Морган Райс

Le Don du Combat


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gardes la refermèrent derrière lui.

      Mardig marcha fièrement dans la pièce, et ce faisant, il vit les yeux étonnés de son père, qui était en train de se tenir à la fenêtre et regardait pensivement son royaume dehors. Il lui fit face, confus.

      « Mardig », dit son père, « à quoi dois-je ce privilège ? Je ne t’ai pas appelé. Tu n’as pas non plus daigné me rendre visite ces dernières lunes –à moins que tu ne veuilles quelque chose. »

      Le cœur de Mardig tambourinait dans sa poitrine.

      « Je ne suis pas venu pour vous demander quoi que ce soit, Père », répondit-il. « Je suis venu prendre. »

      Son père paraissait perdu.

      « Pour prendre ? » demanda-t-il.

      « Pour prendre ce qui est mien », répondit Mardig.

      Mardig fit plusieurs grands pas à travers la pièce, s’armant de courage, tandis que son père l’observait, perplexe.

      « Qu’est-ce qui est tien ? » demanda-t-il.

      Mardig sentit ses mains en sueur, la dague dans sa main, et ignorait s’il pouvait en finir avec ça.

      « Voyons, le royaume », dit-il.

      Mardig dévoila lentement la dague dans sa main, voulant que son père la voie avant qu’il ne le poignarde, voulant que son père voie directement combien il le haïssait. Il voulait voir l’expression de peur, de stupéfaction, de rage de son père.

      Mais quand son père baissa les yeux, ce ne fut pas le moment auquel Mardig s’était attendu. Il avait pensé que son père résisterait, riposterait ; mais à la place, il leva le regard vers lui avec tristesse et compassion.

      « Mon garçon », dit-il. « Tu es toujours mon fils, malgré tout, et je t’aime. Je sais, au fond de ton cœur, que tu ne penses pas cela. »

      Mardig plissa les yeux, confus.

      « Je suis malade, mon fils », poursuivit le Roi. « Bientôt, je serais mort. Quand ce sera le cas, le Royaume passera à tes frères, pas à toi. Même si tu me tuais maintenant, tu n’y gagnerais rien. Tu serais toujours le troisième dans le rang. Donc pose ton arme et étreins-moi. J’aime encore, comme tout père le ferait. »

      Mardig, dans un soudain élan de rage, les mains tremblantes, bondit en avant et plongea profondément la dague dans le cœur de son père.

      Ce dernier se tint là, les yeux exorbités d’incrédulité, tandis que Mardig le tenait fermement et le regardait dans les yeux.

      « Ta maladie t’a rendu faible, Père », dit-il. « Il y a cinq ans je n’aurais jamais pu faire cela. Et un royaume ne mérite pas un roi faible. Je sais que tu mourras bientôt – mais ce n’est pas assez tôt pour moi. »

      Son père s’effondra enfin au sol, immobile.

      Mort.

      Mardig baissa les yeux, haletant, encore choqué par ce qu’il venait juste de faire. Il essuya sa main sur sa robe, puis jeta le couteau, qui atterrit par terre dans un cliquetis.

      Mardig fusilla son père du regard.

      « Ne t’inquiète pas à propos de mes frères, Père », ajouta-t-il. « J’ai un plan pour eux aussi. »

      Mardig enjamba le corps de son père, approcha de la fenêtre, et contempla la capitale en contrebas. Sa cité.

      Maintenant tout était à lui.

      CHAPITRE QUATORZE

      Kendrick leva son épée et para le coup alors qu’un Marcheur des Sables abattait sa griffe aiguisée comme un rasoir vers son visage. Il l’arrêta avec un bruit métallique, des étincelles jaillirent, et Kendrick esquiva, tandis que la créature faisait glisser ses griffes le long de la lame et frappait horizontalement vers sa tête.

      Kendrick pivota et frappa, mais la créature était étonnamment rapide. Elle recula, l’épée de Kendrick la manqua de peu. Elle se jeta en avant, bondit haut dans les airs et vint droit sur Kendrick – et cette fois-ci, il était préparé. Il avait sous-estimé sa vitesse, mais ne le ferait pas une seconde fois. Kendrick s’accroupit bas et leva son épée – et il laissa la bête s’empaler elle-même, passer droit à travers la lame.

      Kendrick se leva sur ses genoux puis frappa à l’horizontale et bas, coupant les jambes de deux Marcheurs des Sables qui se dirigeaient vers lui. Ensuite, il donna un coup d’épée en arrière, en transperçant un dans le ventre avant qu’il n’atterrisse sur son dos.

      Les bêtes déferlaient sur lui depuis toutes les directions, et Kendrick se retrouva au milieu d’une vive bataille, Brandt et Atme d’un côté, Koldo et Ludvig de l’autre. Tous les cinq se soutinrent instinctivement les uns les autres, formant un cercle serré, dos à dos, frappant de taille et d’estoc, donnant des coups de pied, repoussant les créatures tandis qu’ils surveillaient chacun les arrières des autres.

      Ils combattirent et combattirent et combattirent sous les soleils torrides, sans nul endroit où battre en retraite dans ce vaste espace ouvert. Les épaules de Kendrick étaient douloureuses, et il était couvert de sang jusqu’aux coudes, exténué par son long périple, par cette bataille interminable. Ils n’avaient pas de réserves, et nulle part où aller, et ils se battaient tous pour leur vie. Les cris enragés des créatures emplissaient les airs, pendant qu’elles tombaient à gauche et à droite. Kendrick savait qu’ils devaient être prudents ; ce serait un long chemin pour le retour, et si l’un d’entre eux était blessé, ce serait une situation désespérée.

      Alors qu’ils se battaient, au loin, Kendrick aperçut le garçon, Kaden, et fut soulagé de voir qu’il était encore en vie. Il luttait, ses mains et bras liés derrière son dos, retenu par plusieurs créatures. Sa vue motiva Kendrick, lui rappela la raison pour laquelle il était venu pour commencer. Il se battait furieusement, redoublant ses efforts, tentant de passer à travers toutes ces bêtes et de se frayer un chemin jusqu’au garçon. Il n’aimait pas la manière dont ils le traitaient, et il savait qu’il devait l’atteindre avant que ces créatures fassent quoi que ce soit d’impulsif.

      Kendrick grogna de douleur quand il sentit soudain une coupure en travers de son bras. Il se tourna pour voir une créature frapper à nouveau, s’abattant avec ses griffes aiguisées, droit vers son visage. Il ne pouvait réagir à temps, et il se prépara au coup, s’attendant à ce qu’il lui coupe le visage en deux – quand soudain Brandt se jeta en avant et transperça la créature à travers le torse avec son épée, sauvant Kendrick au dernier moment.

      En même temps, Atme s’avança et frappa une créature juste avant qu’elle ne puisse plonger ses crocs dans la gorge de Brandt.

      Kendrick pivota ensuite, entaillant deux créatures avant qu’elles se ne ruent sur Atme.

      Il tourna et tourna, pivotant et frappant, affrontant chaque créature jusqu’à la dernière. Les bêtes tombaient à leurs pieds, s’empilaient sur le sable, et le sable devint rouge de sang.

      Kendrick repéra, de coin de l’œil, plusieurs créatures se saisissant de Kaden et commençant à s’enfuir avec lui. Son cœur accéléra ; il savait qu’il s’agissait d’une situation désespérée. S’il les perdait de vue, ils disparaîtraient dans le désert et ils ne retrouveraient jamais Kaden.

      Kendrick savait qu’il devait s’échapper. Il se libéra du combat, donnant des coups de coude à plusieurs créatures pour les écarter de son chemin, et poursuivit le garçon, laissant les autres pour combattre les bêtes. Plusieurs d’entre elles le pourchassèrent, et Kendrick se retourna, donnant des coups de pieds et d’épée pour les en dissuader tout en continuant. Kendrick se sentit être égratigné de tous côtés, mais quoi qu’il arrive, il ne s’arrêta pas. Il devait atteindre Kaden à temps.

      Kendrick, repérant Kaden, savait qu’il devait l’arrêter ; il savait qu’il n’aurait qu’une chance pour ça.

      Kendrick