Lambert Timothy James

L'Enfer C'Est Lui


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des États-Unis, Barack Obama. D’autres scandales rapportés dans les pays du BRIC (Acronyme désignant Brésil, Russie, Inde et la Chine) prennent des proportions énormes. Je ne suis pas un grand fan de football, mais je m’attends à ce que les entrepreneurs brésiliens tournent en ridicule la coupe du monde de football 2014, avec des stades et des ouvrages d’art hors de prix qui s’effondreront avant et pendant les festivités. Et je ne sais pas quoi dire du scandale de la ville de Hengyang au sud de la Chine qui a entraîné la démission de la quasi-totalité des dirigeants de l’assemblée populaire de la ville. La prédominance d’une mauvaise gestion des ressources et la décadence des dirigeants ont engendré un gaspillage financier sans précédent.

      Â« Une promenade décontractée dans un asile d'aliénés montre que la foi ne prouve rien. »

      Wilhelm Nietzsche

      Lors de mon road trip au cœur de la pauvreté, j’ai rencontré des étudiants occidentaux dévoués qui étaient partis, ou étaient sur le point de partir, pour une mission humanitaire en vue d’améliorer leurs CV ou pour augmenter leurs chances d’être admis dans des établissements universitaires prestigieux. Je me suis surpris à être complètement ailleurs, les yeux dans le vide, devant de belles photos des célébrités les plus en vue du cinéma américain, ou devant celle d’un porte-parole d’une œuvre caritative qui souhaitaient tous, profondément, « sauver le peuple » (même si parfois les animaux étaient plus importants que les hommes). Pourtant, la folie n’est rien, comparée aux cours sur la démocratie participative ou le développement économique que j’ai suivis dans la meilleure partie du globe où j’ai rencontré des personnes qui pensaient être des faiseurs de miracles et des bienfaiteurs des pays du tiers-monde. Pour aussi talentueux qu’ils puissent être, il y a une faille dans leur approche théorique, laquelle correspond à leur vision sectaire des défis et challenges des pays peu développés. Ils ont pensé leurs modèles de développement à travers leur passion tenace pour le capitalisme. Cet état d’esprit me fait penser à cet aphorisme « si le seul outil que vous avez est un marteau, alors tout commence à ressembler à un clou. »

      Il convient de souligner qu’au fil des années, une société dominante s’est toujours faite l'étendard du prestigieux statut « d’exceptionnalisme ». J’applaudirais à cette audace et bravoure si leurs économistes assumaient la responsabilité de leurs leaders de disséquer avec précision le monde qui nous entoure et, en accord avec cela, de prescrire les interventions efficaces qui nous permettraient de nous en sortir. Qu’avons-nous actuellement ? Un furieux désordre global où la rentabilité et le Produit Intérieur Brut (un moyen dément de mesurer le développement) sont au centre d’initiatives principales. Je dois aussi mettre en évidence le prétexte trop souvent utilisé de la « mondialisation », qui a depuis ajouté des éléments d’envergure et accéléré sa vitesse de propagation. Que dire de l’humanité lorsque, encore et toujours, des nations dirigeantes ferment les yeux sur l'utilisation de pratiques inhumaines, que l’on appelait il y a quelques siècles esclavage, et aujourd’hui auto-esclavage ? A qui profite le crime ?

      Je m’énerve lorsque les Occidentaux sont surpris que ces programmes, avec lesquels on submerge les pays rencontrant des problèmes, ne fournissent pas les résultats attendus et prophétisés. Je m’énerve un peu plus encore, lorsque des solutions aux besoins des citoyens sont traitées de manière intégrée, depuis les bureaux à Washington DC et quand des druides économiques font le ménage dans les données et développent des modèles simplifiés qui résument la complexité de la réalité observable. Des études critiques menées par rien de moins que le FMI et la Banque Mondiale ont dû s’épancher avec perplexité sur l’efficacité des programmes proposés par les principales institutions financières internationales. Ces consciences coupables dénoncent la façon dont l’évanouissement économique d’un pays est diagnostiqué comme coma, puis envoyé aux urgences d’une organisation internationale et enfermé dans des incubateurs financiers débranchés, shooté par une overdose d’aides financières, agressé et abusé par des nécrophiles frénétiques, et utilisé comme terrain d’essai pour des programmes expérimentaux de réformes irrationnels. Dieu nous en garde, si un pays diagnostiqué en état comateux montre quelques signes de retour à la vie après toutes ces opérations à cœur ouvert inutiles, comme l’Argentine par exemple, il sera alors à la merci de féroces vautours qui essayeront de lui manger les yeux et les intestins.

      Quel est le remède habituel injecté à une nation une fois le diagnostic de « pays en échec » établi ? Par exemple, prenons le cas d’Haïti, après que l’ouragan Sandy ait dévasté cette nation vaudou qui chancelait déjà depuis un siècle. Dans un premier temps le pays a été mis en quarantaine et sous curatelle internationale. La deuxième étape revient aux puissantes nations, qui ont imposé en douceur (avec des élections démocratiques) à des millions d’illettrés, un bouffon charismatique dont la meilleure idée a été d’organiser un carnaval dans une petite bourgade de l’île d’Hispaniola, pendant qu’au même moment les décisions importantes étaient prises exclusivement par des émissaires de la Banque Mondiale et du Fond Monétaire International. Haïti est loin d’être un cas isolé. Les fonds apportés par l'aide internationale sont utilisés pour obtenir certaines concessions de la part de pays en ruine. De ces mêmes fonds, ils n’auraient pas disposé en période de bonne santé.

      On a observé à Haïti, et dans d’autres trous noirs où les mêmes approches ont été utilisées, que ces solutions ont engendré des problèmes encore plus graves que l’état initial dans lequel le pays se trouvait. Principalement parce que les cleptomanes et « partenaires » techniques de ces nations mettent souvent en œuvre des dogmes et des réformes contradictoires, ce qui a pour effet, pour les pays pauvres, de s’enfoncer encore un peu plus. Je ne dois pas être le premier à vous dire que les descendants de John Maynard Keynes et Harry Dexter White, et d’autres institutions financières internationales, agissent au gré des bailleurs financiers et des bailleurs d'intérêts. Ce qui entraîne la reprise du gaspillage et la mauvaise gestion. Et si vous voulez connaître l’ampleur du désastre, n’hésitez pas à visiter Cité Jalousie, à Port-au-Prince en Haïti et comparez-le aux villas louées aux pacificateurs, les agents des Nations Unies.

      Â« J’ai prêché comme si c’était la dernière fois, et comme un mourant à des mourants. »

      Richard Baxter

      Aujourd'hui, les économistes affirment qu’une théorie ne peut être développée sauf de manière géométrique ; tout phénomène qui ne peut être expliqué par un modèle mathématique est considéré comme illogique. Autrement dit, si rien n’est expliqué sans que tout soit exprimé par une équation hallucinante, ce livre peut être lu alors comme une lettre précédant un suicide. Pourtant, je ne suis assez déprimé ni pour plonger sous une rame de métro, ni pour faire une retraite dans un temple bouddhiste. Je dois remercier les économistes classiques prodigues qui ne se sont pas enclins à cette contrainte, et qui ont donné naissance, avec esthétique, à des principes remarquables et, malheureusement, des traités diaboliques.

      Le contraste entre la misère et le désespoir de la multitude et le niveau d’opulence et de gâchis d’une minorité n’est