cousine semblait ne vouloir valser qu'aux bras de son cousin. Ma tante était de plus en plus ahurie.
Huit jours plus tard, après dîner, Édith ouvrit le piano. Nous étions en famille, nous quatre seulement. Je lui demandai si elle ne chanterait pas. Elle fit une moue gracieuse. J'avais beaucoup étudié la musique depuis quelque temps. Je me mis sur le petit tabouret, devant le clavier blanc et noir. Faust me vint par hasard sous les doigts. Édith chanta l'air de Siebel, et je l'accompagnai jusqu'au bout, sans faute, mais non sans émotion:
«Dites-lui que je l'aime!..»
Mon oncle réfléchissait de nouveau, ma tante n'en revenait pas.
A Noël, je conduisis le cotillon avec Édith.
Au jour de l'an, je me réconciliai avec mon oncle; au carnaval, avec ma tante.
A la mi-carême, je demandai à ma cousine si elle me détestait toujours comme autrefois. Elle me répondit: «Oh! bien plus!» et rougit en riant.
A Pâques, mon oncle me dit: «Farceur! tu ne mérites pas ton bonheur!» Et ma tante: «Au moins, vous êtes bien sûr d'aimer Édith? Vous avez fait de telles folies, Octave!» Je jurai que j'étais devenu sage.
Au mois de mai, mois des roses, j'épousai ma belle cousine.
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