Louisa May Alcott

Les quatre filles du docteur Marsch


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       Louisa May Alcott, J.P. Stahl

      Les quatre filles du docteur Marsch

      Publié par Good Press, 2021

       [email protected]

      EAN 4064066305802

       CHAPITRE I O. LE LECTEUR FAIT CONNAISSANCE AVEC LA FAMILLE AMÉÉRICAINE

       CHAPITRE II UN JOYEUX NOEL

       CHAPITRE III LE PETIT LAURENTZ

       CHAPITRE IV LE PETIT LAURENTZ OU LES INCONVÉNIENTS DES FÊTES ET DES VACANCES

       CHAPITRE V JO VOISINE

       CHAPITRE VI BETH ENTRE DANS LE BEAU PALAIS

       CHAPITRE VII AMY PASSE DANS LA VALLÉE DE L’HUMILIATION

       CHAPITRE VIII DOUBLE CHOC

       CHAPITRE IX MEG VA A LA FOIRE AUX VANITÉS

       CHAPITRE X LE «PICKWICK CLUB»

       CHAPITRE XI UNE EXPÉRIENCE

       CHAPITRE XII LE CAMP DE LAURENTZ

       CHAPITRE XIII LA SOCIÉTÉ DES ABEILLES ET LES CHÂTEAUX EN ESPAGNE

       CHAPITRE XIV DEUX SECRETS

       CHAPITRE XV UNE DÉPÊCHE ET SES SUITES

       CHAPITRE XVI UN PAQUET DE LETTRES

       CHAPITRE XVII BETH

       CHAPITRE XVIII DES JOURS SOMBRES

       CHAPITRE XIX LE TESTAMENT D’AMY

       CHAPITRE XX CONFIDENCES

       CHAPITRE XXI LAURIE FAIT DES BETISES ET JO RÉTABLIT LA PAIX

       CHAPITRE XXII DES JOURS DE BONHEUR

       CHAPITRE XXIII TANTE MARSCH

       QUATRE ANS APRÈS

       O. LE LECTEUR FAIT CONNAISSANCE AVEC LA FAMILLE AMÉÉRICAINE

       Table des matières

      «Noël ne sera pas Noël si l’on ne nous fait pas de cadeaux, grommela miss Jo en se couchant sur le tapis.

      –C’est cependant terrible de n’être plus riche, soupira Meg en regardant sa vieille robe.

      –Ce n’est peut-être pas juste non plus que certaines petites filles aient beaucoup de jolies choses et d’autres rien du tout,» ajouta la petite Amy en se mouchant d’un air offensé.

      Alors, Beth, du coin où elle était assise, leur dit gaiement:

      «Si nous ne sommes plus riches, nous avons encore un bon père et une chère maman et nous sommes quatre sœurs bien unies.»

      La figure des trois sœurs s’éclaircit à ces paroles. Elle s’assombrit de nouveau quand Jo ajouta tristement:

      «Mais papa n’est pas près de nous et n’y sera pas de longtemps.»

      Elle n’avait pas dit : «Nous ne le reverrons peut-être jamais;» mais toutes l’avaient pensé et s’étaient représenté leur père bien loin, au milieu des terribles combats qui mettaient alors aux prises le Nord et le Sud de l’Amérique.

      Après quelques moments de silence, Meg reprit d’une voix altérée:

      «Vous savez bien que maman a pensé que nous ferions mieux de donner l’argent de nos étrennes aux pauvres soldats qui vont tant souffrir du froid. Nous ne pouvons pas faire beaucoup, c’est vrai, mais nos petits sacrifices doivent être faits de bon cœur. Je crains pourtant de ne pas pouvoir m’y résigner, ajouta-t-elle en songeant avec regret à toutes les jolies choses qu’elle désirait.

      –Mais nous n’avons chacune qu’un dollar, dit Jo; quel bien cela ferait-il à l’armée d’avoir nos quatre dollars? Je veux bien ne rien recevoir ni de maman ni de vous, mais je voudrais acheter les dernières œuvres de Jules Verne, qu’on vient de traduire; il y a longtemps que je les désire. Le capitaine Grant est, lui aussi, séparé de ses enfants,–mais ses enfants le cherchent, –tandis que nous. nous restons là.»

      Jo aimait passionnément les aventures.

      «Je désirais tant de la musique nouvelle! murmura Beth avec un soupir si discret que la pelle et les pincettes seules l’entendirent.

      –Moi j’achèterai une jolie boîte de couleurs dit Amy d’un fou décidé.

      –Maman n’a pas parlé de notre argent et elle ne peut pas vouloir que nous n’ayons rien du tout. Achetons chacune ce que nous désirons et amusons-nous un peu; nous avons assez travaillé toute l’année pour qu’on nous le permette! s’écria Jo en examinant les talons de ses bottines d’une manière tout à fait masculine.

      –Oh! oui, moi je l’ai bien mérité en m’occupant tous les jourb de l’éducation de ces méchants enfants, quand j’aurais tant aimé rester à la maison, dit Meg qui avait repris son ton plaintif.

      –Vous n’avez pas eu la moitié autant de peine que moi, reprit Jo. Comment feriez-vous s’il vous fallait rester, ainsi que moi, enfermée des heures entières avec une vieille personne capricieuse et grognon, qui n’a pas plus l’air de se rappeler que je suis sa nièce, que si je lui arrivais tous les jours de la lune; qui vous fait trotter toute la journée, qui n’est jamais contente de rien, qui enfin vous ennuie à tel point qu’on est toujours tenté de s’en aller, de peur de la battre?

      –C’est mal de se plaindre; cependant je pense que la chose la plus désagréable qui se puisse faire ici, c’est de laver la vaisselle et de faire les chambres, comme je le fais tous les jours.