du calendrier hébreu.
Katzir n’était cependant intéressé que par une fouille particulière qui se déroulait dans le plus grand secret. En conséquence, les tunnels du Mur Occidental étant ouverts aux visiteurs du dimanche au jeudi de sept heures du matin à six heures le soir et vendredi jusqu’à midi, certaines tâches de cette fouille secrète et illégale n’étaient possibles qu’après la fermeture du vendredi et durant toute la journée du samedi, le sabbat juif. Katzir arrivait toujours avant l’heure de la fermeture et se mêlait à l’équipe de creuseurs assermentés, qui étaient censés être des employés de la Western Wall Heritage Foundation.
Les travaux sur cette excavation ont été lancés environ un an et demi plus tôt avec la construction d’une trappe à technologie de pointe avec un conduit creusé verticalement pour la rendre invisible. La trappe était située juste en face de la Porte des Marchands de coton – construite en même temps que le marché au XIVème siècle par l’émir Mamelouke Tankiz – et en ligne avec le Dôme du Rocher. Le conduit vertical de neuf pieds était équipé d’une échelle en aluminium menant à une pièce carrée de 20 pieds qui servait de débarras d’où le creusement du tunnel avait été fait. L’évacuation des matériaux excavés et l’entrée des tôles en acier galvanisé, des tuyaux et de seuils de boue pour consolider le toit du tunnel, présentaient un problème. Des stratagèmes et des précautions compliqués devaient être pris pour éviter d’attirer l’attention ou la suspicion.
Le tunnel conduisait vers l’emplacement présumé du Puits des âmes qui, selon la croyance de certains toujours à prouver, contenait l’Arche de l’Alliance mythique contenant les originaux des tablettes des Dix Commandements que Dieu aurait donnés à Moïse sur le mont Sinaï lorsque les anciens israélites erraient dans le désert. Le mot Ark était l’origine du mot moderne Arche et dérivé du mot Arca en latin signifiant une boîte, un coffre ou une caisse. Les objets cachés dans ces conteneurs étaient considérés comme être arcane, et toute chose de profondément mystérieuse était un arcanum comme en alchimie et dans le Tarot (de l’italien Tarocchi). Un entrepôt pour la conservation des documents était une archive, les objets de l’antiquité étant archaïque. Par conséquent, l’excavation et l’étude des objets archaïques étaient appelés archéologie.
Une certaine confusion biblique tournait autour de ces tablettes : par exemple, dans Exode 40 : 20 il est dit qu’ « Il prit le témoignage, et le plaça dans l’arche ; il mit les barres à l’arche, et il posa le propitiatoire au-dessus de l’arche. » tandis que la référence réelle aux Commandements vient d’une rétrospective ultérieure dans le Deutéronome. C’est apparemment à ce moment-là, avant que les israélites emmènent l’Arche en Jordanie, que Moïse leur avait rappelé sa grande puissance et les événements antérieurs sur le mont Horeb. Il rappela comment les tablettes en pierre, écrites du doigt de Dieu, étaient celles qu’il avait jetées à terre et brisées devant leurs yeux. Il raconta ensuite comment il reçut l’ordre de tailler deux autres tablettes – sur lesquelles devaient être inscrit ce qui ne l’avait pas été sur les premières tablettes – et que c’était ces tablettes qu’il avait placé dans l’Arche.
L’affirmation que les tablettes en pierre d’origine sur lesquelles Dieu avait écrit n’avaient pas été en fait placées dans l’Arche était naturellement la cause d’une consternation, parce que le récit de l’Arche était basé sur cette même hypothèse que les érudits judaïques reconnaissaient être suspects. Pour résoudre ce problème, un compromis fut approuvé au Moyen-âge par les théologiens concluant l’existence de deux Arches : une que Béséléel avait construite (Exode 31) et sa réplique contenant les tablettes brisées par Moïse. Il fut néanmoins souligné que c’était l’Arche d’origine de Béséléel qui avait fini dans le Temple de Salomon. Le sort de la réplique contenant les Commandements était devenu un problème que les historiens juifs avaient religieusement évité d’aborder et avaient laissé le travail d’exploration de la fable à une fraternité chrétienne éthiopienne.
L’une des nombreuses idées fausses est que Moïse ait écrit le Pentateuque (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome), alors que les savants savaient qu’ils avaient été écrits par des scribes à Jérusalem à différentes époques, probablement à la fin de la période postexilique – entre la fin de l’exil juif à Babylone en 538 av. J.- C. et le 1er siècle – dans le but de concocter une histoire mythique pour une nation hébraïque basée sur les coutumes, les déclarations et les légendes d’autres nations. Environ 700 ans après la mort de Moïse, le Deutéronome fut écrit d’une manière qui suggérait que les mots étaient sortis directement de la bouche de Moïse. Ce fut également le cas de l’Exode, faisant partie de la création du folklore qui justifierait l’invasion des israélite tirée du récit cananéen en alléguant la volonté de Dieu lorsque Moïse a déclaré soi-disant « lorsque l’Eternel, ton Dieu, te les auras livrées et que tu les auras battues, tu les dévoueras par interdit, tu ne traiteras point d’alliance avec elles, et tu ne leur feras point grâce. » (Deutéronome 7 :2). « Car tu dévoueras ces peuples par interdit, les Héthiens, les Amoréens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens, et les Jébusiens, comme l’Eternel, ton Dieu, te l’a ordonné. » (Deutéronome 20 :17) ; « l’Eternel, ton Dieu, marchera lui-même devant toi, il détruira ces nations devant toi, et tu t’en rendras maître. Josué marchera aussi devant toi, comme l’Eternel l’a dit. » (Deutéronome 31 :3) Aujourd’hui au 21ème siècle, le peuple palestinien se trouve encore dépossédé de ses terres, privé de sa culture et ethniquement nettoyé avec une impunité arrogante, conformément aux concoctions artificielles des anciens scribes hébreux.
Le consensus de l’opinion savante est que ces récits provenaient de quatre sources différentes, combinées sur une période de temps pour produire les cinq premiers livres de la bible sous forme de composé. Les sources étaient mentionnées comme J, la source Jahwiste (de la translittération allemande de l’hébreu de YHWH) ; E, la source Elohiste ; P, la source de prêtre ; et D, la source deutéronomiste. Par conséquent, le Pentateuque (que les juifs appellent la Torah) fut composé de documents provenant de six siècles de folklore combinés pour produire un récit imaginable de la création du monde par Dieu et de sa relation aux hommes en général et en particulier avec les juifs.
Une contradiction apparente indélébile existait au sujet du sanctuaire transportable de l’Arche. Les détails de description du Tabernacle de la Congrégation dans le Pentateuque de prêtre (‘P’) sont tout-à-fait différents de la description beaucoup plus simple de l’Elohist (‘E’) disant que « Moïse prit la tente et la dressa hors du camp, à quelque distance ; il l’appela tente d’assignation ; et tous ceux qui consultaient l’Eternel allaient vers la tente d’assignation, qui était hors du camp. » (Exode 33 :7). La description du prêtre décrivant un magnifique Tabernacle situé au milieu du camp avec des préposés et des gardiens lévites est entièrement en contraste avec la description de l’Exode. Cette version du Tabernacle – qui par la suite fut considérée comme celle reproduite dans le Temple de Salomon – avait de lourds murs en planches drapés de peaux épaisses de lin et de chèvre et pourvu d’un autel, de meubles, de tentures, d’anneaux et autres ornements. Un sanctuaire difficile à transporter contrairement à la simplicité de la tente sanctuaire d’Elohim.
Il convient également de noter qu’à la période évangélique du premier siècle, il n’y avait pas encore aucun texte juif disponible mais uniquement une série de textes écrits par différentes personnes, comme le prouve la découverte de parchemins dans la cave de Qumrân située environ à deux kilomètres à l’intérieur des terres de la rive nord-ouest de la mer Morte. Ces parchemins étaient destinés à être utilisés dans les synagogues plutôt que d’être mis à la disposition du grand public. Le premier ensemble de textes composés reconnus comme étant la bible hébraïque n’a existé qu’après la chute de Jérusalem sous les romains en l’an 70 avec la composition de l’Ancien Testament écrit dans un style hébreu utilisant uniquement des consonnes. Une traduction en grecque fut alors réalisée – appelée le Septante (du latin septuaginta : soixante-dix) parce que soixante-douze