buissons luxuriants de lavande et de jasmin s'étaient fondus dans un seul parfum de fraîcheur d'été, avec une note douce et presque invisible de miel. Tout dans la nature était pressé de vivre, de grandir, de prendre de la force pour une nouvelle vie et de changer les anciennes couleurs en nouvelles. Après avoir profité de la fraîcheur du matin et avoir aéré la tête, je suis allée préparer du café frais. L'odeur des grains de café moulus réveillait du sommeil et motivait pour le début d'une nouvelle journée d'été en Provence.
Le goût du café a éveillé mon appétit et j'ai tout d'un coup eu envie de manger des toasts de blé tiède avec du fromage de chèvre maison, de la confiture de fraises, acheté par mon „Français“ au marché du matin à Sainte-Maxime dès le premier jour de notre voyage en Provence. Je suis allée à la cuisine pour faire un petit-déjeuner français, et mon amoureux a essayé de dissiper le découragement du matin avec un plan d’organisation de cette journée de pluie. Il y avait des arômes de pain frais et chaud dans la cuisine, en combinaison avec le fromage de chèvre épicé, le miel et la confiture de fraises. Les fruits frais étaient parfaits pour le toast: raisins blancs, figues bleues foncées et bien sûr des fraises fraîches et parfumées, qui ont reçu du jus sucré et un arôme délicat dans le jardin de la famille Duran.
Le petit déjeuner était presque prêt: le fromage fondait sur les croûtons chauds et croustillants, du café noir était préparé dans la cafetière, même l'odeur du lait frais semblait un peu différente de celle de la maison. Mon „Français“ préféré a essayé de couper une figue en deux, mais elle était si mûre qu'elle a explosé par un simple coup de couteau. De petites graines de fraise croquaient sous la dent, et dans la bouche il y avait un long arrière-goût de fraîcheur fruitée et de notes de miel. Gorgée par gorgée, nous avons semblé reprendre la vie, le monde autour de nous a repris des couleurs vives, les couleurs et les nuances se sont mélangées, la vie a pris du sens, et le sentiment de bénédiction a rempli l'âme. Au petit-déjeuner, nous avons décidé de passer une journée dans la nature, de nous plonger dans sa magie et d’oublier pendant au moins un jour tous les problèmes de la vie, de nous cacher de l'anxiété et de purifier notre âme dans l'unité divine avec le monde qui nous entourait. Notre choix s'est porté sur une visite de Camargue, une région naturelle française située au bord de la mer Méditerranée. C'est un paradis terrestre au coeur de la Provence dont tous les Français rêvent depuis l'enfance, l’endroit qui a beaucoup de légendes, chansons et des rites folkloriques. Nous avons apprécié à plusieurs reprises les histoires incroyables de la famille Duran sur le lieu pittoresque qu'ils ont aimé depuis sa première visite et ont essayé de visiter chaque année. L’oasis de la combinaison magique de la flore et de la faune terrestre, d'une nature sauvage et intacte, et de l'abondance du monde animal du fabuleux „Royaume de Provence“.
Nous nous sommes habillés le plus confortablement et le plus simplement possible, avons récupéré nos sacs à dos de randonnée, avons pris des maillots de bain et des chaussures remplaçables, et sommes partis sur la côte Méditerranée. La petite pluie frappait sur le pare-brise, et le soleil jouait à cache-cache avec nous. Il se cachait derrière les nuages sombres, puis illuminait le ciel, et nous caressait par ses rayons chauds. Les collisions dans la nature avaient leur propre charme, le changement de décors faisait penser et analyser. J'ai tout d'un coup pensé à des histoires bibliques, un grand déluge et l’Arche de Noé. Pour un instant, j'ai imaginé un nouveau monde, des animaux et des gens qui se sont sauvés et, bien sûr, le pigeon blanc, le premier à voir la terre promise, qui a quitté l’Arche et y revenu avec une branche verte dans le bec, qui était le symbole du début d'une nouvelle et meilleure vie. J'aimerais peutêtre aussi être sur l'arche, face à quelque chose de nouveau, plonger dans une atmosphère d'idylle et découvrir un monde magique d'illusions, de peintures brillantes et de toute sorte d'abondance de richesses naturelles.
Après avoir parcouru plusieurs centaines de kilomètres, le temps a commencé à changer, la pluie a fini, les nuages se sont disséminés parmi des nuages bleus, le soleil est monté si haut qu'il nous a fait ouvrir le toit de la voiture et de profiter de l'air frais de Provence. En arrivant au port le plus proche, nous avons laissé la voiture et nous sommes montés sur le ferry qui partait à Camargue toutes les 20 minutes. Couleur azur de l'eau de mer, rayons de soleil qui se reflétaient dans l'eau transparente, la brise légère de la mer qui jouait dans les cheveux, el les sourires des enfants et des adultes dans l'attente de quelque chose de spécial et magique.
Sur l'immense plat qui s'étendait entre les deux manches du Rhône et les eaux turquoises de la Méditerranée, se trouve l'une des plus belles réserves naturelles de France - la Camargue. Notre ferry a touché au rivage, et un endroit vraiment paradisiaque s'est ouvert devant nos yeux: une nature sauvage et intacte, l’eau bleue, divisant la réserve entre la réalité et le conte de fées, le calme, la tranquillité et le silence à chaque changement de nature.
Camargue a été créé à l'initiative du Chef de la Société nationale de protection de la nature, le professeur Louis Alexandre Mangin. Le parc c’est un marais, dont la plupart appartient aux marais salants et aux lagons marins.
Selon une vieille légende, une chapelle a été construite sur le territoire de la réserve, par deux femmes, disciples du Christ - Marie et sa servante, la gitane Sarah. Les paroissiens ont prié la gitane et ont cru qu'elle livrerait leurs prières à ses saints. C'est à partir de cette époque que l’Église des Saintes Maries de la Mer, construite au quinzième siècle, prend son existence. Maintenant l’église est l'une des attractions de la réserve, un lieu de pèlerinage pour les voyageurs croyants du monde entier. Les gens y viennent non seulement à la recherche des vérités de la vie, mais aussi à la purification spirituelle, et à la satisfaction morale de leurs besoins de beauté et d'harmonie, de l'unité de l'homme et de la nature. En regardant les visages des gens autour de nous sur le ferry, j'ai remarqué comment leurs regards changeaient à l'approche de leur objectif, comment les yeux des enfants et des couples amoureux brillaient dans l'attente de la magie et de la possibilité de plonger dans un autre monde: un monde d'amour, d'idylle et de couleurs vives. Au bord de la mer Méditerranée en Camargue vit une vieille „légende de Sarah la gitane et les deux Maries“.
„Sainte Marie de la mer“ est le nom d'une petite ville sur la côte méditerranéenne en Provence. L'attraction principale de la ville est le temple de Saintes-Maries-de-la-Mer.
Cela s'est passé au cours de la quarantième année de la naissance de Jésus-Christ, à l'époque de la persécution sévère des disciples de ses enseignements. Sept chrétiens ont été attachés et jetés dans un vieux bateau, sans nourriture ni eau et poussés par les courants. Sept - à savoir Maximin, Lazare, Marie Madeleine, Marthe, Marie Salomé, la mère de Jacques de Zébédée, Marie Jacobé et Sarah, originaire d'Égypte, ont confié leur sort au Seigneur.
Et bientôt des vagues miséricordieuses ont ramené le bateau à terre dans le lieu pittoresque de la Provincia Romana, une province romaine, la future Provence. Une fois sur terre, les voyageurs ont érigé la petite chapelle de la Vierge Marie sur le lieu de leur débarquement. Après des années, ils se sont séparés et sont allés prêcher dans les montagnes de Provence. Maximin est parti porter la parole de Dieu à Tarascon, Lazare et Martha à Aix-en-Provence, et Marie Magdalena à Marseille, ou plutôt à Tarax, Aqua Sextus et Marsalla - ce sont les noms de ces forteresses romaines.
Deux Maries et leur servante Sarah (oui, Sarah était juste une servante, on l’appelait l'Égyptienne pour ne pas l’offenser) ont restées sur place. Ici, ils ont vécu le reste de leur vie dans le silence et la piété. Ils ont converti les païens dans la foi du Christ, soigné les malades, allumé le feu sur les rives de la Méditerranée dans les nuits de tempête, et ont également enterré trois femmes dans la chapelle qu'elles avaient construite.
Au XIe siècle, une église a été construite sur la place de la chapelle, dans laquelle les restes de trois saints ont été transférés. L'église est construite en tuffeau gris et ressemble à un château féodal. Au-dessus de la tour se trouve un clocher à quatre ouvertures avec trois croix et une girouette.