Charley Brindley

La Dernière Mission Du 7ème De Cavalerie


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bien, moi je suis pour que l’on aille vers le nord jusqu’à tomber sur une grande ville et retrouver la civilisation. Ensuite on pourra rentrer dans notre époque.”

      “Cette unité n’est pas une démocratie.” dit Mon adj’ en se levant et en faisant un pas vers Lojab. “On ne fait pas de vote pour décider de ce qu’on va faire ; on suit les ordres.”

      “On est quoi, alors?” dit Lojab. “Juste une bande de toutous qui restent couchés là à attendre qu’on nous dise quand manger, dormir et aller pisser?”

      Mon adj’ regarda les autres autour de lui qui le regardaient attentivement.  “Toutous, ce n’est pas le mot que j’utiliserais pour qualifier aucun de mes soldats, Lojab, mais oui effectivement, tout le monde va attendre que j’ai décidé quoi faire. Et toi aussi.”

      “Putain de merde.” dit Lojab en s’en allant furieux en direction de Trevor et des deux autres membres d’équipage du C-130.

      Derrière Mon adj’, Sparks aboya comme un chien.

      “Couché, bichon” dit Kawalski. “Sois sage et je te laisserai monter sur les genoux de l’apache.”

* * * * *

      Le lendemain matin, Kawalski marchait avec Liada, en bas près de la rivière. Il avait son fusil en bandoulière dans le dos et portait son casque par la mentonnière.

      “Liada,” dit-il.

      Elle leva les yeux vers lui.

      “Ces hommes-ci sont des fantassins.” Il montra un groupe d’hommes qui travaillaient à la construction d’un radeau.

      “Oui.”

      “Et ceux-là sont des cavaliers.”

      Elle regarda les quatre hommes passer sur leurs chevaux. “Oui.”

      “Les cavaliers aux capes écarlates…” Il essayait d’expliquer avec les mains, comme il avait vu Autumn le faire. Il cueillit une fleur rouge sur un buisson et fit le mouvement de flotter au vent.

      Elle rit. “Fils de, hum, grandes personnes de Carthage.”

      “Ah,” dit Kawalski, “l’aristocratie.” Il glissa la fleur dans ses cheveux, au-dessus de son oreille. “Bon, on a les fantassins.” dit-il en étendant la main à plat, à peu près à hauteur de la taille. “Puis les cavaliers.” Et il leva un peu la main. “Les fils de Carthage.” ajouta-t-il en montant un peu la main. “Et ensuite vient Rocrainium,” dit-il en montant la main encore plus haut. “C’est lui le chef.”

      Liada plissa le front.

      “Et c’est qui ici, tout en haut?”

      Liada fixa Kawalski un moment, puis son visage s’éclaira. “Le grand chef?”

      “Oui, c’est qui le grand chef?”

      “C’est Hannibal.”

      “Hannibal?”

      “Oui.” dit-elle.

      Kawalski mit son casque et appuya sur le bouton de sa radio. “Y a quelqu’un en ligne?”

      Plusieurs répondirent.

      “L’apache?”

      “Ouais.”

      “Mon adj’?” demanda Kawalski.

      “Oui, qu’est-ce qu’il y a?”

      “Ballentine?”

      “Je suis là,” répondit Karina.

      “Même si ça me coûte d’avoir à le dire, Ballentine,” dit Kawalski, “t’avais raison.”

      “Sur quoi? J’ai raison sur tellement de choses, j’en oublie la plupart.”

      Quelqu’un rit.

      “Tu te souviens de ce général quatre-étoiles qu’on a vu sur le grand cheval de guerre noir?”

      “Ouais?”

      “Je sais comment il s’appelle.”

      “Ah oui, vraiment?” dit Karina.

      “Comment tu sais ça?” demanda Mon adj’.

      “Viens avec moi,” dit Kawalski à Liada.

      Elle s’approcha tout près de lui et il l’enlaça en l’attirant tout contre lui jusqu’à presque toucher ses lèvres.

      “C’est qui le grand chef?” dit Kawalski en montrant le micro dans son casque.

      “Hannibal,” murmura-t-elle dans le micro. Elle leva les yeux vers les siens, en gardant les lèvres proches des siennes.

      Il releva son casque.

      “Je le savais,” dit Karina.

      “Où est-ce que t’es, Kawalski?” dit Mon adj’.

      “Hannibal s’apprête à traverser le Rhône,” dit Karina . “Ensuite il passe par les Alpes. C’est bien ça, Kawalski?”

      Kawalski ôta son casque et le laissa tomber à terre.

      “C’est qui le grand chef?” murmura Kawalski.

      “Hannibal.” Le souffle chaud de Liada effleura ses lèvres.

      “Hannibal?” dit-il en allongeant la dernière syllabe.

      “Hanni…”

      “Demande-lui quand Hannibal va traverser la rivière.” La voix de Mon adj’ sortait des haut-parleurs situés dans le casque de Kawalski qui gisait au sol, mais elle était trop faible pour que Kawalski puisse l’entendre. “Kawalski?”

      “Je crois que sa radio a rendu l’âme,” dit Karina.

      “C’est ça ou bien il essaie d’obtenir autre chose de Liada,” dit Mon adj’.

      “Ouais.” dit Autumn en gloussant. “Ca doit être ça.”

      Chapitre Treize

      L’adjudant Alexander sirotait son café en regardant Sparks déployer les panneaux solaires et brancher son chargeur pour recharger les batteries de la Libellule.

      “Vous savez à quoi je pensais?” demanda Sparks.

      Mon adj’ regarda Sparks et haussa le sourcil.

      “On sait que les satellites sont toujours là-haut, on est d’accord?”

      “Oui, parce que notre GPS les trouve. C’est pour ça entre autres que je pense qu’on est dans une espèce de siphon d’évier.”

      “Vous savez qu’est-ce qu’il pourrait y avoir d’autre là-haut?”

      Mon adj’ regarda le ciel. “Quoi donc?”

      “La station spatiale.”

      “Hé, mais t’as raison. On peut les contacter?”

      “J’ignore quelles fréquences ils utilisent, mais depuis qu’on est partis j’émets sur toutes.”

      “Si on pouvait les contacter et leur dire où on est, ils pourraient nous dire où est la ville la plus proche.”

      “Peut-être bien.” Sparks fixa le ciel un instant. “Peut-être que je pourrais installer un stroboscope et le pointer droit au-dessus de nous. Comme la station spatiale est en orbite au-dessus de la Terre, ils voient toute sa surface à intervalles réguliers de quelques jours.”

      “A quoi ça nous servirait?”

      “Je pense pouvoir régler le stroboscope pour émettre des signaux lumineux en morse, peut-être un truc comme ‘S.O.S. Contactez le canal 121.5.’ Si jamais ils voient la lumière clignotante, ils comprendront qu’elle envoie des signaux en morse.”

      “T’as déjà vu une photo satellite de l’Europe la nuit?”

      “Je sais, y a des millions de lumières, mais si on est dans une espèce de trou,