Блейк Пирс

Si elle s’enfuyait


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un geste de la tête en direction de l’appareil qui était posé sur la table.

      « Oui. »

      « Est-ce que vous pouvez nous montrer le compte-rendu de l’intervention de mardi chez les Hopkins ? »

      « Bien sûr, » dit-il. Il pianota sur la tablette, fit défiler l’écran et l’agrandit avec ses doigts. Kate remarqua qu’il tremblait légèrement. Il était visiblement nerveux. Il ne restait plus qu’à savoir si c’était parce qu’il leur cachait quelque chose ou si c’était juste le fait de se retrouver en présence de deux agents du FBI.

      « Là, » dit-il, en faisant glisser la tablette vers elles. « Je suis arrivé à dix heures quarante-deux du matin et je suis reparti à dix heures quarante-six. »

      « Ça a été vraiment rapide, » dit Kate. « Je ne me rappelle pas qu’un problème de service internait ait jamais été réglé aussi vite chez moi. À quoi était due l’interruption de service ? »

      « On a subi une interruption de service plus importante près de Chicago. Afin de régler le problème, on a dû rétrograder le service dans d’autres endroits. La région de Frankfield ne s’est pas reconnectée comme elle aurait dû. Mais c’était un problème facile à régler. À l’exception d’un seul appel de ce mardi matin, il suffisait juste de réinitialiser manuellement le boîtier d’installation dans chacune des maisons. »

      « Et ça ne vous a pris que cinq minutes ? » demanda Kate.

      « En fait, la réinitialisation ne prend vraiment que deux ou trois minutes. Mais pour chaque intervention, Hexco exige qu’on démarre le minuteur. Une fois que le minuteur est lancé, je dois introduire les données de l’endroit, avant de me rendre jusqu’au boîtier d’installation. La réinitialisation en elle-même ne prend que deux minutes. Après ça, je connecte un appareil pour tester le boîtier et vérifier que le problème est réglé. Ça prend environ trente secondes. Puis je retourne à ma camionnette, j’introduis le rapport de la visite et j’éteins le minuteur. »

      Il parlait de manière nerveuse et ses mains tremblaient toujours. Il s’en rendit compte et essaya d’arrêter les tremblements en les croisant sur la table.

      « Alors c’est ce que vous avez fait chez les Hopkins entre dix heures quarante-deux et dix heures quarante-six ? » demanda Kate.

      « Oui, madame. »

      « Avez-vous parlé à Karen Hopkins au cours de votre visite ? »

      « Non. Hexco a envoyé un email collectif pour prévenir que des techniciens allaient être envoyés pour régler le problème. Vu que ce n’est pas un service facturé au client, nous ne sommes pas obligés de les voir pour qu’ils signent. Je doute même qu’elle ait remarqué ma présence. »

      Ça tenait la route même si quatre minutes, c’était plus que suffisant pour entrer dans la maison et étrangler quelqu’un. Mais le fait que son rapport montre exactement quand la réinitialisation avait été effectuée et à quel moment il avait testé le boîtier laissait peu de marge de mouvement.

      « Est-ce que vous pourriez nous montrer l’intervention que vous avez effectuée chez les Hix il y a deux semaines ? » demanda Kate.

      « Oui. Vous avez le prénom ? »

      « Marjorie, ou peut-être son mari, Joseph, » dit DeMarco.

      Mike refit les mêmes manipulations et obtint un résultat en moins de vingt secondes. À nouveau, il fit glisser la tablette vers elles. Pendant qu’elles y jetaient un coup d’œil, il fit de son mieux pour leur donner des explications.

      « Là… il y a exactement deux semaines. C’est en réponse à une plainte concernant la vitesse du service. Ils avaient appelé pour augmenter la vitesse de leur connexion mais ça n’avait pas pris. Ça arrive parfois quand c’est fait à distance, par téléphone. Alors j’y suis allé et je l’ai fait moi-même. »

      « D’après votre rapport, ça vous a pris environ un quart d’heure, » dit Kate.

      « Oui, le petit appareil que j’utilise pour tester la puissance du signal ne fonctionnait pas bien. Si vous voulez, je peux vous montrer la demande que j’ai faite à Hexco pour en avoir un nouveau. »

      « Ce ne sera pas nécessaire, » dit Kate. « Je vois ici que Marjorie Hix a signé pour le service. Vous êtes entré dans la maison ? »

      « Oui, madame. Il fallait que je vérifie leur modem. Je leur ai conseillé d’en acheter un nouveau parce que le leur était un peu dépassé. »

      Kate remarqua à nouveau que les mains de Mike se mettaient à trembler nerveusement. C’était bien trop visible pour l’ignorer.

      « Son mari était là ? » demanda-t-elle, en dissimulant le fait qu’elle avait remarqué sa nervosité.

      « Je ne pense pas. »

      Kate regarda à nouveau le compte-rendu. Sur base de ses rapports et de son récit, tout semblait concorder. C’était néanmoins une trop grosse coïncidence à ses yeux. Elle observa le visage de Mike pendant un moment, en essayant d’y voir un signe quelconque mais elle ne vit rien.

      « Merci beaucoup, Mike, » finit-elle par dire. « On en a terminé. Vous pouvez retourner travailler. Merci pour votre aide. »

      « Avec plaisir, » dit Mike, en reprenant sa tablette. « J’espère que vous attraperez ce type. »

      « Oui, » dit DeMarco. « Nous aussi. »

      Ils sortirent ensemble du coffee shop. Mike leur fit un petit geste la main en s’asseyant derrière le volant de sa camionnette Hexco.

      « Son histoire a l’air de tenir la route, » dit DeMarco, en se dirigeant vers la voiture.

      « Oui, c’est vrai. Mais c’est une trop grosse coïncidence… »

      « Et ça te chipote, c’est ça ? »

      « Oui, ça… et le fait qu’il tremblait comme une communiante. »

      « Jolie métaphore, » dit DeMarco, en riant.

      Elles regardèrent Mike sortir du parking et restèrent silencieuses. Kate avait à nouveau envie de prendre son téléphone pour voir si Mélissa lui avait laissé un message… et pour savoir si elle était vraiment fâchée.

      Plus tard, se dit-elle. Il faut que je garde le sens des priorités.

      Mais ce message potentiel qui l’attendait sur son téléphone lui faisait l’effet d’une bombe oubliée quelque part, prête à exploser.

      CHAPITRE CINQ

      La maison des Hix se trouvait à environ dix-huit kilomètres de celle des Hopkins. Située juste à l’extérieur des limites municipales de Frankfield, elle était assez près de la ville pour donner à Bannerman et ses hommes autorité sur l’affaire. Chicago ne se trouvait qu’à une vingtaine de minutes vers le Sud et cet endroit était un peu une zone floue point de vue juridiction. Le quartier était un peu moins extravagant que celui des Hopkins, mais de peu. Les jardins étaient plus petits et étaient séparés de ceux des voisins par des ormes et des chênes énormes. Sous la pluie, les arbres donnaient une allure un peu gothique au quartier, au moment où Kate et DeMarco se garèrent dans l’allée qui menait à la maison des Hix.

      DeMarco utilisa la clé que Bannerman leur avait donnée pour entrer dans la maison. D’après ce qu’on leur avait dit, le mari avait déménagé à Chicago juste après l’enterrement, pour rester chez son frère. Elles ne savaient pas du tout quand il comptait revenir chez lui.

      Mais au moment où Kate et DeMarco entrèrent dans la maison, une autre voiture vint se garer dans l’allée, juste derrière elles. Les agents attendirent devant la porte, pour voir de qui il s’agissait. Elles virent une femme blonde d’âge moyen sortir d’une