Bien sûr, je ne connais pas ce garçon mais d’après ce que Christine m’a dit de lui, je ne le crois pas capable de commettre un tel acte.

      Mackenzie nota que Mme Lynch s’efforçait à tout prix d’éviter les mots comme tuée ou meurtre. Elle supposa que cette femme parvenait à se contenir parce qu’elle s’efforçait de mettre la mort de sa fille à distance. Ce qui était probablement plus facile puisqu’elles vivaient à deux extrémités du pays depuis un moment.

      - Que pouvez-vous me dire de la vie de Christine à Baltimore ? demanda Mackenzie.

      - Eh bien, elle a commencé ses études à San Francisco. Elle voulait être avocate, mais l’université et la charge de travail… ce n’était pas fait pour elle. Nous avons longuement discuté de sa candidature à l’Université Queen Nash. Longuement. Son père est mort quand elle avait onze ans, j’ai élevé Christine seule depuis. Pas d’oncles ni de tantes. Notre famille est minuscule. Il lui reste une grand-mère, mais elle souffre de démence sénile et vit dans une résidence spécialisée près de Sacramento. Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais la crémation aura lieu ici, à Baltimore. Il m’a semblé inutile de multiplier les difficultés en demandant le transfert du corps en Californie pour qu’il se passe exactement la même chose. Nous n’avons aucune attache dans la région, en réalité. Et je sais qu’elle aimait vivre ici, alors…

      Cette pauvre femme va être seule au monde, pensa Mackenzie. Elle pensait toujours à ce genre de choses lorsqu’elle questionnait et interrogeait les gens, mais cette fois, elle fut plus affectée que d’ordinaire.

      - Donc, elle a été acceptée et après un semestre, elle a su qu’elle adorait cet endroit. Elle n’arrêtait pas de me demander pardon, elle s’inquiétait à l’idée que je vieillisse seule, isolée, sans elle. Elle gardait le contact et m’appelait deux fois par semaine. Elle me parlait de ses cours, et, comme je l’ai dit, elle a fini par me parler de Clark.

      - Que vous a-t-elle raconté sur lui ? l’interrompit Ellington.

      - Qu’il était mignon et très drôle. Mais elle a aussi mentionné le fait qu’elle ne le trouvait parfois pas très passionnant et qu’il avait tendance à trop boire chaque fois que l’occasion se présentait.

      - Mais rien de négatif ?

      - Pas que je me souvienne.

      - Je vous prie de me pardonner de vous poser la question, dit Mackenzie, mais savez-vous si leur relation était exclusive ? Y avait-il une chance pour que Christine voie quelqu'un d’autre en parallèle ?

      Mme Lynch resta pensive pendant un moment. La question ne semblait pas l’avoir offensée ; elle conserva le calme apparent qu’elle cultivait depuis le début leur rencontre dans la réception de l’hôtel. Mackenzie se demanda à quel moment la pauvre dame finirait par exploser.

      - Elle n’a jamais mentionné la moindre compétition en matière de cœur, répondit Mme Lynch. Et je pense que je sais pourquoi vous me posez la question. On m’a parlé de l’aspect de la scène du crime – sa poitrine nue, et le reste. J’ai juste supposé…

      Elle s’arrêta net et attendit un instant pour retrouver contenance. Les mots qui suivaient l’avaient bouleversée, mais elle parvint à reprendre le contrôle avant que ses émotions ne la submergent.