M. Ducray-Duminil

Victor, ou L'enfant de la forêt


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       Chap. vi.—Voyage en enfer

       Chap. vii.—Histoire de Roger. Tel père, tel fils

       Chap. viii.—Forte leçon qui ne sert à rien

       Chap. ix.—Vengeance digne de lui; politesse intéressée

       Chap. x.—Nuit d'une vieille femme; ce que cela veut dire

       Chap. xi.—Aveux qui servent à éclaircir quelques traits obscurs

       Chap. xii.—Tout le monde le console

       tables des chapitres: quatrième volume.

       Chapitre premier.—La Forêt enchantée

       Chap. ii.—La lanterne magique; explications

       Chap. iii.—La petite porte du château va s'ouvrir encore

       Chap. iv.—Mort imprévue; sacrifice à l'amour.

       Chap. v.—Entrevue nocturne; affront sanglant

       Chap. vi, qui divise, à dessein, l'intérêt.

       Chap. vii.—Les Ruines et les Tombeaux

       Chap. viii.—Le beau Pêcheur, Nouvelle.

       Chap. ix.—On doit s'y attendre

       Chap. x.—Ils touchent au bonheur.

       Chap. xi, qu'il ne faut pas lire si l'on est sensible

       Chap. xii, en Lettres

        Conclusion

       Table des matières

       Table des matières

       Table des matières

       Table des matières

       Table des matières

      Auteur de Lolotte et Fanfan, d'Alexis,

       des Petits Montagnards, &c.

      Qui le consolera, l'infortuné?.... Sa vertu!

      TOME PREMIER.

      À PARIS,

      Chez Le Prieur, Libraire, rue de Savoie,

      nº. 12.

      AN V.—1797.

       Table des matières

      Prouver que la vertu est supérieure à tous les événemens; qu'elle sait braver les coups du sort, et ceux de la méchanceté des hommes; qu'elle est toujours grande, toujours sublime, même quand elle a le malheur de succomber sous les efforts du vice, tel est le but moral que s'est prescrit l'Auteur. Si son Victor intéresse, s'il fournit quelques méditations, quelques rêveries touchantes au philosophe, à l'ami de l'humanité; si son plan est senti enfin par ceux qui lisent avec attention, qui cherchent toujours le fruit sous les fleurs, il sera bien récompensé d'avoir entrepris cet Ouvrage, qu'on trouvera d'ailleurs bizarre, romanesque, extraordinaire, invraisemblable, tout ce que l'on voudra.

       Table des matières

      LA VEUVE ET L'ORPHELIN.

      Minuit sonne!.... Un silence religieux succède au tumulte des villes, au hennissement des chevaux, aux chants joyeux des agriculteurs.... Le sommeil appesantit ses ailes noires sur la surface de notre hémisphère: il en secoue les pavots et les songes; les songes!.... qui ne font souvent que prolonger les peines de l'infortuné, tandis qu'ils rappellent à l'homme heureux les images riantes dont il a joui dans la journée. C'est le moment du repos pour tous les mortels; c'est le moment de la douleur pour le jeune Victor.

      Il est seul dans son appartement, l'intéressant Victor. Les deux coudes appuyés sur sa fenêtre, sa tête enfoncée dans ses mains, il se livre aux plus tristes réflexions. La lune éclaire la campagne: elle réfléchit son disque argenté dans l'eau limpide du canal qui entoure le château de Fritzierne; un léger zéphyr balance mollement la cime des arbres: les rossignols, les fauvettes, tous ces Orphées des bois sont endormis; le cri lugubre de l'oiseau de Minerve trouble seul la tranquillité dont veut jouir la nature; tout dispose à la mélancolie, tout invite au recueillement.

      Victor, occupé de mille pensers divers, fixe ses regards distraits sur les objets qui l'environnent; il regarde tout, et ne voit rien; il pense à mille choses, et n'a pas une seule idée. Ses yeux sont humides de larmes que ses paupières, immobiles, n'expriment point de ses yeux. Son cœur bat, ses genoux fléchissent; il semble qu'il ne puisse plus se soutenir, et voilà plus d'une heure qu'il est dans la même position!.... Un léger nuage cependant obscurcit le disque argenté de l'astre de la nuit; il en affaiblit la clarté; mais il en diverge les rayons sur des bois, des plaines, des rivières, des fortifications. L'absence de la lumière tire Victor de sa rêverie; il promène ses regards avec plus d'attention sur les objets qu'il peut distinguer encore: il les a vus cent fois; mais il ne les a jamais fixés avec autant de volupté: tout lui paraît nouveau, parce qu'il sent davantage. Les vastes forêts de la Bohême, qu'il habite, se présentent en masse à ses yeux étonnés. Au pied du mont des Géants, auprès duquel est situé le château de Fritzierne, il apperçoit l'Elbe sortant de sa source avec impétuosité, courant, au milieu de mille