que depuis un quart d'heure j'étais un sot.
[50] Cela tient à la grande loi des convenances, qui n'est que la crainte du ridicule, qui n'est que le manque de caractère, qui n'est que l'influence de la monarchie. Peu de tout cela en Angleterre; l'on n'est pas plus vertueux qu'en 1500, mais moins énergique pour le mal comme pour le bien. La civilisation fait désirer à un homme des choses moins nuisibles aux autres. Nous n'avons plus de cette barbarie que la noblesse.
[51] Vie du cardinal Bembo, par Angiolini.
[52] Léon X, cardinal à quatorze ans; Gio. Salviati, cardinal à vingt ans; B. Accolti, cardinal à trente ans; H. Gonzaga, cardinal à vingt-deux ans; H. de Médicis, cardinal à dix-huit ans; H. d'Este, archevêque de Milan à quinze ans; As. Sforce, cardinal à seize ans; Alex. Farnèse, cardinal à quatorze ans.
[53] Sans la protection du ministre, le sculpteur ne peut travailler.
[54] Écrit en septembre 1814, à B***.
[55] Voyez la preuve de tout ceci dans un ancien ennemi du trône et de l'autel, Fénelon: Lettres diverses, édit. Briano, tom. X. Lettres à son neveu le lieutenant général, pag. 85, 89, 110 et partout.
[56] Je mets le temple de cette servilité en Allemagne. Il y a peut-être plus de bassesse apparente à Rome et à Naples; mais, chez les fiers Germains, il y a plus d'abnégation de soi-même; cette nation est née à genoux. Oserai-je le dire? j'ai trouvé plus de patriotisme et de véritable grandeur dans la maison de bois du Russe. La religion est leur chambre des communes. (Anspach, 20 février 1795.) C'est ce qui me fait voir sans peine les Russes maîtres de l'Italie en 1840.
[57] Vies de Michel-Ange, de Cellini, de Mengs.
[58] Il faut lier les arts à un sentiment, et non à un système; de là la chambre des communes, et non l'Institut, seul bon juge des concours.
[59] Méditez le Voyage de M. Say et les discours de M. Brougham. Sous le gouvernement des deux Chambres, on s'occupe toujours du toit, et l'on oublie que le toit n'est fait que pour assurer le salon.
[60] On osera emprunter les paroles d'un homme illustre:
«Si dans le nombre..... des choses qui sont dans ce livre il y en avait quelqu'une qui, contre mon attente, pût offenser, il n'y en a pas du moins qui y ait été mise avec mauvaise intention. Je n'ai point naturellement l'esprit désapprobateur. Platon remerciait le ciel de ce qu'il était né du temps de Socrate; et moi, je lui rends grâce de ce qu'il m'a fait naître dans le gouvernement où je vis, et de ce qu'il a voulu que j'obéisse à ceux qu'il m'a fait aimer.»
(Préface de l'Esprit des lois.)
Dans des temps de frivolité et de calme, où les romanciers font des romans et les petits abbés des déjeuners délicats, cette citation d'un grand homme, à propos d'une brochure, serait assurément fort plaisante. Dans des temps moins heureux où le métier de diffamateur est sans honte, mais non pas sans profit, il faut quelquefois se rappeler modestement la fable du lièvre qui,
......... Apercevant l'ombre de ses oreilles,
Craignit que quelque inquisiteur
N'allât interpréter à cornes leur longueur.
Dire, pour se sauver des griffes de ces messieurs, que ce qui suit a été écrit en 1811 et 1813 sur un sujet métaphysique, et de manière à ne pas quêter des lecteurs, qu'on a mis trente cartons pour prévenir toutes les allusions faites, en 1811, aux événements qui devaient éclater en 1817, c'est ne rien dire. Ce n'est pas faire du bien, mais faire du bruit, qui est la devise de nos pauvres petits ambitieux désarçonnés. Que la Q*** et les D*** disent qu'un ouvrage est détestable, rien de mieux, ils ont raison quatre-vingt-quinze fois sur cent; mais que ces messieurs ajoutent que l'auteur est mauvais citoyen, c'est se faire volontairement aide-bourreau, et l'on peut dire qu'en ce sens ils sont dignes de l'affreux mépris que l'Europe leur prodigue.
Les journaux étant sous l'influence d'un ministre, homme supérieur, et comme tel excellent juge de ce qui est dangereux ou de ce qui n'est qu'ennuyeux, l'éditeur a cherché à ne rien laisser ici qui n'eût pu paraître dans les journaux.
Les journaux sur lesquels il s'est réglé sont le Mercure, la Quotidienne et les Débats d'avril 1817.
(R. C.)
HISTOIRE
DE LA PEINTURE
EN ITALIE
ÉCOLE DE FLORENCE
LIVRE PREMIER
RENAISSANCE ET PREMIERS PROGRÈS DES ARTS VERS L'AN 1300 (DE 450 A 1349)
Io, che per nessun'altra cagione scriveva, se non perchè i tristi miei tempi mi vietavan di fare...
Alfieri, Tirannide, pag. 8.
CHAPITRE PREMIER.
DES PLUS ANCIENS MONUMENTS DE LA PEINTURE.
Si l'expérience démontrait qu'après des tempêtes réitérées qui, à diverses époques, ont changé en désert la face d'un vaste terrain, il est une partie dans laquelle est toujours revenue fraîche et vigoureuse une végétation spontanée, tandis que les autres sont demeurées stériles, malgré toutes les peines du cultivateur, il faudrait avouer que ce sol est privilégié de la nature.
Les nations les plus célèbres ont une époque brillante. L'Italie en a trois. La Grèce vante l'âge de Périclès, la France le siècle de Louis XIV.
L'Italie a la gloire de l'antique Étrurie, qui, avant la Grèce, cultiva les arts et la sagesse, l'âge d'Auguste, et enfin le siècle de Léon X, qui a civilisé l'Europe.
Les Romains, trop occupés de leur ambition, ne furent pas artistes; ils eurent des statues, parce que cela convient à l'homme riche. Aux premiers malheurs de l'Empire, les arts tombèrent. Constantin faisant relever un temple ancien, ses architectes placèrent les colonnes à l'envers. Vinrent les Barbares, ensuite les papes. Saint Grégoire le Grand brûla les manuscrits des classiques, voulut détruire Cicéron, fit briser et jeter dans le Tibre les statues, comme idoles, ou du moins images de héros païens[61]. Arrivèrent les siècles neuvième, dixième et onzième, de la plus ténébreuse ignorance.
Mais comme, durant le triste hiver qui détruit les familles brillantes des insectes, les germes féconds qui doivent les reproduire se cachent sous terre et attendent pour naître le souffle réchauffant du printemps, ainsi, aux premiers regards de la liberté, l'Italie se réveilla; et cette terre du génie enfanta de nouveaux grands hommes.
Elle