Lambert Timothy James

L'Enfer C'Est Lui


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en vous recommandant de sauter sur la selle de l’un des deux chevaux condamnés. Le socialisme et le communisme ont échoué, mais maintenant le capitalisme et l’économie islamique nous déçoivent. Ce livre vous fera parcourir de nombreux labyrinthes sombres et élaborés. Les économistes devraient laisser à la religion et à la médecine le soin de révéler les mystères de l’anormal et du naturel tout en nous réconfortant, ou en abusant de nous, par la même occasion. La responsabilité de l’économie est de trouver des solutions aux excès et à la thésaurisation, ou de les limiter, avant d’entreprendre des vagabondages intellectuels. À la place, elle s’est vue réduite à l’état de glorification du faussement socio-économique.

      J’ai noté le scepticisme concernant le fait que quelque chose d’autre que le capitalisme puisse fonctionner. Aujourd'hui, les gens ne se rendent pas compte que le capitalisme faisait partie d’un paradigme basé sur des normes et pratiques sociales barbares. Généralement, lorsqu’une solution sociale domine une zone pendant aussi longtemps que le capitalisme, il devient plus difficile de concevoir que d’autres modèles qui s’occupent d’autres objectifs et questions, existent ou pourraient être construits. Après tout ce que nous commençons à croire, il n’y a qu’une seule façon de faire les choses, et c’est le plus dangereux des appâts.

      Où se trouve le livre magique dans lequel trouver comment briser le sort ? Comme un taureau enragé, à la grande incrédulité de mes amis et collègues, j’ai brusquement interrompu ma prometteuse carrière de prostitution intellectuelle et je me suis plongé dans ce qui semblait être du vagabondage académique. Mon objectif initial était de suivre la trace de tout le système commercial depuis la comptabilité, la finance, le management, la politique, et pour finir l’économie. Alors que j’approfondissais ce que j’avais prévu être la dernière partie de mon voyage, des « gourous » de l’économie m’ont écœuré en passant plus de temps à donner des corrélations accidentelles et à impressionner le public, qu’à expliquer d’une façon claire et concise et à résoudre les problèmes économiques mondiaux. Malheureusement, la fainéantise de ces orateurs a biaisé le point de vue du public. Ce que je peux partager de mon expérience avec chacun d’entre vous qui pensez à questionner la forme de commerce actuellement dominante et le capitalisme, c’est de ne pas vous attendre à être bien accueillis ; soyez prêts à faire face à la fureur des Maccarthystes délirants, comme j’ai l’habitude de le faire !!

      J’ai laissé à la classe des paresseux cérébraux économistes et politiciens les mauvaises habitudes de tourner autour des problèmes importants. À la place, vous, le lecteur, et moi allons nager contre le courant du torrent. Les chapitres un à six sont des exemples de cas en défaveur du statu quo social, politique et économique actuel : le capitalisme. Et si je vous revoie de l’autre côté du chapitre sept, alors serrez fort ma main à travers les chapitres huit à dix sur des concepts fondamentaux purement socio-économiques qui s'inscrivent dans leur contexte. Prenez votre temps pour digérer le chapitre onze et préparez-vous à recevoir une grosse gifle. Pour l’argument de clôture, le chapitre douze suit la recommandation de James Tobin : « Les bons articles d’économie contiennent des surprises et stimulent d’autres travaux ».

      Quoi d’autre ? J’ai rendu la lecture de ce livre plus facile que de tenter de brûler ses graisses. Chaque chapitre débute avec des citations qui vous donneront un indice sur ce à quoi vous pouvez vous attendre et ils sont entrecoupés d’« intermèdes » entre les parties afin d'éveiller les jeunes lecteurs ayant un temps de concentration court. Pour ajouter aussi un zeste de roman destiné aux littéraires enthousiastes. Je dois me confesser auprès de ceux qui s’attendent à des tableaux colorés et à des nombres. Je suis sincèrement désolé de vous décevoir. Pourtant, une chose est sûre, à aucun moment, je n’ai mâché mes mots.

      L’idée d’écrire un livre peut se comparer à l'expérience de se retrouver nu devant un large public ; je n’ai jamais eu de problème à le faire. Mais mon combat intérieur constant durant cette expérience a consisté à synchroniser mon cœur avec mon esprit. Tout cela pour dire que j’ai eu à surmonter la tentation d’être guidé seulement soit par la passion, soit par la vision, l’intensité et la précision qui sont essentielles dans cette entreprise qu’est la création d’un concept central pertinent. Souvenez-vous que dans la vie, la passion sans vision est une perte d’énergie, et que la vision sans passion est une impasse.

      Une âme magnifique chantait souvent. Swami Vivekananda l’exprime de manière si éloquente : « Prenez une idée. Faites de cette idée votre vie – pensez-y, rêvez-en, vivez cette idée. Laissez votre cerveau, vos muscles, vos nerfs, chaque partie de votre corps, se remplir de cette idée, et laissez de côté toutes les autres idées. C’est le chemin du succès. » Le monde connaîtra peut-être un jour l’ampleur des sacrifices que j’ai fait pour cultiver cette idée, dont je me soucie vraiment, d'une solution aux graves injustices mondiales qui sont à la fois socials, politiques, et économiques. Cependant, l’encre de ce livre serait inutile si je ne vous donnais pas une alternative complète au capitalisme, une solution qui pourrait réparer les ratés de soi-disant petits dieux de la politique économique. Il est temps de réintroduire l’analyse dialectique sans pour autant réveiller les vieux démons de l’économie. Par-dessus-tout, j’espère que ce livre stimulera bon nombre de personnes et les poussera à débattre sur la solution proposée et à la faire avancer. Ou bien à donner vie de façon créative à un autre chemin s’éloignant du capitalisme, afin que William Godwin repose, enfin, en paix.

      CHAPITRE II

      Kamikaze

      Â« Je suis l’homme le plus sage au monde, je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien. »

      Socrate

      Il y a quelques années, alors que je marchais dans une rue encombrée et déprimante d’Addis Abeba en Ethiopie, la vue d’une jeune mère frêle et d’un enfant crasseux assoupi, enroulé dans un petit morceau de tissu sur son dos m’a rappelé le souvenir de ma défaite, mon « Waterloo » intellectuel à l’aéroport international Jomo Kenyatta de Nairobi. C’est à ce moment précis que je me suis écrié : eurêka ! Pourtant, ce jour-là, j’étais encore très loin des aventures tumultueuses de mon enquête dont l'objectif est de détailler clairement un remède face à la décomposition des classes sociales qui gangrène chaque société.

      Après ça, j’ai investi du temps, de l’argent et de l’énergie pour analyser concrètement les problèmes des individus de par le monde. Dans ce but, Tara et moi avons voyagé autant que nous le pouvions, avons lu abondamment et sommes restés scotchés des heures à la télévision pour regarder des documentaires. L’une de mes croisades nous a conduits à travers les pays d’Afrique subsaharienne et nous avons été surpris par les nombreux défis qu'ils affrontent et qui dépassent largement leurs frontières. La principale caractéristique des pays de cette région est un mamba exotique à deux têtes : la corruption et la répression. On pourrait tenir les gouvernements de ces pays pour responsables des difficultés qu’ils rencontrent. En réalité, ils sont utilisés par quelques familles dirigeantes afin de consolider leur pouvoir et leurs richesses. Pour faire court, les services publics de cette région du monde