Блейк Пирс

La Queue Entre les Jambes


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plus repousser l’échéance. Elle sortit de table en s’excusant et décrocha.

      — Riley, je suis désolé de vous déranger, dit son patron, mais j’ai vraiment besoin de votre aide.

      Riley fut surpris d’entendre Meredith l’appeler par son prénom. Cela n’arrivait quasiment jamais. Ils étaient proches, mais toujours professionnels.

      — Qu’est-ce qui se passe ? demanda Riley.

      Meredith ne répondit pas tout de suite. Pourquoi hésitait-il ? Le ventre de Riley fit un nœud. Le moment qu’elle redoutait était arrivé.

      — Riley, j’aimerais vous demander une faveur, à titre personnel, dit-il d’une voix moins ferme que d’habitude. On m’a confié une affaire de meurtre à Phoenix.

      Riley s’étonna :

      — Un seul meurtre ? Pourquoi ça concerne le FBI ?

      — J’ai un ami qui travaille dans le bureau de Phoenix. Garrett Holbrook. Nous avons fait notre formation ensemble. C’est sa sœur Nancy qui a été tuée.

      — Je suis désolée, dit Riley. Mais la police…

      Une note inhabituelle de supplique fit traîner la voix de Meredith :

      — Garrett a vraiment besoin de notre aide. C’était une prostituée. Elle a disparu et ils ont retrouvé son corps dans un lac. Il veut qu’on y travaille comme si c’était l’œuvre d’un tueur en série.

      C’était une requête bizarre. Les prostituées disparaissaient souvent, sans pour autant avoir été assassinées. Parfois, elles décidaient de changer d’air, tout simplement.

      — A-t-il une raison de penser que c’est le cas ?

      — Je ne sais pas, répondit Meredith. Peut-être qu’il essaye de s’en convaincre pour nous impliquer. Mais, après tout, c’est vrai : les prostituées sont souvent la cible des tueurs en série.

      En effet, leur choix de vie les exposait au danger. Elles se rendaient visibles et accessibles. Elles acceptaient de rester seules avec des inconnues et elles étaient souvent accros à la drogue.

      Meredith poursuivit :

      — Il m’a appelé personnellement. Je lui ai promis que j’enverrais mes meilleurs agents. Et, bien sûr, vous en faites partie.

      Meredith ne lui rendait pas les choses faciles.

      — S’il vous plait, essayez de comprendre, Monsieur, dit-elle. Je ne peux pas prendre d’affaire pour le moment.

      Ce n’était pas tout à fait honnête. Je ne peux pas ou je ne veux pas ? se demanda-t-elle. Après l’expérience traumatisante qu’elle avait vécue aux mains d’un tueur en série, tout le monde avait insisté pour qu’elle prenne un congé. Elle avait essayé, mais un besoin désespéré de travailler l’avait ramenée sur le terrain. Elle commençait à se demander pourquoi. Elle avait été imprudente. Elle s’était mise en danger plus d’une fois. Elle avait eu du mal à mettre de l’ordre dans sa vie. Quand elle avait enfin tué Peterson, son tourmenteur, elle avait cru laisser tout cela derrière elle, mais il continuait de la hanter, tout comme la manière dont s’était terminée sa dernière affaire.

      Au bout d’un moment, elle ajouta :

      — J’ai besoin de rester loin du terrain encore un peu. Je suis toujours en congé et j’essaye de redémarrer.

      Un long silence suivit ses mots. Meredith n’allait pas insister et il n’allait pas affirmer son autorité, mais il n’était pas satisfait non plus. Il ne relâcherait pas la pression.

      Elle l’entendit pousser un soupir au bout du fil.

      — Garrett ne voyait plus Nancy depuis des années. Ce qui est arrivé le bouffe de l’intérieur. Il va retenir la leçon. On ne doit pas laisser ceux qu’on aime s’éloigner.

      Riley faillit lâcher le téléphone. Meredith venait de toucher une corde sensible. Riley avait perdu le contact avec sa grande sœur des années plus tôt. Elles ne se voyaient plus. En fait, Riley n’avait plus pensé à Wendy depuis longtemps. Elle ne savait même pas ce qu’elle faisait dans la vie.

      Meredith enchaîna :

      — Promettez-moi que vous y penserez.

      — Je vous le promets, dit Riley.

      Ils raccrochèrent. Riley se sentit mal. Meredith l’avait aidée à traverser des moments difficiles et il ne lui avait jamais montré une telle vulnérabilité. Elle n’avait pas envie de le laisser tomber. Et elle venait de promettre d’y réfléchir.

      Elle n’était pas sûre de pouvoir refuser.

      Chapitre trois

      L’homme était assis dans sa voiture garée sur le parking. Il observait la pute qui marchait sur le trottoir. Elle se faisait appeler « Mousseline ». Sans doute pas son vrai non. Il y avait bien des choses qu’il ne savait pas sur elle.

      Je pourrais la faire parler, pensa-t-il. Mais pas ici. Pas maintenant.

      Il ne la tuerait pas aujourd’hui. Pas si près de son lieu de travail – la salle de gym. De là où il se tenait, il pouvait apercevoir les vieilles machines de musculation à travers la vitrine. Trois tapis, un rameur et des poids. Rien ne fonctionnait. Pour ce qu’il en savait, personne ne venait là pour faire du sport.

      Pas du sport comme on en fait habituellement, pensa-t-il avec un rictus.

      Il n’était pas venu souvent – pas depuis qu’il avait tué la brunette qui bossait là quelques années plus tôt. Bien sûr, il ne l’avait pas assassinée ici. Il l’avait attirée dans un motel pour des « petits extras » et avec la promesse de payer grassement.

      Ce n’était pas un meurtre prémédité. Il lui avait couvert la tête d’un sac en plastique, mais uniquement par jeu, pour assouvir un fantasme. Quand tout avait été terminé, sa propre satisfaction l’avait pris par surprise. Il avait ressenti un plaisir épicurien. Un plaisir très différent de tout ce qu’il avait connu jusqu’à cet instant.

      Depuis, il s’était montré plus prudent pendant ses rendez-vous galants. Du moins, jusqu’à la semaine dernière, quand le même jeu sexuel s’était mal terminé pour son escort… Comment s’appelait-elle, déjà ?

      Ah oui. Nanette.

      Ce ne devait pas être son vrai nom. Il ne saurait jamais. Au fond de lui, il savait que sa mort n’était pas un accident. Pas vraiment. Il avait fait ce qu’il avait voulu faire. Et sa conscience demeurait sans taches. Il était prêt à recommencer.

      Celle qui se faisait appeler Mousseline s’approchait. Vêtue d’un bustier jaune et d’une jupe microscopique, elle trottinait vers la salle de gym sur des talons effroyablement hauts, tout en parlant au téléphone.

      Il aurait vraiment aimé savoir si c’était son vrai nom. Leur seule rencontre professionnelle s’était mal passée – à cause d’elle, pas de lui. Quelque chose chez elle l’avait dégoûté.

      Elle devait être plus âgée qu’elle ne le prétendait. Il ne le voyait pas seulement à son corps : même les putes de moins de vingt ans avaient des vergetures de grossesse. Et ce n’étaient pas non plus ses rides qui lui donnaient la puce à l’oreille : les putes vieillissaient plus vite que toutes les autres femmes.

      Il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus, mais il y avait quelque chose chez elle qui le dérangeait. Ses fausses minauderies de gamine n’étaient pas très professionnelles – même les débutantes n’en faisaient pas autant.

      Elle gloussait un peu trop, comme une gosse en train de jouer. Elle était trop impatiente. Le plus étrange, c’était qu’il la soupçonnait d’aimer son travail.

      Une