Buonaparte Napoleon

Œuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V


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deuxième corps, commandé par le maréchal duc de Reggio, est sur la Drissa, en avant de Polotsk, sur la route de Sebej;

      Le prince de Schwartzemberg est avec son corps à Slonim;

      Le septième corps est sur Rozanna;

      Le quatrième corps de cavalerie, avec une division d'infanterie, commandé par le général comte Latour-Maubourg, est devant Bobruisk et Mozier;

      Le dixième corps, commandé par le duc de Tarente, est devant Dunabourg et Riga;

      Le neuvième corps, commandé par le duc de Bellune, se réunit à Tilsitt;

      Le onzième corps, commandé par le duc de Castiglione, est à Stettin.

      S. M. a mis l'armée en quartier de rafraîchissement. La chaleur est excessive, et plus forte qu'en Italie. Le thermomètre est à vingt-six et vingt-sept degrés: les nuits même sont chaudes.

      Le général Kamenski, avec deux divisions du corps de Bagration, ayant été coupé de ce corps, et n'ayant pu le rejoindre, est rentré en Volhynie, s'est réuni à des divisions de recrues commandées par le général Tormazow, et a marché sur le septième corps; il a surpris et cerné le général de brigade Klengel, saxon, ayant sous ses ordres une avant-garde de deux bataillons et de deux escadrons du régiment du prince Clément. Après six heures de résistance, la plus grande partie de cette avant-garde a été tuée ou prise: le général comte Reynier n'a pu venir que deux heures après à son secours. Le prince Schwartzemberg s'est mis le 30 juillet en marche pour rejoindre le général Reynier et pousser vivement la guerre contre les divisions ennemies.

      Le 19, le général prussien Grawert a attaqué les Russes à Ekan en Courlande, les a culbutés, leur a fait deux cents prisonniers et leur a tué bon nombre d'hommes. Le général Grawert se loue du major Stiern, qui, avec le premier régiment de dragons prussiens, a eu une grande part a l'affaire. Réuni au général Kleist, le général Grawert a poussé vivement l'ennemi sur le chemin de Riga et a investi la tête de pont.

      Le 30, le vice-roi a envoyé à Velij une brigade de cavalerie légère italienne. Deux cents hommes ont chargé quatre bataillons de dépôt qui se rendaient à Twer, les ont rompus, ont fait quatre cents prisonniers et pris cent voitures chargées de munitions de guerre.

      Le 31, l'aide-de-camp Triaire, envoyé avec le régiment de dragons de la Reine de la garde royale italienne, est arrivé à Ousviath, a fait prisonniers un capitaine et quarante hommes, et s'est emparé de deux cents voitures chargées de farine.

      Le 30, le maréchal duc de Reggio a marché de Polotsk sur Sebej. Il s'est rencontré avec le général Wittgenstein, dont le corps avait été renforcé de celui du prince Repnin. Un combat s'est engagé près du château de Jacoubovo. Le vingt-sixième régiment d'infanterie légère s'est couvert de gloire. La division Legrand a soutenu glorieusement le feu de tout le corps ennemi.

      Le 31, l'ennemi s'est porté sur la Drissa pour attaquer le duc de Reggio par son flanc pendant sa marche. Le maréchal a pris position derrière la Drissa.

      Le 1er août, l'ennemi a fait la sottise de passer la Drissa, et de se placer en bataille devant le deuxième corps. Le duc de Reggio a laissé passer la rivière à la moitié du corps ennemi, et quand il a vu environ quinze mille hommes et quatorze pièces de canon au-delà de la rivière, il a démasqué une batterie de quarante pièces de canon qui ont tiré pendant une demi-heure à portée de mitraille. En même temps, les divisions Legrand et Verdier ont marché au pas de charge la baïonnette en avant, et ont jeté les quinze mille Russes dans la rivière. Tous les canons et caissons pris, trois mille prisonniers, parmi lesquels beaucoup d'officiers, et un aide-de-camp du général Wittgenstein, et trois mille cinq cents hommes tués ou noyés sont le résultat de cette affaire.

Witepsk, 7 août 1812.Douzième bulletin de la grande armée

      Au combat de la Drissa, le général russe Koulniew, officier de troupes légères très-distingué, a été tué. Dix autres généraux ont été blessés; quatre colonels ont été tués.

      Le général Ricard est entré avec sa brigade dans Dunabourg le 1er août. Il y a trouvé huit pièces de canon; tout le reste avait été évacué. Le duc de Tarente a dû s'y porter le 2. Ainsi Dunabourg, que l'ennemi travaillait à fortifier depuis cinq ans, où il a dépensé plusieurs millions, qui a coûté la vie à plus de vingt mille hommes de troupes russes pendant la durée des travaux, a été abandonné sans tirer un coup de fusil, et est en notre pouvoir, comme les autres ouvrages de l'ennemi, et comme le camp retranché qu'il avait fait à Drissa.

      En conséquence de la prise de Dunabourg, S. M. a ordonné qu'un équipage de cent bouches à feu qu'il avait fait former à Magdebourg, et qu'il avait fait avancer sur le Niémen, rétrogradât sur Dantzick et fût mis en dépôt dans cette place. Au commencement de la campagne, on avait préparé deux équipages de siége, l'un contre Dunabourg et l'autre contre Riga.

      Les magasins de Witepsk s'approvisionnent; les hôpitaux s'organisent; les manutentions s'élèvent. Ces dix jours de repos sont extrêmement utiles à l'armée. La chaleur est d'ailleurs excessive. Nous ayons ici plus chaud que nous ne l'avons eu en Italie. Les moissons sont superbes; il paraît que cela s'étend à toute la Russie. L'année dernière avait été mauvaise partout. On ne commencera à couper les seigles que dans huit ou dix jours.

      S. M. a fait faire une grande place devant le palais qu'elle occupe à Witepsk. Ce palais est situé sur le bord de la rive gauche de la Dwina. Tous les matins a six heures il y a grande parade, où se trouvent tous les officiers de la garde. Une des brigades de la garde, en grande tenue, défile alternativement.

Smolensk, 21 août 1812.Treizième bulletin de la grande armée

      Il paraît qu'au combat de Mohilow gagné par le prince d'Eckmühl sur le prince Bagration, le 23 juillet, la perte de l'ennemi a été considérable.

      Le duc de Tarente a trouvé vingt pièces de canon à Dunabourg, au lieu de huit qui avaient été annoncées. Il a fait retirer de l'eau plusieurs bâtimens chargés de plus de quarante mille bombes et autres projectiles. Une immense quantité de munitions de guerre a été détruite par l'ennemi. L'ignorance des Russes, en fait de fortifications, se fait voir dans les ouvrages de Dunabourg et de Drissa.

      S. M. a donné le commandement de sa droite au prince Schwartzenberg, en mettant sous ses ordres le septième corps. Ce prince a marché contre le général Tormazow, l'a rencontré le 12, et l'a battu. Il fait le plus grand éloge des troupes autrichiennes et saxonnes. Le prince Schwartzenberg a montré dans cette circonstance autant d'activité que de talent. L'empereur a fait demander de l'avancement et des récompenses pour les officiers de son corps d'armée qui se sont distingués.

      Le 8, la grande armée était placée de la manière suivante:

      Le prince vice-roi était à Souraj avec le quatrième corps, occupant par des avant-gardes Velij, Ousviath et Porietch. Le roi de Naples était à Nikoulino, avec la cavalerie, occupant Inkovo.

      Le maréchal duc d'Elchingen, commandant le troisième corps, était à Liozna.

      Le maréchal prince d'Eckmülh, commandant le premier corps, était à Donbrowna.

      Le cinquième corps, commandé par le prince Poniatowski, était à Mohilow.

      Le quartier-général était à Witepsk.

      Le deuxième corps, commandé par le maréchal duc de Reggio, était sur la Drissa.

      Le dixième corps, commandé par le duc de Tarente, était sur Dunabourg et Riga.

      Le 8, douze mille hommes de cavalerie ennemie se portèrent sur Inkovo et attaquèrent la division du général comte Sébastiani, qui fut obligé de battre en retraite l'espace d'une demi-lieue pendant toute la journée, en éprouvant et faisant éprouver à l'ennemi des pertes à peu près égales. Une compagnie de voltigeurs du vingt-quatrième régiment d'infanterie légère, faisant partie d'un bataillon de ce régiment qui avait été confié à la cavalerie pour tenir position dans le bois, a été prise. Nous avons eu deux cents hommes, environ, tués et blessés; l'ennemi peut avoir