de la suite qu’allaient prendre les événements.
En temps normal j’aurais fait appeler un serveur pour lui demander d’intervenir ; mais cette fois je sentis que mes mains me démangeaient et, si je découvrais ce que je craignais, je n’aurais pas hésité à boxer le malchanceux.
Je me dirigeai nonchalamment vers les toilettes des femmes.
Porte close.
Je frappai à la porte et pour toute réponse j’entendis un cri, aussitôt étouffé, et quelque chose qui tombait par terre.
Je ne voulais pas provoquer un esclandre ni effrayer les clients étant donné que la réputation de mon établissement était basée sur la discrétion ; donc j’évitai d’enfoncer la porte ou de crier qu’on m’ouvrît.
J’appelai aussitôt Jacob, mon second, et me fis apporter les clés des toilettes.
Je me précipitai dans les toilettes pendant que Jacob refermait la porte derrière nous.
Mia était au sol, une joue rougie, tandis que le garçon avait la braguette ouverte et était allongé sur elle, lui bloquant les poignets.
Je balançai ce salaud au loin et me penchai vers Mia.
Je lui écartai les cheveux du visage mais, à peine mes doigts eurent‑ils effleuré son visage qu’elle sursauta et s’éloigna du contact, terrorisée.
Avec surprise je vis une mèche brune émerger au niveau de sa tempe et je compris que ses blonds cheveux n’étaient qu’une perruque.
“Mia, c’est moi, Lorenzo Orlando”, lui dis‑je lentement en lui prenant les épaules secouées par les sanglots. “Viens, je vais t’aider à te relever.”
Elle fixa longuement ma main, comme s’il s’agissait de quelque chose d’interdit et de dangereux mais, à la fin, elle accepta mon aide.
Avec douceur je l’aidai à se remettre debout ; ce faisant je m’aperçus qu’elle avait dû se fouler la cheville car elle boîtait et la sangle de sa chaussure était cassée.
Avant qu’elle ne s’effondrât à nouveau je la saisis dans mes bras pour l’emporter.
Elle était tellement désorientée et effrayée de ce qui venait d’arriver qu’elle n’opposa aucune résistance et se blottit contre ma poitrine en tremblant.
Entretemps Jacob s’était occupé du type.
“Si je te revois dans mon établissement je te brise en mille morceaux”, le menaçai‑je avant que Jacob ne l’expulse.
Je sortis des toilettes et notai les regards curieux de certains clients. Seule l’amie de Mia semblait bouleversée et se précipita vers nous.
“Mon Dieu... Que t’est‑il arrivé ?” s’écria‑t‑elle désespérée en voyant le visage écarlate de Mia.
Celle‑ci essaya de la rassurer : “Tout va bien”
“Ça ne va pas. Plus rien ne va... Mince, s’il t’arrive quelque chose, je suis morte !”
Cette phrase m’inquiéta parce que Chelsea semblait réellement y croire.
J’aurais voulu creuser la question mais Sebastian, mon manager, s’approcha.
“Trouve‑moi les clés d’une chambre. La demoiselle s’est blessée et a besoin de prendre un peu de repos”, lui demandai‑je.
“Toutes les chambres sont occupées”, me dit‑il d’un air soucieux.
Je conclus, décidé : “Alors je l’amènerai dans mon appartement.”
“Non !” s’exclamèrent à l’unisson Mia et Chelsea.
“Ne vous inquiétez pas. Il n’est pas dans mes habitudes de sauver une femme d’une tentative de viol pour en abuser ensuite. En attendant, Sebastian appelle un médecin et la police, ainsi la cliente pourra porter plainte.
“Non !” s’écrièrent presque simultanément Mia et Chelsea.
“Ce n’est pas nécessaire... Je vais bien et il ne s’est rien passé. Je crois qu’il vaut mieux tourner la page et oublier cet incident. De plus je ne tiens pas à créer un scandale qui porterait atteinte à la réputation des Orlando”, se hâta d’ajouter Mia, inquiète.
Je pressentais un sac de problèmes d’après la panique qui je lisais dans les yeux des jeunes femmes.
“Entendu, comme il vous plaira”, décidai‑je en me dirigeant vers le deuxième étage où se trouvait mon appartement.
Je transportai Mia dans la chambre des invités et la déposai sur le lit.
“Merci”, me remercia‑t‑elle timidement.
J’en vins à ce qui me préoccupait : “Et maintenant, peux-tu me dire ce qui s’est passé et ce que t’a fait ce garçon ?”
“J’étais en train de me rafraîchir lorsqu’il est entré dans les toilettes. Il a fermé la porte. Je me suis fâchée et il a commencé par me bousculer. J’ai perdu l’équilibre à cause des talons hauts et je suis tombée, me foulant la cheville droite. Je pensais qu’il m’aurait aidée et se serait excusé... À l’inverse il m’est tombé dessus et à commencé à... me toucher... à me dire d’arrêter de faire la sainte nitouche... j’ai essayé de le frapper mais il s’est défendu et m’a giflée... Je... Je...”
“Et puis ?”, dis‑je doucement, essayant de maîtriser la colère qui m’envahissait.
“Il a relevé ma jupe et a ouvert le rabat de ses pantalons... C’est à ce moment‑là que tu as frappé à la porte en lui intimant d’ouvrir. J’ai essayé de crier mais il m’a mis la main sur la bouche. J’ai essayé de me libérer, sans y parvenir et, à la fin, tu es entré... Merci d’être intervenu”, bredouilla Mia, encore sous le choc.
Je répondis avec détachement : “Je n’ai fait que mon devoir. Nul ne peut se permettre de faire certaines choses chez moi ni d’importuner mes clients”, même si, en réalité, j’étais furieux au point de vouloir casser la figure à ce fils de pute.
“Lorenzo”, m’appela Sebastian.
Sortant de la chambre avec mon manager, je me congédiai des deux jeunes femmes : “Je vous laisse. Je reviens de suite”
“Il y avait ceci dans les toilettes”, me dit Sebastian en me tendant la pochette de Mia. “Fais gaffe, Lorenzo. Je ne leur fais pas confiance.”
“Moi non plus. Elles dissimulent quelque chose.”
“Tu trouveras peut-être la réponse à l’intérieur”, me suggéra‑t‑il en ouvrant la pochette.
Je tournai le dos aux filles afin qu’elle ne me voient pas car la porte était ouverte.
Je fouillai dans la pochette dont le contenu me surprit.
Dedans se trouvaient à peine deux cents dollars et la carte d’identité de Mia Madison.
Je scrutai le document.
Faux !
J’échangeai un regard avec Sebastian qui acquiesça pour me faire comprendre qu’il constaté la même chose.
“Quelle femme sort sans son téléphone portable ?, demanda‑t‑il d’un air inquisiteur.
“Soit une personne qui ne veut pas être localisée, soit quelqu’un qui est trop pauvre pour s’en payer un.”
“Je pencherais pour la première hypothèse étant donné que sa robe provient d’un grand magasin.”
“Je ne pense pas”, murmurai‑je.
“Que faisons‑nous ?”
“Je m’en occupe. Pour