de réseau pour exécuter les attaques. Ce qui comptait pour les fédéraux c'était que le public demeure satisfait et qu'ils obtiennent des promotions... pas d'arrêter la bonne personne. Cette agent McBride était en train de la provoquer afin qu'elle fasse quelque chose de stupide. Si elle perdait son calme, il n'en ressortirait rien de bon. L'agent Palmer se rassit, fouilla dans sa poche puis posa bruyamment un sac pastique contenant son iPhone sur la table.
— Venons en à la véritable raison pour laquelle nous sommes là. Vous avez reçu des messages textes de Javier hier et aujourd'hui. Depuis combien de temps ne l'avez vous pas vu ?
— Quelques semaines.
— Chaque personne qui le connaît a répondu la même chose. Il a disparu de la surface de la terre. Séché tous ses cours. Personne n'a de nouvelles de lui.
— C'est pour ça que vous surveilliez son appartement ?
Il fit la moue en frottant ses lèvres l'une contre l'autre.
— Je ne suis pas autorisé à divulguer cette information. Tout ce que vous avez besoin de savoir est que Javier est une personne sur laquelle nous enquêtons.
— Vous ignorez où il se trouve, alors c'est forcément qu'il doit être en train d'attaquer des banques pour AntiAmerica, pas vrai ?
— Tout ce que nous voulons c'est qu'il vienne ici nous parler, afin que nous puissions l'éliminer de la liste des suspects. Si il est aussi innocent que vous le dites, cela ne lui coûtera rien.
Sa jambe était en train de trembler sous la table.
— Vous voulez que je vous le retrouve.
— Voici notre proposition :
Nous avons bien assez de preuves contre vous pour votre petite affaire de fishing pour vous envoyer en prison. Heureusement pour vous, il nous faut parler à Javier. Puisque vous vous êtes l'unique personne avec laquelle il a communiqué, vous être notre seule piste. Nous voulons que vous entriez en contact avec lui et que vous nous aidiez à l'attirer jusqu'ici pour un interrogatoire.
— Je suis libre si je vous vends Javier, c'est ça ?
— Nous proposons de ne retenir aucune charge contre vous à la condition que vous travailliez comme indic confidentiel jusqu'à ce que les clauses de votre accord soient remplies. Vous allez commencer par retrouver la trace physique de Javier et toute information concernant de près ou de loin AntiAmerica.
Une informatrice. Elle serait la propriété des fédéraux. Elle devrait passer ses journées à donner des informations sur Javier et toute autre personne jusqu'à ce qu'ils en aient fini avec elle. Elle pouvait dire adieu à toute cette thune qu'elle se faisait avec ses arnaques. Bien qu'Alanna trouva insupportable leur offre, l'alternative était bien pire.
— Les gens vous essoreront si vous les laissez faire.
Elle fit durer le silence avant de répondre.
— Si je vous aide... Qu'arrivera-t-il si Javier demeure introuvable ? Je repars tout de même libre ?
L'agent Palmer secoua la tête.
— Désolé mais ce n'est pas comme ça que ça marche. Pour recevoir notre aide, il vous faut nous assister dans notre enquête, soit en nous menant à lui, soit en nous donnant des informations qui nous aideront à le retrouver.
L'agent McBride se rapprocha jusqu'à se retrouver presque au dessus d'elle.
— J'espère que vous allez dire non. À en juger par les preuves que j'ai vues, une petite voleuse comme vous n’a rien à faire dehors, en liberté.
Son partenaire se leva de son siège et approcha depuis l'autre côté de la table.
— Si vous dites non, vous allez gâcher votre vie. Alors prenez un bon moment et réfléchissez attentivement avant de répondre.
Le sang d'Alanna se mit à bouillir alors que les deux agents la regardaient de haut. Refuser d'être leur rat signifiait qu'elle devrait placer touts ses espoirs entre les mains d'un quelconque juge en espérant qu'il la prenne en pitié. Autrement, la prison et un casier judiciaire, ça la détruirait. Les black hats devaient constamment surveiller leurs arrières et se méfier des balances pour cette raison précise. La plupart des gamins de son âge auraient craqué à la plus petite implication d'un séjour en taule. Mais ces deux là n'imaginaient vraiment pas qu'elle puisse avoir une troisième option à l'esprit;
Elle demeurait concentrée sur ses chaussures de cuir noir afin de maintenir les apparences et de donner l'illusion d'être encore en train de peser le pour et le contre.
— Très bien. J'accepte.
Le visage de l'agent Palmer s'illumina.
— Vous avez fait le bon choix. L'agent McBride et moi allons vous laisser pour prendre les mesures nécessaires. Quelqu'un viendra vous débriefer sous peu.
Elle fit un dernier sourire grimaçant.
— J'ai hâte.
Après qu'il soit parti de la pièce, l'agent McBride s'attarda auprès d'elle afin d'avoir le dernier mot.
— Il vous a peut-être dédouanée pour cette fois, mais moi non. Si nous parvenons à vous lier aux piratages d'AntiAmerica, le marché ne tiendra plus et vous irez en prison. Si nous attrapons votre petit-ami sans votre aide, vous allez en prison. L'heure tourne.
Alanna s'affala sur sa chaise après que la porte fut refermée derrière elle. Si elle avait de la chance, sa collaboration éloignerait d'elle leur attention. Elle ne pouvait courir le risque que l'agent McBride ou le reste des fédéraux ne fouille plus avant dans sa vie. Le phising n'était pas la seule arnaque qu'elle perpétrait. Si tout partait en sucette, il était impératif qu'ils ignorent l'existence de son atout maître.
3
Drogues
Jessica Bright. Née à Birmingham en Alabama, le 3 Février 2001. Permis de conduire délivré à l'âge de seize ans. Casier judiciaire vierge. Aucune enquête des fédéraux à son sujet. C'était une personne plus digne de confiance qu'Alanna Blake, usurpatrice d'identités. Elle n'avait de plus, pas la moindre idée que ses informations personnelles avaient été volées à une société hébergeant des dossiers médicaux dans le sud de la Floride. Jessica était l'identité de secours d'Alanna.
Dans la paume d'Alanna reposait une carte de plastique au nom de Jessica, avec son propre visage. Un peu plus tôt cet après-midi là, elle s'était présentée à la succursale locale de sa banque afin de vider la réserve qu'elle gardait pour les urgences. Du compartiment secret de sa brosse à cheveux, à son appartement, elle avait retiré une clé correspondant à un coffre sécurisé à la banque. La boîte métallique rectangulaire contenait tout ce dont elle aurait besoin pour refaire sa vie. Les cartes d'identité et bancaires de Jessica, du liquide en plus, un téléphone jetable prépayé, un ordinateur portable de secours et une clé USB.
Le magot avait été mis de côté à l'origine pour le cas où les choses tourneraient mal avec les flics ou l'un de ses clients du marché noir. À présent, c'était devenu un moyen de faire passer des messages au nez et à la barbe des fédéraux. L'UFCC la gardait à l’œil. Ils avaient installé des logiciels espions sur son ordinateur portables ainsi que sur son iPhone, y compris des traqueurs GPS. Les emails privés, la navigation internet ou les appels depuis son iPhone étaient à proscrire. Elle pouvait uniquement communiquer en privé par le biais du téléphone jetable, de l'ordi de secours ou en face à face.
Elle mit le jetable dans sa poche et glissa les cartes d'identité et de paiement dans son sac à main. Elle laissa l'ordi dans son sac de sport marron. Avant de conduire jusqu'à ce coin de rue, elle avait chargé sur son ordinateur ce kit logiciel qu'elle avait acheté pour cette réunion secrète. Le reste de son trésor, elle l'enferma dans la boîte à