Comment Department of People's Daily

Références aux classiques de la culture chinoise dans les discours de Xi Jinping


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le pays, c’est comme cultiver la terre. Il faut y penser jour et nuit.» Un paysan qui travaille les champs donne à la terre son énergie et sa sueur tout au long des quatre saisons de l’année, qu’il s’agisse des semailles au printemps, du sarclage en été, de la récolte en automne et de l’entreposage des récoltes en hiver. Il espère avoir une vie faite d’abondance et de paix grâce à de bonnes récoltes. «La réflexion» est un élément de réussite important tant pour le travail agricole que pour la gouvernance du pays et ce «du lancement d’un projet jusqu’à son achèvement». En ce qui concerne la culture de la terre, cette réflexion dirige tout le processus agricole, depuis la planification jusqu’à la gestion de toutes les tâches en passant par l’organisation en amont. Seule une réflexion pertinente et nourrie par des bilans réguliers permet de maîtriser les lois régissant les travaux agricoles et de faire en sorte que le calendrier agricole soit respecté et que le travail de la terre ne soit pas bousculé. Il en va de même pour gouverner: on doit assumer ses fonctions du matin au soir et déployer toutes les forces de son esprit. C’est ainsi que l’on arrive à apporter sa contribution au développement du pays.

      La citation «Gouverner le pays, c’est comme cultiver la terre. Il faut y penser jour et nuit» reflète aussi les particularités d’une Chine antique dont l’économie était basée sur l’agriculture. D’où l’analogie établie entre agriculture et gouvernance puisqu’une grande importance était jadis accordée au développement de l’agriculture, considérée comme un facteur clef pour stabiliser le pays et rassurer la population.

      La publication au moment opportun des politiques et des décrets pourra recueillir l’adhésion des masses et convaincre les sages.

      –-Cité dans Le discours prononcé lors du séminaire thématique rassemblant les principaux dirigeants au niveau provincial ou ministériel pour étudier et appliquer l’esprit de la 3e session plénière du 18e Comité central du PCC et pour approfondir tous les aspects de la réforme et autres.

      Commentaire

      Le «moment opportun» signifie non seulement «l’occasion favorable», «l’avantage du terrain» mais surtout «l’harmonie entre les hommes». Par cette citation, Xi Jinping montre clairement que la voie dans laquelle persévère le PCC en toute indépendance et souveraineté a gagné le soutien et l’adhésion des masses populaires et qu’il doit avoir confiance en luimême. «La voie propre à la Chine» est tracée par des millions et des millions de Chinois et ce sont eux aussi qui ont accompli «le miracle chinois». Cette assise populaire constitue un socle solide pour l’édification des institutions et la définition de la voie à suivre. Sur les questions fondamentales, l’attitude claire et nette du Parti constitue un éclairage pour les masses et permet d’éliminer naturellement toutes sortes d’idées erronées. En revanche, une attitude ambiguë de la part du Parti risquerait de provoquer la confusion parmi les masses, qui ne sauraient plus à quel avis se ranger. Qu’il s’agisse du régime fondamental de l’Etat ou des orientations du développement régional, ces politiques ne pourront réellement être mises en œuvre que si l’on se donne le temps de bien réfléchir, d’expliquer clairement et de réunir les éléments favorables que sont «l’opportunité, l’avantage du terrain et l’harmonie entre les hommes».

      Source

      Est un souverain digne de ce nom celui qui sait organiser les masses populaires au sein d’une communauté. Si le principe d’organisation est approprié, tous les êtres seront dans leur élément, les six animaux domestiques prospéreront et les êtres auront leur vie comme il se doit. Par conséquent, les élevages bien gérés feront croître les animaux domestiques, les abattages et les plantations bienvenues feront prospérer les végétaux; de même, la publication au moment opportun des politiques et des décrets pourra recueillir l’adhésion des masses et convaincre les sages.

      –-Xun Zi (période des Royaumes Combattants), Xun Zi: Wang Zhi (Xun Zi: Les règlements des souverains)

      Interprétation

      L’ouvrage Xunzi: Les règlements des souverains enregistre par écrit la réglementation à laquelle sont soumis les souverains qui gouvernent le pays. Xunzi explique dans le passage précité la manière par laquelle on traite judicieusement les rapports entre l’homme, la société et la nature afin de parvenir à l’équilibre et à un développement harmonieux.

      Selon Xun Zi, «Est un souverain digne de ce nom celui qui sait organiser les masses populaires au sein d’une communauté.» Le souverain est en fait la personne capable d’organiser les masses et de les faire graviter autour de lui, et il peut grâce à ces prérogatives jouir potentiellement d’une grande popularité. Utiliser le mot «organiser» (en chinois «Qun») pour expliquer «le souverain» (en chinois «Jun») constitue en exégèse un cas d’explication homophonique, c’est-à-dire qu’on révèle l’étymologie commune des deux mots grâce à leur prononciation semblable. «Si le principe d’organisation est approprié, tous les êtres seront dans leur élément, les six animaux domestiques prospéreront et les êtres auront leur vie comme il se doit.» Cela signifie qu’une organisation idoine permet à chacun et à chaque chose de trouver une place convenable à son sein, les six animaux domestiques – le cheval, le bœuf, le mouton, le coq, le chien, le porc – se perpétueront et les êtres vivants profiteront tous de leur vie. Mais à quoi reconnaît-on une «organisation idoine»? On la reconnaît, d’après Xunzi, lorsque «les élevages bien gérés feront croître les animaux domestiques, les abattages et les plantations bienvenues feront prospérer les végétaux», et que «la publication au moment opportun des politiques et des décrets pourra recueillir l’adhésion des masses et convaincre les sages.» Il faut faire des choses au moment propice, insiste Xun Zi, quand il s’agit des rapports entre l’homme, la société et la nature.

      En regardant à travers les yeux de tout le monde, on peut tout voir; en écoutant avec les oreilles de tout le monde, on peut tout entendre; en réfléchissant avec le cœur de tout le monde, on peut tout comprendre.

      –-Cité dans le Discours prononcé à l’occasion du 65e anniversaire de la Conférence consultative politique du Peuple chinois et autres.

      Commentaire

      «Souffrir ensemble, vivre ensemble et travailler ensemble», c’est ainsi que Xi Jinping résume les relations entre les gouvernants et le peuple. S’il souhaite apporter une juste réponse aux différentes contradictions et développer tous les secteurs d’activité, un pays doit être capable de mobiliser l’intelligence et les énergies de tous dans le respect du principe du centralisme démocratique. Cette phrase classique citée par Xi Jinping reflète justement le principe de la consultation démocratique, qui consiste à «encourager la liberté d’expression» et à «s’inspirer amplement des réflexions des autres». Il est vrai que chacune de nos décisions et chaque tâche que nous entreprenons concerne des milliers et des milliers de foyers et touche aux conditions de vie de la population. Sur des questions concernant ses propres intérêts, le peuple a la volonté, la capacité et le droit d’exercer son droit à l’expression. Des enquêtes largement pratiquées dans le travail aux échanges et communications réguliers concernant les projets en cours en passant par les séances d’audition publique qui sont désormais devenues pratique courante, les concertations se poursuivent avec les masses à différents niveaux et dans de multiples domaines, ce qui constitue une garantie fondamentale pour l’accomplissement de notre mission. Lorsqu’on agit de manière concertée et avec persévérance, il n’y a pas de problèmes insolubles comme l’illustre si bien la morale de la légende du vieillard qui a perdu la raison et qui s’acharne à déplacer deux montagnes avec ses enfants: «L’unité des cœurs et des esprits permet de déplacer le Mont Taishan».

      Source

      Les yeux n’ont de valeur que s’ils voient avec discernement, les oreilles que si elles entendent distinctement et le cerveau que lorsqu’il est agile. En regardant à travers les