Уильям Шекспир

Henri VI. 2


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Henri VI (2/3)

PERSONNAGES

      LE ROI HENRI VI.

      HUMPHROY, duc de Glocester, son oncle.

      LE CARDINAL BEAUFORT, évêque de Winchester, grand-oncle du roi.

      RICHARD PLANTAGENET, duc d'York.

      EDOUARD, }

      } ses fils.

      RICHARD, }

      LE DUC DE BUCKINGHAM,} partisans

      LE DUC DE SOMERSET,} du

      LE DUC DE SUFFOLK,} roi.

      LORD CLIFFORD, }

      LE JEUNE CLIFFORD, }

      LE COMTE DE SALISBURY,} de la faction

      LE COMTE DE WARWICK,} d'York, son fils,}

      LE LORD SAY.

      LE LORD SCALES, gouverneur de la Tour.

      SIR HUMPHROY STAFFORD.

      LE JEUNE STAFFORD, son frère.

      SIR JOHN STANLEY.

      ALEXANDRE IDEN, gentilhomme du comté de Kent.

      UN CAPITAINE de vaisseau, UN MAITRE, UN CONTRE-MAÎTRE,

      et WALTER WHITMORE, pirates.

      UN HERAUT.

      DEUX GENTILSHOMMES, prisonniers avec Suffolk.

      HUME VAUX et SOUTHWELL, deux prêtres.

      BOLINGBROOK, devin: esprit évoqué par lui.

      THOMAS HORNER, armurier, et PIERRE, son apprenti.

      UN CLERC de Chatham.

      LE MAIRE de Saint-Albans.

      SIMPCOX, imposteur.

      DEUX MEURTRIERS.

      JACQUES CADE, rebelle.

      BEVIS, }

      MICHEL, }

      GEORGE,} partisans

      JEAN,} d'York.

      DICK, boucher, }

      SMITH, tisserand,}

      LA REINE MARGUERITE, femme de Henri VI.

      ELEONOR, duchesse de Glocester.

      MARGERY JOURDAIN, sorcière.

      LA FEMME DE SIMPCOX.

      SEIGNEURS, DAMES, ET LEUR SUITE, PÉTITIONNAIRES, ALDERMEN, CHAPELAIN,

      SHÉRIF, OFFICIERS, CITOYENS, APPRENTIS, FAUCONNIERS, GARDES, SOLDATS,

      MESSAGERS, ET AUTRES.

La scène se passe successivement dans les différentes parties de l'Angleterre

      ACTE PREMIER

      SCÈNE I

Londres. – Une salle d'apparat dans le palais Fanfares et trompettes, suivies de hautbois. Entrent d'un côté LE ROI HENRI, LE DUC DE GLOCESTER, SALISBURY, WARWICK, ET LE CARDINAL BEAUFORT; de l'autre, LA REINE MARGUERITE, conduite par SUFFOLK et suivie de YORK, SOMERSET, BUCKINGHAM et plusieurs autres

      SUFFOLK, s'avançant vers le roi.-Chargé, à mon départ pour la France, en qualité de représentant de votre haute et souveraine majesté, d'épouser pour elle et en son nom, la princesse Marguerite, c'est dans la fameuse et ancienne ville de Tours, qu'en présence des rois de France et de Sicile, des ducs d'Orléans, de Calabre, de Bretagne et d'Alençon, de sept comtes, de douze barons et de vingt respectables évêques, j'ai rempli mon office et épousé la princesse: aujourd'hui, je viens humblement le genou en terre, à la vue de l'Angleterre et des lords ses pairs, remettre le titre que j'ai acquis sur la reine entre les mains de Votre Majesté, qui est la réalité d'où provient cette ombre auguste dont je n'ai fait qu'offrir l'image. Voici le plus précieux don que marquis ait jamais pu faire, la plus belle reine que roi ait jamais reçue.

      LE ROI. – Suffolk, levez-vous, – reine Marguerite, soyez la bienvenue. Je ne puis vous donner de mon amour un gage plus tendre que ce tendre baiser. – O toi, mon Dieu, qui me prêtes la vie, prête-moi aussi un coeur plein de reconnaissance! Car tu as donné à mon âme, dans cet objet plein de charmes, un monde de félicités terrestres, si tu permets que la sympathie unisse nos pensées dans un mutuel amour.

      MARGUERITE. – Grand roi d'Angleterre, et mon gracieux seigneur, le jour ou la nuit, éveillée, ou dans mes songes, au milieu de la cour, ou en faisant mes prières, je me suis si souvent entretenue dans ma pensée avec vous, mon souverain chéri, que j'en deviens plus hardie à saluer mon roi dans un langage sans art, tel qu'il se présente à mon esprit, et que me l'inspire la joie dont déborde mon coeur.

      LE ROI. – Sa beauté ravit, mais la grâce de ses discours, ses paroles qu'embellit la majesté de la sagesse, me font passer de l'admiration aux larmes de la joie, tant mon coeur est plein de son bonheur! – Lords, que vos joyeuses voix saluent unanimement ma bien-aimée.

      TOUS LES PAIRS. – Longue vie à la reine Marguerite, la joie de l'Angleterre!

      MARGUERITE. – Nous vous rendons grâces à tous.

(Fanfares.)

      SUFFOLK, au duc de Glocester. – Lord protecteur, permettez-moi de présenter à Votre Grâce les articles de la paix contractée entre notre souverain et Charles, roi de France, et conclue, d'un commun accord, pour l'espace de dix-huit mois.

      GLOCESTER lit. – «Imprimis, il est convenu, entre le roi français Charles 1 et William de la Pole, marquis de Suffolk, ambassadeur de Henri, roi d'Angleterre, que ledit Henri épousera la princesse Marguerite, fille de René, roi de Naples, de Sicile et de Jérusalem, et la fera couronner reine d'Angleterre, avant le trente de mai prochain.

      «Item. Que le duché d'Anjou et le comté du Maine seront évacués et remis au roi son père.»

      LE ROI. – Mon oncle, qu'avez-vous?

      GLOCESTER. – Pardonnez, mon gracieux seigneur. Un saisissement soudain a pressé mon coeur et obscurci mes yeux tellement que je ne puis en lire davantage.

      LE ROI. – Mon oncle de Winchester, continuez, je vous prie.

      LE CARDINAL. – «Item. Il est de plus convenu entre eux que les duchés d'Anjou et du Maine seront évacués et remis au roi son père, et que la princesse sera envoyée à Londres, aux frais et dépens du roi d'Angleterre, et sans dot.»

      LE ROI. – Je suis satisfait des articles. Lord marquis, mets-toi à genoux. Nous te créons ici premier duc de Suffolk, et te ceignons de l'épée. – Mon cousin d'York, vos fonctions de régent dans nos provinces de France sont suspendues jusqu'à la complète expiration des dix-huit mois. – Je vous remercie, mon oncle de Winchester, Glocester, York, Buckingham, et vous, Somerset, Salisbury et Warwick, des marques d'affection que vous venez de me donner par l'accueil que vous avez fait à ma noble reine. Venez, rentrons et ordonnons avec toute la diligence possible les apprêts de son couronnement.

(Sortent le roi, la reine et Suffolk.)

      GLOCESTER. – Braves pairs de l'Angleterre, piliers de l'État, c'est dans votre sein que le duc Humphroy doit déposer le fardeau de sa douleur, de votre douleur, de la douleur commune à toute notre patrie. Eh quoi! mon frère Henri aura donc prodigué, dans les guerres, sa jeunesse, sa valeur, son peuple et ses trésors; il aura si souvent habité en plein champ, en proie, soit au froid de l'hiver, soit aux ardeurs dévorantes de l'été pour conquérir la France, son légitime héritage; et mon frère Bedford aura fatigué son esprit à conserver, par la politique, ce qu'avait conquis Henri; vous-mêmes, Somerset, Buckingham, brave York, Salisbury, et vous, victorieux Warwick, vous aurez reçu de profondes blessures en France et en Normandie; mon oncle Beaufort, et moi-même, avec les sages assemblées du royaume, nous aurons médité si longtemps, tenu conseil durant de longues journées, discutant en tous sens les moyens de tenir dans la soumission la France et les Français; Sa Majesté aura été, dans son enfance, couronnée dans Paris, en dépit de ses ennemis; et tant de travaux, tant d'honneurs vont être perdus! La conquête de Henri, la vigilance de Bedford, vos exploits, tous nos conseils seront perdus! O pairs d'Angleterre, cette alliance est honteuse, ce mariage fatal! Il anéantit