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Références aux classiques de la culture chinoise dans les discours de Xi Jinping


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se sortir sain et sauf d’une situation difficile et cause sa propre chute.

      La gouvernance d’un pays est comparable à un arbre: ses racines doivent s’enfoncer loin dans la terre pour que son feuillage soit luxuriant.

      –-Cité dans Le discours prononcé lors du séminaire thématique rassemblant les principaux dirigeants au niveau provincial ou ministériel pour étudier et appliquer l’esprit de la 3e session plénière du 18e Comité central du PCC et pour approfondir tous les aspects de la réforme et autres.

      Commentaire

      Qu’est-ce qui est fondamental pour la gouvernance du pays? Pour Xi Jinping, l’essentiel tient à la direction assurée par le PCC ainsi qu’au système socialiste. La voie de développement dans laquelle s’engage la Chine aujourd’hui est le résultat de son histoire et de la volonté du peuple. La pratique a déjà illustré parfaitement la supériorité de cette voie, qui a permis à l’économie chinoise de se hisser au deuxième rang mondial et doté le pays du premier réseau de protection sociale au monde, garantissant une couverture sociale à 1,3 milliard d’habitants. Comme l’a souligné Xi Jinping à différentes occasions, la Chine d’aujourd’hui domine un vaste territoire de 9 600 000 km2, est nourrie par une richesse culturelle accumulée par le peuple chinois à l’issue de longues luttes, et possède la force cumulée de 1,3 milliard de citoyens chinois. La Chine suit sa propre voie. Elle dispose d’un champ d’action plus vaste, est riche d’une solide assise historique, et possède une volonté inébranlable d’aller de l’avant. Pour que le pays soit bien gouverné, il est essentiel de renforcer cette triple confiance en soi. Si nous restons inflexibles sur ces fondamentaux, les réformes dans les domaines économique, politique, culturel, social et écologique ne cesseront de progresser et le développement du pays continuera de se poursuivre.

      Source

      An neuf de l’ère Zhenguan sous le règne de Empereur Taizong de la dynastie des Tang. L’empereur dit à ses intendants: «Jadis, lorsque nous avons reconquis la capitale, il n’y avait pas de palais qui ne regorge de belles femmes, d’antiquités et d’objets précieux. Mais mû par un appétit insatiable, Empereur Yangdi de la dynastie des Sui ne cessait d’imposer de nouveaux impôts exorbitants et lançait des expéditions punitives à tout bout de champ et sans raison valable. La population en a eu assez et le régime fut alors renversé. J’ai vu tout cela de mes propres yeux. C’est la raison pour laquelle je travaille chaque jour du matin au soir avec zèle, mon seul souhait étant de gouverner par la puissance de la vertu et par le non-agir et d’éviter que ne surviennent des troubles dans le pays. Progressivement, les gens ont pu se libérer des corvées, les récoltes annuelles se sont faites plus abondantes et la population a pu vivre dans la joie et la paix. La gouvernance d’un pays est comparable à un arbre: ses racines doivent s’enfoncer loin dans la terre pour que son feuillage soit luxuriant. Si le souverain parvient à régner dans la quiétude et avec la sérénité du non-agir, qu’est-ce qui empêcherait encore la population de mener une existence tranquille et de goûter les fruits de son labeur?

      –-Wu Jing (dynastie des Tang), Zhen Guan Zheng Yao: Zheng Ti Di Er (Les Annales politiques du règne Zhenguan: Structure politique, Chapitre II)

      Interprétation

      Les Annales politiques du règne Zhenguan est un livre qui retrace avec force détail l’administration éclairée de Empereur Taizong de la dynastie des Tang. C’est un ouvrage qui a inspiré de nombreuses générations suivantes grâce aux conversations qu’il relate entre Empereur Taizong et ses intendants sur la conduite des affaires de l’Etat.

      Le passage ci-dessus contient une analyse de Taizong sur les causes de la chute de la dynastie des Sui. Lorsque les Sui prennent d’assaut la capitale Chang’an, les palais comptent beaucoup de belles femmes et regorgent d’antiquités et de trésors. Mais insatiable comme il était, Empereur Yangdi de la dynastie des Sui continue à lever des impôts exorbitants et à lancer des expéditions punitives sans arrêt et sans bonne raison. La population ne supporte bientôt plus ce souverain et le régime est alors renversé. Pour Empereur Taizong, il s’agit d’une leçon à ne pas oublier. Il expose ensuite l’idée selon laquelle «la gouvernance d’un pays est comparable à un arbre: ses racines doivent s’enfoncer loin dans la terre pour que son feuillage soit luxuriant.» «Si le souverain parvient à régner dans la quiétude et avec la sérénité du non-agir, qu’est-ce qui empêcherait encore la population de mener une existence tranquille et de goûter les fruits de son labeur?» Cette question rhétorique révèle l’influence de la philosophie de Lao-Tseu sur la pensée politique de Empereur Taizong, un Lao-Tseu qui préconise la gouvernance par la vertu et par le non-agir. C’est en gardant présente à l’esprit cette leçon et en s’inspirant du principe de gouvernement préconisé par Lao-Tseu que Taizong adopta une série de mesures visant à atténuer les crispations sociales et qui annonçaient l’avènement de l’administration éclairée de Taizong, dont le règne fut connu pour la probité du souverain et la paix sociale.

      Un bon gouvernement s’appuie sur des actions concrètes et non sur les décrets écrits.

      –-Cité dans Le problème clé réside dans la concrétisation des mesures et autres.

      Commentaire

      Il existe deux sentences parallèles qui disent à gauche: «Tout le monde passe son temps à faire des réunions» et à droite: «Tout le monde passe son temps à diffuser des circulaires». En haut, entre les deux sentences, on lit: «Qui va les appliquer?». En citant ces sentences, le président Xi Jinping fustige une des mauvaises habitudes du moment, à savoir le peu de cas que l’on fait de la mise en application des mesures, car – et c’est l’idée maîtresse sur laquelle il insiste – «ce qui importe dans la politique, c’est de passer à l’action». Zhao Kuo, général du Royaume des Zhao qui ne savait faire la guerre que devant des cartes dans un état-major, provoqua la perte d’une armée de 400 000 hommes et ne laissa derrière lui qu’une leçon amère qui montre que les conversations creuses paralysent les actions et que les paroles stériles nuisent à la nation. Combattre les discours vides de sens, mettre l’accent sur les actions concrètes et privilégier l’application des mesures s’inscrivent dans la grande tradition du PCC et apparaissent comme la clef lui permettant de conduire le peuple vers de nouveaux succès en matière de révolution, de construction et de réforme du pays. Xi Jinping a demandé aux cadres dirigeants de respecter les «trois consignes de rigueur et trois règles d’honnêteté» et de «faire preuve d’esprit d’action dans l’élaboration de projets, la création d’entreprises, mais aussi dans leurs comportements personnels». L’action, ce mot qui clôt la demande adressée aux cadres dirigeants, est un terme important dans tous les aspects de l’exercice du pouvoir. Accomplir des actions concrètes, cela constitue pour le Parti une opportunité cruciale de faire montre de son aptitude à gérer le pays et représente pour les cadres dirigeants à tous les échelons une mise à l’épreuve capitale de leurs capacités. Pour ce faire, les cadres du PCC ne doivent pas perdre de vue les objectifs qu’ils se sont fixés ni pratiquer une politique visant à poursuivre à tout prix des résultats leur permettant d’obtenir des promotions. Conscients des difficultés qui les attendent, ils doivent braver les obstacles sans relâche et développer un style de travail alliant la recherche de la vérité et une approche concrète et réaliste des problèmes et de leurs solutions. Ils doivent se garder des paroles creuses et du brassage d’air.

      Source

      Or certaines politiques réussissent là où d’autres échouent. Un bon gouvernement s’appuie sur des actions concrètes et non sur les décrets écrits. Gouverner uniquement à coup de décrets reviendrait à mettre en scène une pièce de théâtre où tout serait parfait, que ce soit les costumes des acteurs, leur élocution et leur prestance sur scène, ou encore la qualité de leurs exposés et de leurs répliques, mais ça ne correspond pas du tout à la réalité!

      –-Tang Zhen (dynastie des Qing), Qian Shu: Quan Shi (Livre à l’affût: