Dénis Diderot

Lettres à Mademoiselle de Volland


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encadrent la pelouse qui s'étend entre le château et la grille. À gauche (en se dirigeant vers cette grille), les anciens communs, restés intacts, forment une des ailes de la ferme, en partie reconstruite par M. Berteaux. Le moulin, situé un peu au delà a disparu. Les vergers et les bois s'étendent jusqu'à la colline, d'où l'on domine La Varenne et qui offre aux regards un horizon immense.

      L'intérieur du château a été aménagé selon les goûts modernes. Pourtant voici le grand salon, mais sa haute cheminée n'existe plus. La salle de billard, le salon de musique, sont intacts. La salle à manger a peu changé, mais la chapelle (à l'aile droite) où le «Croque-Dieu» de Sussy venait dire sa messe, est devenue une seconde salle à manger. Toutes les chambres du premier étage s'ouvrent sur le corridor qui s'étend d'un bout à l'autre de la façade. Celle de Diderot, située dans l'aile gauche, vaste et carrée, est éclairée par deux fenêtres, dont l'une s'ouvre préc

1

J. Delort. Histoire de la détention des philosophes et des gens de lettres à la Bastille et à Vincennes, tome II, p. 211 et 213.

2

Salon de 1705. Voir t. X, p. 349.

3

Ce détail si touchant a fourni à M. Jules Levallois un rapprochement injurieux injurieux le philosophe et un personnage d'un roman célèbre de M. Alph. Daudet, le comédien Delobel, qui vit aux dépens de sa femme et de sa fille. M. Levallois n'a pas voulu voir que ces six sous, c'est Diderot qui les gagnait.

4

Grimm. Correspondance littéraire, août 1784.

5

Renseignement communiqué par M. L. Emmery, inspecteur de l'École des ponts et chaussées.

6

«M. Le Gendre n'est donc plus! S'il avait voulu finir un an ou deux plus tôt, il aurait été plus regretté.» (15 juillet 1770.)

7

Notice des livres, tableaux sculptures, dessins et estampes après le décès de M. Le Gendre, inspecteur général des ponts et chaussées, dont la vente se fera le lundi 3 décembre 1770 et jours suivants, en sa maison rue Sainte-Anne, proche la rue du Clos-Georgeot. Paris, Mérigot l'aîné, 1770, in-8, 20 p.

8

Vallet de Fayolle, que Diderot appelle «son petit cousin » et dont il est question dans une lettre à l'abbé Le Monnier.

9

Mlle Mélanie de Solignac, sur laquelle Diderot a recueilli de si curieux détails. Voir t. I, p. 334 et suiv.

10

Paris, E. Leroux, 1875, in-8.

11

Premiers Lundis, t. I, p. 385.

12

23 septembre 1762.

13

E. Salverte, Éloge philosophique de D. Diderot, an VIII, in-8.

14

C'est du moins la tradition courante, mais aucun contemporain ne peut être cité en témoignage.

15

Né à Clermont-Ferrand en 1706, et professeur dans les écoles religieuses de la Flèche et de Paris, Jeudy-Dugour est mort en Russie conseiller d'État et directeur de l'Université de Saint-Pétersbourg. Un ukase de 1812, en le forçant à opter pour une des deux nationalités, lui fit prendre le nom et la particule de de Gouroff dont il a depuis signé ses lettres et ses ouvrages.

16

Nous ne les avons pas.

17

C'est nous qui soulignons.

18

Les notes de la première édition que nous avons conservées sont signées, d'un (T.).

19

L'éditeur des Souvenirs du baron de Gleichen (Techener, 1868, in-12), M. Paul Grimblot voit dans ces dernières lignes une allusion difficile à expliquer. Diderot veut certainement rappeler la mort de la margrave de Baireuth (14 octobre 1758), dont Gleichen, son chambellan, avait été profondément affecté.

20

D'Holbach, que Diderot ne désigne presque jamais que par son titre.

21

Le grand sophiste, c'est Jean-Jacques. Son ouvrage était: J. – J. Rousseau à M. d'Alembert, sur son article Genève, dans le septième volume de l'Encyclopédie, et particulièrement sur le projet d'établir un théâtre de comédie en cette ville. (Amsterdam, 1758, in-8.)

22

Voir ce compte rendu, t. VIII, p. 438.

23

Quelle était la comédie nouvelle représentée le 1er juin 1759? L'Almanach des Spectacles n'en mentionne aucune à cette date ou aux jours précédents, ni à la Comédie-Française, ni à la Comédie-Italienne. Cette représentation fut sans doute ajournée. Le compte que Diderot annonce ici devoir en rendre manque dans la Correspondance de Grimm.

24

Voir t. I, p. 431 et suiv., la notice sur l'Apologie de l'abbé de Prades, dont Diderot écrivit la troisième partie.

25

Mesure du pays, contenant 400 livres de froment.

26

Le petit château était un séjour imaginaire de bonheur que rêvaient Diderot et sa maîtresse. On verra souvent celui-ci revenir, dans cette, correspondance, à son plan de vie pour le petit château. (T.)

27

L'enfant, malade, de Mme Le Gendre.

28

LA FONTAINE, liv. I, fable X.

29

Le château d'Isle et le parc, dont J. N. Volland a laissé le plan, furent achetés en 1786 par le comte de Paillot, dont la tombe se voit dans le cimetière du village. Ils appartinrent ensuite aux familles de Chiézat et Rouvay, puis à M. Royer, enfin à M. Chauvel. C'est la veuve de celui-ci qui les possède aujourd'hui.

Le château n'a que fort peu changé depuis un siècle. Les «boisures» dont parle Diderot et leurs trumeaux naïfs existent encore. Les grandes et les petites vordes n'ont pas perdu un seul de ces peupliers sous lesquels Diderot vint plus d'une fois rêver, et leurs pieds sont souvent baignés par sa «triste et tortueuse compatriote, la Marne», qui borne la propriété.

30

C'est à Mme Le Gendre qu'il s'adresse ici.

31

Il s'agit de l'arrêt du 8 mars 1759, révoquant les lettres de privilège accordés à l'Encyclopédie; se peut-il que, cinq mois après sa promulgation, il fût encore inconnu à Diderot?

32

Aux libraires-éditeurs de l'Encyclopédie.

33

Le Grandval ou le Grand-Val, château situé sur la commune de Sussy, arrondissement de Boissy-Saint-Léger (Seine-et-Oise), appartient aujourd'hui à M. Berteaux, ancien négociant, qui l'acquit, il y a dix-huit ans, de M. Dubarry de Merval. Celui-ci l'avait racheté à la famille de Thierry, valet de chambre de Louis XVI, qui s'en était rendu propriétaire après la mort de d'Holbach, en 1789. Selon M. Berteaux, le Grandval appartenait en propre à Mme d'Aine. Les titres de propriété, dont quelques-uns remontaient au XVIe siècle, ont été dispersés en 1870, par les Prussiens; il n'a été conservé que quelques plans représentant la façade du Grandval, lors de la vente à Thierry, la disposition intérieure et le parc. C'est présentement un long corps de logis, d'où s'avancent deux ailes, entre lesquelles est une sorte de cour pavée. Les toits pointus du plan de 1789 ont fait place à une toiture moderne. La façade sud (en venant de Sussy) a été entièrement remaniée, la façade nord a été flanquée d'une rotonde moderne, formant vestibule. Les fossés ont été en partie comblés. Deux très-belles avenues d'ormes, taillées à la française, encadrent la pelouse qui s'étend entre le château et la grille. À gauche (en se dirigeant vers cette grille), les anciens communs, restés intacts, forment une des ailes de la ferme, en partie reconstruite par M. Berteaux. Le moulin, situé un peu au delà a disparu. Les vergers et les bois s'étendent jusqu'à la colline, d'où l'on domine La Varenne et qui offre aux regards un horizon immense.

L'intérieur du château a été aménagé selon