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Cet ouvrage est une œuvre de fiction. Tous les personnages, lieux, et événements décrits dans cet ouvrage sont fictifs ou utilisés de manière fictive.
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Copyright © 2019, Ines Johnson.
Tous droits réservés.
Première édition aux États-Unis : septembre 2019
Couverture : Jacqueline Sweet Designs
Titre original : The Dragon’s Reluctant Sacrifice
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Sabine Ingrao
Table des matières
Chapitre Un
Vlan ! Crunch ! Crac !
Rester tranquille et anticiper un coup de poing était toujours plus douloureux que quand il arrivait complètement par surprise. Quand l’adversaire savait que la frappe arrivait, le corps se raidissait, se préparant à absorber un choc destiné à le réduire en miettes. Corin se raidit, mais comme il était plus solide que la moyenne, sa mâchoire ne se fendit pas comme un melon sous l’impact du direct.
Malgré tout, le coup violent asséné par un poing bien serré lui ébranla le crâne. Le choc interrompit le flot de ses ondes cérébrales. C’était l’objectif principal de la douleur ; ne plus être capable de réfléchir pendant une seconde entière.
Le cerveau de Corin était son atout le plus précieux, la chose qu’il essayait de protéger, ce qui l’avait amené à accepter de recevoir des coups de poing en plein visage.
Pow ! Bam ! Paf !
Il devait avoir perdu la tête pour accepter que ça continue. Ce crochet du droit à l’œil et cet uppercut au menton lui firent voir des étoiles de dessin animé. Nom d’une hémorragie crânienne, Batman. Corin devait mettre un terme à cette petite expérience avant qu’elle ne dérape. Dommage que son adversaire n’ait pas fini de lui asséner toute sa panoplie, avec un petit coup sec et un crochet au plexus solaire.
Corin se plia en deux. Une épaisse volute de fumée obscurcit sa vision. La transpiration qui s’était formée sur son front s’évapora à la chaleur de son souffle. Il lutta contre la colère enflant dans son ventre, sa poitrine se soulevant et s’abaissant rapidement. Entretemps, chaque nouveau coup successif agissait comme un combustible attisant le feu qui léchait les parois de ses entrailles.
— Comme un papillon voleter, comme une abeille piquer, chanta la voix de son bourreau qui sautillait d’un pied sur l’autre et se déplaçait autour de Corin avec les mains levées.
Même le rembourrage des gants de boxe n’atténuait pas l’impact des coups puissants de Béryl. Les biceps de ce type pesaient probablement vingt kilos chacun.
Corin ne prêta pas attention à la performance de ce crétin aux pieds agiles et se concentra sur son feu intérieur. Il devait freiner la croissance du brasier dans ses entrailles. Il devait éteindre la torche. S’il n’y arrivait pas, les flammes le consumeraient, le dévoreraient vivant de l’intérieur. Pire, la fournaise court-circuiterait son esprit.
— Ce que ses yeux ne peuvent voir, ses mains ne peuvent frapper.
Encore un enchaînement petit coup, petit coup, et crochet du droit de la part de Béryl.
— Là, tu me vois, là, tu ne me vois pas. Il pense me voir, mais il ne peut pas.
Corin était sur le point de mettre un terme à cette torture à base de rimes quand un nouveau craquement assourdissant projeta son visage loin du mur et l’envoya vers la fenêtre. Le ciel sombre s’éclaira lorsque les flammes enfermées dans le ventre de Corin rugirent dans sa poitrine et jaillirent de sa gorge. La pièce en pierres gris foncé fut inondée d’une sombre teinte rouge tandis que sa bête intérieure desserrait sa laisse.
— Ha ! dit Béryl en levant les gants au ciel en signe de victoire. J’ai réussi ! La bête est lâchée. Je suis le meilleur de tous les temps.
La bête était lâchée, mais elle n’était pas libre.
Corin serra les dents. Aspirant une grande goulée d’air, il regarda fixement la lune blanche au-dehors. Le disque pâle paraissait toujours rouge au travers de ses pupilles fendues. Corin n’osa pas fermer les yeux. Sinon, il se perdrait dans les ténèbres de la créature qui était en lui.
Ses poumons se contractèrent, l’homme et la bête se disputant l’air qui s’y trouvait. Son cœur battait frénétiquement tandis que l’organe était tiraillé dans deux directions différentes. Ce serait tellement plus simple pour Corin de s’abandonner à son feu intérieur,