Comment Department of People's Daily

Références aux classiques de la culture chinoise dans les discours de Xi Jinping


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rompre les liens entre les gens de haut rang et ceux de basse condition ou de profiter d’une position supérieure et de ne se préoccuper que de son confort personnel.

      –-Su Shi (dynastie des Song du Nord), Ce Lue Si (Quatrième stratagème)

      Ordonnance impériale à Chen Dong: rares sont les officiers qui ne perdent pas leur contenance lorsque les enjeux deviennent importants.

      –-Su Shi (dynastie des Song du Nord), Chen Dong Zhi Shan Zhou Zhi (Ordre du souverain à Chen Dong, sous-préfet à Zhishan)

      Interprétation

      La phrase «Faire preuve de sang-froid face à des situations graves» est extraite des Stratagèmes, copie d’examen rédigée par Su Shi en 1060 à l’occasion des épreuves préparatoires aux examens provinciaux, alors qu’il avait 24 ans. «Ne pas perdre sa contenance lorsque les enjeux deviennent importants» est une citation tirée de l’Ordre du souverain à Chen Dong, sous-préfet à Zhishan rédigé par Su Shi dans ses fonctions de rédacteur des édits impériaux.

      Dans Les Stratagèmes, Su Shi estime que le gouvernant doit s’attacher au principe de sincérité et posséder une vision semblable à celle des sages anciens, qui étaient capables de garder leur sang-froid dans des circonstances graves et d’opérer des arbitrages. C’est seulement ainsi que l’on pourra aider le peuple. Plus tard, il avance l’idée de «ne pas perdre sa contenance lorsque les enjeux deviennent importants», et préconise de garder la tête froide au moment critique.

      «Faire preuve de sang-froid face à des situations graves» et «ne pas perdre sa contenance lorsque les enjeux deviennent importants» sont des injonctions qui préconisent une attitude flegmatique et proactive dans toute situation. Au lieu de paniquer devant le danger, il faut rester impassible et agir comme d’ordinaire sans se tracasser pour ses intérêts personnels même dans les instants décisifs. Ce qui est mis en avant ici, ce ne sont pas uniquement le courage et la force de volonté mais aussi l’expérience, les compétences et l’esprit altruiste. Ce point de vue tire son origine de la pensée de Su Xun, le père de Su Shi. On lit dans son Livre sur les stratagèmes: art du cœur (Quan Shu: Xin Shu) que: «Un chef d’armée doit être capable de se rendre maître de son cœur au point de montrer un visage impassible même si le Mont Taishan s’écroulait devant ses yeux ou de ne pas cligner des yeux au passage de cerfs bondissants. On pourra alors avoir la maîtrise de la situation et affronter efficacement ses ennemis.» On peut considérer les deux citations «faire preuve de sang-froid face à des situations graves» et «ne pas perdre sa contenance lorsque les enjeux deviennent importants» comme une autre manière d’exprimer l’idée de «montrer un visage impassible même si le Mont Taishan s’écroulait devant ses yeux» ou de «ne pas cligner des yeux au passage de cerfs bondissants».

      Celui qui gouverne un peuple par la vertu est comme l’étoile polaire qui demeure immobile, pendant que toutes les autres étoiles se meuvent autour d’elle.

      –-Cité dans Les nouveaux propos à Zhijiang: Plus de lecture pour cultiver la vertu politique et autres.

      Commentaire

      La vertu est non seulement un fondement qui permet de se forger une personnalité mais aussi l’assise sur laquelle on construit un pays. L’attention portée à la fois à la construction de la personnalité par la vertu et à l’exercice du pouvoir selon des règles morales sont des principes enracinés dans les traditions culturelles chinoises et constituent une particularité remarquable de la pensée politique chinoise. Le PCC s’est montré le digne successeur de cet héritage historique et culturel et s’est appuyé sur la réalité du monde actuel pour réinterpréter de manière moderne la pensée politique chinoise de l’époque antique en matière de gouvernance et de politique; il peut se baser sur ce travail de modernisation pour continuer à perfectionner la formation de ses cadres de la fonction publique.

      «L’exercice du pouvoir par la vertu» nécessite d’abord que les gouvernants appliquent des mesures morales et respectueuses de la population, de manière à gagner l’adhésion du peuple; ensuite il faut qu’ils donnent l’exemple pour éduquer la population et exercer une bonne influence sur elle. «Gouverner, c’est faire preuve de droiture. Si vous maintenez vous-même le cap, qui oserait dévier?» Celui qui veut atteindre cet idéal de droiture doit procéder à son examen de conscience, s’autodiscipliner, faire son autocritique et maîtriser ses passions. C’est à ce prix qu’il sera possible d’améliorer sans cesse ses compétences. «L’art de gouverner consiste à ne jamais cesser d’apprendre.» Pour cultiver une haute moralité et développer un sens moral en politique, la meilleure approche est tout d’abord de se former pour s’instruire et cultiver la vertu et, d’autre part, de joindre la connaissance aux actions concrètes. Les cadres du PCC doivent prendre l’habitude de lire et lire de bons livres. La lecture et l’étude doivent devenir des outils importants qui contribueront à la rééducation idéologique et au perfectionnement personnel des cadres. Ces habitudes seront des méthodes efficaces pour purifier l’âme et anoblir l’esprit.

      Source

      Confucius dit: «Celui qui gouverne un peuple par la vertu est comme l’étoile polaire qui demeure immobile, pendant que toutes les autres étoiles se meuvent autour d’elle.»

      –-Confucius (période des Printemps et Automnes), Lun Yu: Wei Zheng (Les Entretiens de Confucius: Gouverner)

      Interprétation

      Cette phrase incarne la pensée confucéenne en matière de «gouvernance par la vertu»: le gouvernant doit s’appuyer sur la vertu pour administrer le pays. Fort de cette qualité, le leader du pays occupera une place semblable à l’Etoile du Nord entourée de constellations parfaitement ordonnées.

      L’idée de la «gouvernance par la vertu», chère à Confucius, poursuit et développe la pensée du Duc de Zhou, régent de la dynastie des Zhou de l’Ouest, pensée qui consiste à «faire resplendir la vertu et se montrer circonspect dans l’application des punitions». Les conflits militaires entre les différents royaumes protagonistes de la période des Printemps et Automnes étaient, d’après Confucius, la conséquence du «dérèglement des rites et de la musique» et du «dévoiement du monde». Afin de remettre le monde sur la Voie, Confucius préconise l’établissement de gouvernements vertueux en lieu et place des gouvernements despotiques durant ses pérégrinations dans ces royaumes. Il insiste sur le sens politique de la gouvernance par la vertu, estimant que cette qualité constitue l’une des lignes de démarcation entre «un souverain humaniste» et «un despote». A ses yeux, seule l’administration basée sur la vertu peut convaincre la population et l’inciter à suivre la voie tracée par le souverain. Le monde pourra alors retrouver la paix et la prospérité.

      La pratique de la vertu

      Xi Jinping a toujours attaché une grande importance à la «vertu» des cadres membres du Parti. Dans «La vertu dans l’exercice du pouvoir et les principes directeurs dans nos relations interpersonnelles», article publié dans la revue Qiu Shi (La quête de la vérité) en 2004 alors qu’il était secrétaire du Comité du PCC pour la province du Zhejiang, il a indiqué que les cadres dirigeants «doivent exercer leur pouvoir selon la loi et par la vertu. Cela revient à dire en un mot que ceux qui exercent le pouvoir doivent observer des règles morales strictes». Dans une série de discours importants, le président Xi Jinping est revenu de manière répétée sur la question de la vertu en politique, car, selon lui, «bâtir deux lignes de défense contre les atteintes aux valeurs morales, l’une dans le domaine de la discipline interne au PCC et l’autre dans celui de l’observance plus générale de la loi de la RPC» est une nécessité absolue pour que les affaires du Parti et celles de l’Etat soient bien gérées.

      Qu’est-ce que la vertu pour la nouvelle génération de dirigeants actuels? Xi Jinping a indiqué, à l’occasion de la réunion nationale des chefs du Département de l’Organisation du PCC, que les cadres dirigeants doivent continuer à se perfectionner aussi bien