Urantia Foundation

Le Livre d'Urantia


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à la réalité du mental cosmique répond à certaines phases de la réalité exactement comme l’énergie-matière répond à la gravité. Il serait encore plus correct de dire que ces réalités supramatérielles réagissent ainsi au mental du cosmos.

      16:6.5 (192.1) Le mental cosmique réagit infailliblement (reconnait la réponse) sur trois niveaux de réalité d’univers. Ces réponses sont évidentes par elles-mêmes pour les personnes au raisonnement clair et au mental à la pensée profonde. Ces niveaux de réalité sont les suivants :

      16:6.6 (192.2) 1. La causalité — le domaine de réalité des sens physiques, le royaume scientifique de l’uniformité logique, la différenciation entre le factuel et le non-factuel, les conclusions réflexives basées sur la réaction cosmique. C’est la forme mathématique de la discrimination cosmique.

      16:6.7 (192.3) 2. Le devoir — le domaine de réalité de la morale en philosophie, le cadre de la raison, la reconnaissance de ce qui est relativement juste ou injuste. C’est la forme judiciaire de la discrimination cosmique.

      16:6.8 (192.4) 3. L’adoration — le domaine spirituel de réalité de l’expérience religieuse, la réalisation personnelle de la communion divine, la reconnaissance des valeurs d’esprit, l’assurance de la survie éternelle, l’ascension depuis le statut de serviteurs de Dieu jusqu’à la joie et à la liberté des fils de Dieu. C’est la perspicacité la plus élevée du mental cosmique, la forme révérencielle et adoratrice de la discrimination cosmique.

      16:6.9 (192.5) Ces perspicacités scientifique, morale et spirituelle, ces réactions cosmiques sont innées dans le mental cosmique dont toutes les créatures volitives sont dotées. L’expérience de la vie ne manque jamais de développer ces trois intuitions cosmiques. Elles constituent la base de l’autoconscience de la pensée réflexive. Mais il est triste de noter que si peu de personnes sur Urantia prennent plaisir à cultiver ces qualités de pensée cosmique courageuses et indépendantes.

      16:6.10 (192.6) Dans les dotations du mental des univers locaux, ces trois perceptions intuitives du mental cosmique constituent les affirmations a priori qui rendent possible à l’homme d’agir en tant que personnalité rationnelle et consciente d’elle-même dans les domaines de la science, de la philosophie et de la religion. En d’autres termes, la reconnaissance de la réalité de ces trois manifestations de l’Infini s’effectue par une technique cosmique d’autorévélation. L’énergie-matière est reconnue par la logique mathématique des sens, la raison mentale connait intuitivement son devoir moral, et la foi-esprit (l’adoration) est la religion de la réalité de l’expérience spirituelle. Ces trois facteurs de base de la pensée réflexive peuvent soit être unifiés et coordonnés dans le développement de la personnalité, soit devenir disproportionnés et pratiquement incohérents dans leurs fonctions respectives. Mais, lorsqu’ils sont unifiés, ils produisent un caractère fort, consistant dans la corrélation d’une science factuelle, d’une philosophie morale et d’une expérience religieuse authentique. Et ce sont ces trois intuitions cosmiques qui donnent une validité objective, une réalité, à l’expérience de l’homme dans et avec les choses, les significations et les valeurs.

      16:6.11 (192.7) Le but de l’éducation est de développer et d’aiguiser ces dotations innées du mental humain ; le but de la civilisation, de les exprimer ; le but de l’expérience de la vie, de les réaliser ; le but de la religion, de les ennoblir ; et le but de la personnalité, de les unifier.

      16:7.1 (192.8) L’intelligence seule ne peut expliquer la nature morale. La moralité, la vertu, est innée dans la personnalité humaine. L’intuition morale, le sens du devoir, est une composante de la dotation mentale humaine et elle est associée aux autres éléments inaliénables de la nature humaine : la curiosité scientifique et la clairvoyance spirituelle. La mentalité de l’homme transcende de loin celle de ses cousins animaux, mais ce sont sa nature morale et sa nature religieuse qui le distingue spécialement du monde animal.

      16:7.2 (193.1) La réponse sélective d’un animal est limitée au niveau moteur de son comportement. La perspicacité supposée des animaux supérieurs se situe à un niveau moteur et n’apparait habituellement qu’après l’expérience des essais moteurs et des erreurs motrices. L’homme est capable d’exercer sa perspicacité scientifique, morale et spirituelle avant d’explorer ou d’expérimenter quoi que ce soit.

      16:7.3 (193.2) Seule une personnalité peut savoir ce qu’elle fait avant de le faire. Seules les personnalités possèdent une perspicacité anticipant toute expérience. Une personnalité peut regarder avant de sauter et peut donc apprendre en regardant aussi bien qu’en sautant. Un animal non personnel n’apprend généralement qu’en sautant.

      16:7.4 (193.3) L’expérience acquise d’un animal le rend capable d’examiner les différentes manières d’atteindre un but et de choisir une méthode fondée sur l’expérience accumulée. Mais une personnalité peut aussi examiner le but lui-même et juger sa validité, sa valeur. À elle seule, l’intelligence peut distinguer les meilleurs moyens d’atteindre des fins encore indistinctes, mais un être moral possède une perspicacité qui lui permet de discriminer entre des fins aussi bien qu’entre des moyens. Et un être moral qui choisit la vertu n’en est pas moins intelligent. Il sait ce qu’il fait, pourquoi il le fait, où il va et comment il y parviendra.

      16:7.5 (193.4) Quand l’homme ne parvient pas à discriminer les buts de ses efforts de mortel, il vit au même niveau d’existence que les animaux. Il n’a pas réussi à se prévaloir des avantages supérieurs de la finesse matérielle, du discernement moral et de la clairvoyance spirituelle qui font partie intégrante de sa dotation en mental cosmique en tant qu’être personnel.

      16:7.6 (193.5) La vertu est droiture — la conformité avec le cosmos. Nommer des vertus, ce n’est pas les définir, mais les vivre, c’est les connaitre. La vertu n’est ni une simple connaissance ni encore la sagesse, mais plutôt la réalité d’une expérience progressive pour atteindre des niveaux ascendants d’accomplissement cosmique. Dans la vie au jour le jour de l’homme mortel, la vertu est réalisée en choisissant régulièrement le bien plutôt que le mal, et cette aptitude à choisir est la preuve que l’on possède une nature morale.

      16:7.7 (193.6) Le choix de l’homme entre le bien et le mal n’est pas influencé seulement par la finesse de sa nature morale, mais aussi par des facteurs tels que l’ignorance, l’immaturité et les illusions. Un sens des proportions entre également en jeu dans l’exercice de la vertu, car on peut perpétrer le mal en choisissant un but moindre au lieu d’un but plus grand, par suite de distorsion ou d’illusion. L’art de l’évaluation relative ou de la mesure comparative entre dans la pratique des vertus du domaine moral.

      16:7.8 (193.7) La nature morale de l’homme serait impuissante sans l’art de la mesure, la discrimination incorporée dans son aptitude à scruter les significations. De même le choix moral serait futile sans la clairvoyance cosmique qui donne conscience des valeurs spirituelles. Du point de vue de l’intelligence, l’homme s’élève au niveau d’un être moral parce qu’il est doté de personnalité.

      16:7.9 (193.8) On ne peut jamais faire progresser la moralité par la loi ou par la force. Elle est une affaire personnelle et de libre arbitre. Il faut qu’elle se propage par contagion entre personnes qui répandent une atmosphère de beauté morale, et personnes moins sensibles moralement, mais cependant désireuses dans une certaine mesure de faire la volonté du Père.

      16:7.10 (193.9) Les actes moraux sont les accomplissements humains caractérisés par l’intelligence la plus haute, dirigés par une discrimination sélective aussi bien dans le choix de fins supérieures que dans celui des moyens moraux pour les atteindre. Une telle conduite est vertueuse. La vertu suprême consiste donc à choisir de tout cœur de faire la volonté du Père qui est aux cieux.