Comment Department of People's Daily

Références aux classiques de la culture chinoise dans les discours de Xi Jinping


Скачать книгу

mort comme le retour au logis, ils sont prêts à sacrifier leur vie pour le pays en toute sérénité. Les gens se mettent alors à suivre leur exemple, et tous finissent par penser qu’il est honteux de vivre en sacrifiant son honneur et en refusant ses responsabilités.

      –-Zeng Guofan (dynastie des Qing), Zhi Xin Jing: Cheng Xin Pian (Art de cultiver la vertu: Sincérité)

      Interprétation

      «Refuser d’endosser les responsabilités qui lui incombent représente pour un officiel une honte qui durera toute sa vie.» Cette expression tire son origine du chapitre «Sincérité» de L’Art de cultiver la vertu écrit par Zeng Guofan: «il est honteux de vivre en sacrifiant son honneur et en refusant ses responsabilités». Ce dernier pense qu’un mandarin doit s’acquitter des devoirs qui lui incombent. S’il ne prend pas d’initiative dans son travail et qu’il s’efforce d’éviter d’endosser ses responsabilités, ou encore qu’il occupe un poste de direction sans remplir ses obligations, il se couvrira de honte.

      L’Art de cultiver la vertu de Zeng Guofan insiste sur la culture à la fois du corps et de l’esprit et sur l’attention qu’il faut apporter aussi bien au langage qu’à la nourriture. Il estime que «l’art de cultiver l’esprit consiste d’abord à désintoxiquer le cœur» avant d’ajouter que «le remède pour soigner le cœur est d’avoir l’esprit ouvert alors que pour soigner le corps, il convient de ne pas abuser des médicaments.» A partir de cette réflexion, il développe une panoplie de solutions pour soigner son cœur, cultiver la vertu, se perfectionner et trouver l’illumination après la méditation.

      Zeng Guofan évoque dans ce paragraphe la force de la loyauté à travers sa propre expérience. Lorsque le pays est plongé dans le chaos général, la plupart de gens paniquent, cherchent par tous les moyens à se protéger, et refusent de faire ne serait-ce qu’un geste pour sauver le monde des périls qui le menacent. Seuls les hommes loyaux et droits osent regarder la mort en face et s’engager pour rétablir de l’ordre. Les gens commencent alors à suivre leur exemple et à considérer comme honteux de ne chercher que la survie du moment et d’esquiver les responsabilités et c’est seulement à ce moment-là qu’on arrive à réprimer «les grands désordres». Selon Zeng Guofan, le plus important dans l’idéal de conduite d’un homme de bien, c’est de promouvoir la loyauté sur Terre, de se battre pour la justice et d’assumer avec courage ses responsabilités.

      La loyauté est à l’homme ce qu’est l’eau au poisson.

      –-Cité dans L’intervention lors d’une discussion avec les dirigeants et les représentants des cadres et du personnel des différents services relevant de la direction générale du Comité central du PCC et autres.

      Commentaire

      La loyauté à l’égard du Parti est une ligne vitale pour les cadres dirigeants et constitue leur première qualité politique. Xi Jinping a souligné à maintes reprises que tous les membres du Parti doivent «garder à l’esprit qu’être membre du Parti constitue leur première identité et que travailler pour le Parti est leur première responsabilité. Ils doivent faire preuve de fidélité au Parti et s’unir corps et âme au Parti en toute circonstance.» Durant les années révolutionnaires, le courage de celui qui proclamait «cela n’a pas d’importance si j’ai la tête tranchée tant que la cause communiste est authentique», la dignité de ceux qui préféraient mourir de faim plutôt que de capituler car ils n’avaient que de l’herbe et des racines pour se nourrir, la foi inébranlable de ceux qui ne trahissaient pas le Parti face aux tortionnaires qui les torturaient en enfonçant des piques de bambou dans leurs doigts, sont autant d’actes de bravoure qui démontrent clairement que «la foi dans le marxisme a été une formidable force morale pour la victoire de la révolution chinoise». La fidélité au Parti ne peut pas rester pour nous uniquement des mots vides que l’on se contente de prononcer dans des réunions, mais elle doit se traduire dans des actions tangibles; il nous faut joindre l’acte à la parole et faire preuve de constance. D’où la nécessité d’affermir l’idéal et les convictions. Si le socle sur lequel reposent notre idéal et nos convictions n’est pas solide et qu’il vacille au moindre coup de vent ou à la moindre pluie, les déclarations tonitruantes faites sur le moment s’avéreront vaines. Au contraire, si l’on a acquis une forte conviction dans le marxisme, la loyauté envers le Parti pourra alors «résister aux vents les plus violents et ne pas se briser» à l’instar du bambou qui s’agrippe au rocher. La loyauté vis-à-vis du Parti ne se décrète pas, elle se construit. Elle ne nécessite pas seulement un sentiment sincère, mais encore et surtout une adhésion consciente et une ferme conviction.

      Source

      La loyauté est à l’homme ce qu’est l’eau au poisson. Sans eau, un poisson meurt et sans loyauté, un homme devient mauvais. Par conséquent, un bon général sait comment obtenir la loyauté de ses troupes pour asseoir sa volonté et faire en sorte que sa réputation se répande dans tout le pays.

      –-Zhuge Liang (période des Trois Royaumes, Shu Han), Bing Yao (L’essentiel sur l’armée)

      Interprétation

      Ecrit par Zhuge Liang, L’essentiel sur l’armée résume, à partir des expériences de son auteur, les dix principes à suivre pour «administrer les forces armées en vertu de la loi». Ces dix principes, qui concernent la discipline militaire, les qualités des généraux compétents, le choix des talents, le style du chef militaire, le temps opportun pour livrer bataille, la répression des mauvaises pratiques, l’interdiction de la lutte entre factions, l’entraînement et la formation aux tactiques militaires, la constitution d’une garnison et la mobilité des postes défensifs, la discipline et la tenue militaires sont des documents importants pour l’étude de la pensée militaire de Zhuge Liang.

      Selon l’extrait susmentionné, un homme qui possède une morale fondée sur la loyauté ressemble à un poisson qui retrouve l’eau. Sans eau, un poisson mourra, et l’homme qui n’est plus loyal deviendra un individu dangereux. Par conséquent les chefs militaires dignes de ce nom veillent tous à préserver la loyauté de leurs troupes et à satisfaire la volonté de leurs soldats et leur réputation circulera jusque dans les contrées les plus lointaines.

      Règle morale et valeur à cultiver pour le soldat, l’importance de la loyauté a trait aux spécificités de l’armée. Obéir est le devoir naturel du militaire et c’est ainsi qu’il manifeste sa loyauté. Jules César, général et empereur romain, exige que son armée suive fidèlement la volonté de son commandant en chef. Karl von Clausewitz, théoricien militaire prussien, demande aux militaires de rester fidèles à leurs convictions «comme un rocher inébranlable résistant aux vagues tumultueuse de la mer».

      Ne pas s’affliger d’occuper un rang peu élevé, mais s’inquiéter de ne pas faire preuve d’assez de moralité.

      –-Cité dans Les nouveaux propos à Zhijiang: Se conduire en homme et se comporter en haut fonctionnaire et autres.

      Commentaire

      Cette phrase de Zhang Heng, éminent homme de science de la dynastie des Han de l’Est, souligne l’importance particulière de la vertu politique pour les fonctionnaires. Sans vertu, on ne pourra pas devenir un homme à part entière, et sans moralité, un cadre dirigeant n’arrivera pas à accomplir sa mission. Certes, tous les cadres dirigeants n’ont pas les mêmes capacités et n’occupent pas tous des postes du même niveau. Ils doivent cependant être évalués selon les mêmes critères en matière de vertu politique. Dans la vie réelle, certains cadres prêtent une attention considérable à leur carrière et en particulier à leurs promotions, à leurs affectations, ou encore à leur rang dans l’administration. En revanche, ils ne manifestent aucun intérêt pour donner l’exemple en matière de moralité, de discours et d’actions concrètes. Pourtant, il faut savoir qu’un haut responsable dépourvu de moralité ou qui occupe un poste clé sans tenter de lancer des initiatives constructives nuit non seulement aux intérêts publics – car il