les entrées possibles. Et des tireurs sur le toit.
– Bien reçu, grésilla une voix dans l’appareil.
– Dites à ces tireurs qu’ils ont le feu vert pour l’usage de la force meurtrière. Je répète, feu vert pour la force meurtrière, mais seulement si nécessaire.
– Sous quelle autorité ?
– La mienne, répondit l’homme. Mon autorité.
– Capté, confirma la voix.
Le grand type s’appelait Charles « Chuck » Berg. Âgé de 40 ans, il était dans le Secret Service depuis près de quinze ans. Il avait été le chef du détachement à la sécurité intérieure de la présidente pendant plus de deux ans. Il était arrivé à ce poste par accident, à la suite d’une catastrophe. Il était membre de son service de sécurité personnel le soir de l’attaque de Mount Weather, alors qu’elle était vice-présidente. Il lui avait sauvé la vie, sans nul doute. Tous les autres membres de l’équipe avaient été tués.
Il avait changé cette nuit-là. Il s’en rendait compte, rétrospectivement. Il avait déjà 37 ans, occupait un emploi à haut niveau de responsabilité, était marié avec deux enfants – mais en un sens, ce fut cette nuit-là qu’il devint un homme. Qu’il devint ce qu’il était censé être. Avant cela ? C’était juste un grand gars ayant un job lui permettant de porter un flingue.
Après cette nuit-là, Susan lui avait fait confiance. Et c’était réciproque. De plus, il se sentait protecteur à son égard – et pas seulement parce que ça faisait partie de son boulot. Bien qu’il soit plus jeune qu’elle d’une dizaine d’années, il avait presque l’impression d’être son grand frère.
La survie – sauver la vie de quelqu’un – était un acte intime.
Il savait qu’il n’y avait rien derrière ces accusations de corruption ou de meurtre. Et il serait tombé bien bas s’il laissait quiconque entrer pour arrêter la présidente des États-Unis – surtout une bande d’abrutis brandissant un faux mandat d’arrêt hors de toute revendication de compétence sérieuse.
Après avoir fait à pied un contrôle du périmètre, il remontait l’allée vers la Maison-Blanche. Juste devant lui, une douzaine d’hommes lourdement armés en complets-vestons marchaient d’un pas vif le long de la chaussée. C’était une journée froide mais ensoleillée. Les ombres des hommes sur le sol révélaient des fusils et carabines à gros calibre pointant sur leurs flancs.
Le corps de garde était juste devant, protégé par des plots en béton. La barrière arborait à la fois un panneau STOP et un écriteau ENTRÉE INTERDITE. D’autres hommes en costume se tenaient près de l’entrée. Leur attitude était tendue, en alerte. Ils avaient l’aspect rembourré de ceux qui portent des protections ou des gilets pare-balles sous leurs habits.
Des engins de chantier posaient des barrières plus hautes, plus massives et plus lourdes devant celles qui existaient déjà. Ils étaient en train d’y mettre la touche finale. Ces nouvelles barrières formaient une goulotte étroite, qui était aussi une chicane toute en virages serrés à droite et à gauche. Elle obligeait tout véhicule à ralentir jusqu’à rouler au pas. Elle était infranchissable par des véhicules plus larges comme des camions ou des Humvees.
ATTENTION, ACCÈS RESTREINT, avertissait un panneau. CONTRÔLE D’IDENTITÉ OBLIGATOIRE.
Il n’y aurait aucun contrôle d’identité aujourd’hui. Personne n’entrait ni ne sortait.
Non loin, à deux cents mètres environ, des hommes en uniforme noir se mettaient en position sur le toit de la Maison-Blanche. Ces types-là, c’était du sérieux, Berg le savait. Les tireurs. Des snipers du Secret Service, chacun d’entre eux pouvant facilement, à cette distance, lui loger une balle en plein cœur.
Un hélicoptère Black Hawk décolla d’un héliport situé derrière un bosquet, sur le terrain de la Maison-Blanche. Il se dirigea d’abord vers l’est, puis vira doucement vers le nord. Des snipers étaient installés devant ses portières ouvertes.
C’était là juste la défense visible. Plus de cent hommes et femmes gardaient le périmètre, y compris des unités militaires. Aucun centimètre de la clôture ou des murs autour du domaine n’était hors surveillance. En plus des Black Hawks qui tournaient en rond, trois hélicoptères de combat Apache survolaient le fleuve Potomac. Ces Apaches pouvaient détruire toute la ligne d’approche des véhicules de police en quelques secondes.
C’était un match inégal entre tous : les champions de la NBA contre une équipe B locale de collégiens.
Chuck sortit son portable. Il avait en numéro abrégé ce shérif cinglé de Wheeling, Virginie-Occidentale. Ce type était-il en mission-suicide ? Chuck allait bientôt le découvrir.
Le téléphone sonna trois fois.
– Paxton, répondit l’homme.
Sa voix profonde et graveleuse était légèrement traînante ; pas vraiment du sud, plutôt celle d’un péquenaud des Appalaches.
Chuck se l’imagina dans son esprit. Il avait demandé des renseignements sur le shérif dès qu’il avait appris leur arrivée. Bobby Paxton était un homme trapu dans la cinquantaine, un ex-Marine qui arborait encore une coupe en brosse. Il était réputé être pragmatique, un homme d’ordre et de droit. De plus, pendant des années, son service avait été tracassé par des plaintes pour brutalité policière, en particulier contre de jeunes hommes noirs en détention.
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