M. F. Mansfield

Rambles in Normandy


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to say concerning Norman French:

      “Oh, you brave Normans! know you that your patois is venerable and sacred. It is a flower which sprang from the same root as the French.

      “Your patois has left its impress upon the speech of England, Sicily, and Judea, at London, Naples, and at the tomb of Christ. To lose your speech is to lose your nationality, therefore, in preserving your idiom you are preserving your patriotism.”

      “Yes, your patois is venerable and your first poet was the first of poètes français:

      “Je di e dirai ke je suis

       Wace de Jersuis.”

      The following compilation of Norman idioms shows many curious and characteristic expressions. The definitions are given in French, simply because of the fact that many of them would quite lose their point in translation.

      Amuseux.—Fainéant, qui muse: “C’est pas un mauvais homme, seulement il est un brin amuseux.”

      Annuyt.—Aujourd’hui. “J’aime mieux annuyt qu’à demain.”

      Andouille à treize quiens (chiens).—Petit héritage pour beaucoup d’héritiers; on dit aussi “une souris à treize cats (chats).”

      Apanage.—Possession embarrassante; “Ma chère, c’est tout un apanage de maison à tenir.”

      Chibras.—Paquet, monceau, fouillis, amas de choses en désordre. Se trouve dans Rabelais.

      Quant et.—En compagnie de, “j’m’en vais à quant et té.”

      A queutée.—Rangée à la queue leu leu, “une à queutée de monde.”

      Assemblée.—Fête villageoise.

      Assiette faîtée.—Assiette dont le contenu s’élève au-dessus, en faîte, littéralement en forme de faîte: “C’est un faim-vallier, il ne mange que par assiettes faîtées.”

      Du feur.—Fourrage, vieux mot d’origine Scandinave, d’où vient le fourrier.

      D’s’horains.—Mot honfleurais; dans l’ancien langage des marins de Honneur, on appelait des horains les plus gros câbles des navires. Par image, le mot est entré et resté dans le langage usuel, pour amarre. D’où la très jolie locution honfleuraise, dont quelques vieilles gens font encore usage, sans trop en savoir le vrai sens original. “Il a queuq’horain.” Il est amoureux, il a quelques fortes attaches.

      Et simplement: “Chacun a ses horains.”—Chacun a ses habitudes (en mauvaise part).

      Crassiner.—Pleuvoir d’une petite pluie fine qui a nom crassin ou crachin et ressemble à du crachat qui encrasse les objets.

      I’s ont té el’vés commes trois petits quiens dans un’ manne auprès du feu.

      I’ li cause.—D’un amoureux, il lui fait la cour.

      I’s parle.—Se dit d’un paysan qui cherche à parler le langage de la ville.

      Le temps est au conseil.—Jolie expression maritime pour dire que le temps est incertain.—Le “conseil” délibère s’il fera beau ou vilain.

      Se démenter.—Se donner du trouble d’esprit, pour quelque chose.

      A Villerville, les pêcheurs sont tous des maudits monstres et des maudits guenons, termes d’amitié.—Les femmes sont des “por’ti cœurs.”

      Pouchiner.—Caresser un enfant comme une poule son poussin.

      Adirer.—Perdre, égarer.

      Espérer quelqu’un.—Attendre.

      Capogner.—Chiffonner avec force, déformer.

      Se chairer.—S’asseoir en prenant toute la place, se carrer.

      Mitan.—Le milieu, le centre (tout au mitan).

      Le coupet.—Le sommet (au fin coupet de l’arbre).

      Binder.—Rebondir.

      Patinguet.—Saut.

      Un repaire.—Se dit d’un homme vicieux. “Ne me parlez pas de celui-là, c’est un repaire.”

      Atiser, ratiser.—Corriger par des coups: “j’t’ vas ratiser.”

      Atourotter.—Enrouler autour; “l’serpent l’atourottit et l’étouffit.”

      Attendiment.—En attendant que; “soigne le pot au feu, attendiment que j’vas queri du bois.”

      A c’t’heure.—Maintenant: A cette heure, vieux français employé dans Montaigne.

      D’aveuc.—Avec.

      Barbelotte.—Bête à bon Dieu, coccinelle.

      Bavoler.—Voler près de terre; “i va ché d’qui (il va tomber quelque chose), les hirondelles bavolent.”

      Qu’ri.—Quérir, chercher.

      D’la partie.—En partant de là, depuis; “d’la partie de Pont-l’Evêque, j’sommes venus à Honfleur.”

      A l’enrait.—A cet endroit.

      Piler.—Fouler aux pieds; “ne m’pile pas su le pied.”

      S’commercer sur, s’marchander sur.—Faire des affaires; “i s’marchande su’ les grains.”

      Aloser.—Louanger, dire du bien de.

      Allouvi.—Avoir une faim de loup: “j’sommes allouvis.”

      Détourber.—Déranger, détourner.

      Crépir.—“I’s’crépit d’su’ses argots.” Se dit d’un coq.

      A ses accords.—A ses ordres. “Si tu cré que j’sis à ses accords.”

      A ses appoints.—Même sens.

      Demoiselle.—Petite mesure de liquide. Ce qu’une demoiselle peut boire d’eau-de-vie ou de cidre.

      Dans par où.—Laisser tout dans par où; commencer un ouvrage sans l’achever.

      Goublain.—Revenant, fantôme, diable des matelots; ils apparaissent en mer sous la forme des camarades noyés. En passant “sous Grâce” ou quand on fait le signe de la croix, le goublain se jette à l’eau; Kobold des conteurs du Nord.

      Décapler.—S’en aller, mourir. “Le pauvre bougre est décaplé.” Terme maritime.

      Itou.—Aussi.

      Une bordée.—Compagnie nombreuse.

      Eclipper.—Eclabousser.

      C’est un char de guerre.—Se dit d’une personne brutale. Même signification que Cerbère, porte de prison.

      La terre est poignardée.—La terre est corrompue.

      Le monde tire à sa fin.—Pour exprimer l’étonnement d’un fait rare, extraordinaire, une découverte.

      Où Dieu baille du train, il donne du pain.—Dieu protège les nombreuses familles.

      Cramail.—Le con, “prendre au cramail.”

      La belle heure.—“Je ne vois pas la belle heure de faire cela!” Ce ne sera pas commode.

      J’va pas voulé ça.—Oh! mais non, par exemple.

      Pièce.—“J’nai