pour les arabes dans les rangs du Sayeret Matkal étaient suffisamment développées pour permettre à ceux qui le souhaitaient de poursuivre une carrière politique – tels que le premier ministre Ehud Barak et Benjamin Netanyahu – sans avoir à lire l’odieuse Torah du roi dans laquelle les rabbins Yitzhak Shapira et Yosef Elitzur – les rabbins de l’occupation et les arbitres de la loi juive de Od Yosef Chai Yeshiva à Yitzhar – ont rédigé que « l’interdiction de tuer un gentil ne découle pas de la valeur intrinsèque de sa vie, et n’est pas essentiellement légitime en tant que telle. » Le livre se lit tel un manuel d’instructions rabbiniques décrivant les scénarios autorisant de tuer des bébés, des enfants et des adultes non-juifs avec l’affirmation que « il est clair qu’ils grandiront pour nous faire du mal. »
Les commandos de Maglan ont été aussi efficaces et sans limites dans leur comportement en se vantant du record de leurs impressionnantes opérations secrètes au Liban, y compris la deuxième guerre du Liban en 2006 que beaucoup d’israéliens considèrent comme n’étant pas particulièrement une victoire en raison de la perte 121 soldats et 44 civils israéliens, et des villes et des communautés rurales qui avaient subi un barrage de plus de 4 000 roquettes poussant près de 200 000 israéliens à fuir leurs maisons vers le nord et à chercher un abri ailleurs. Des renseignements stratégiques avaient toutefois permis à l’armée de l’air israélienne de lancer des attaques dévastatrices dans lesquelles l’arsenal de roquettes à longue-portée de Hezbollah fut détruit.
Katzir avec d’autres membres du Maglan avaient planté des dispositifs d’écoute sophistiqués – l’un des nombreux outils de surveillance à la disposition d’Israël – pour espionner et suivre les mouvements des communications du groupe militant libanais. Ces incursions au Liban par les commandos d’élite de l’IDF ne sont pas toujours des ‘opérations propres’, car des civils libanais avaient été tués pour éviter de causer un scandale politique lors des missions hautement prioritaires. Ces victimes étaient considérées dans le jargon militaire hébreux comme un ‘mikreh muzar’ ou ‘incident étrange’. Plus récemment, le militaire israélien avait révoqué la ‘directive hannibale’ qui demandait aux troupes israéliennes d’empêcher leurs camarades d’être capturés, même si cela signifiait de les tuer, comme ce fut le cas lors de plusieurs combats à Gaza.
La liquidation de palestiniens ‘gênants’ n’était pas un problème à Yaakov Katzir, un homme de cinq pieds solidement bâti aux cheveux noirs courts et aux traits sémitiques reconnaissables et sombres. Depuis qu’il avait fini son service militaire, il était devenu membre de la Fraternité Hiramique du Troisième Temple, son dévouement à la cause fut d’être un fanatique sans réserve.
Les réunions mensuelles de la Fraternité avaient lieu dans la salle de réunion d’une entreprise technologique israélienne située dans le parc technologique de Malha. En tant que quartier du sud-ouest de Jérusalem – et faisant partie de l’Empire ottoman depuis 1596 jusqu’au mandat britannique de la Palestine prenant effet en 1923 – Malha était connue sous le nom d’al-Maliha jusqu’à la Nakba palestinienne en 1948 ou ‘catastrophe’ lorsque près de 530 villages palestiniens ont été détruits par les forces paramilitaires sionistes également responsables de nombreux massacres, y compris celui de Deir Yassin. Les nouvelles de ces massacres et d’autres atrocités ont fait naître la peur et la panique chez les civils et força près de 750 000 palestiniens de fuir leurs maisons dont un bon nombre fut ensuite détruit ou occupé sans gêne par les émigrés juifs.
Même si les documents dans les archives israéliennes sur l’exode forcée avaient, selon la loi israélienne, été classifiés secrets il y a longtemps, ils avaient néanmoins été reclassés comme ‘top secrets’ et gardés scellés et cachés des chercheurs. La prévention à l’accès à ces documents controversés et embarrassants – y compris les rapports de massacres, de viols et d’autres atrocités commis par les combattants israéliens, soi-disant les plus ‘moraux’ – avaient été rappelés par la publication de livres d’historiens cherchant sans succès à découvrir les faits réels.
Etonnamment, cependant, un dossier intitulé ‘La fuite en 1948’ avait réussi à échapper au masque secret de la censure israélienne pour révéler des documents datant de 1960 à 1964 décrivant comment la version israélienne assainie des événements a évolué. C’est apparemment sous la direction du premier ministre David Ben-Gurion que des savants éminents de la fonction publique furent chargés de présenter des preuves à l’appui qu’Israël n’avait pas expulsé les palestiniens mais que ces derniers avaient quitté le pays de leur propre gré.
Évidemment, Ben Gurion avait en tant que premier ministre d’Israël reconnu l’importance du récit historique et comme sioniste avait concocté un récit justifiant la présence juive en Palestine affirmant que les palestiniens qui vivaient là avant l’intrusion violente du sionisme avaient le droit eux-mêmes d’essayer de soumettre leur propre récit de ‘La Catastrophe’ expliquant comment près de 750 000 d’entre eux avaient été terrorisés et expulsés de force pour devenir réfugiés. Ben-Gurion pensait que ces récits israéliens étaient de la plus haute importance dans les efforts diplomatiques d’Israël pour légitimer son existence et contrer le mouvement national palestinien. La prétention des palestiniens d’avoir été expulsés de leurs terres fut considérée comme étant un fait irréfutable. La communauté internationale considéra à la suite que le souhait des palestiniens à retourner à leur patrie était un droit justifié. Si d’un autre côté la communauté internationale ‘avalait’ le faux récit israélien affirmant que les palestiniens étaient partis de leur propre gré après avoir été persuadés par leurs dirigeants de le faire avec la promesse de retour après la victoire des arabes, alors la communauté internationale serait moins enclins à compatir pour leur cause.
La majorité des historiens – qu’ils soient sionistes ou autres – sont maintenant d’accord sur le fait que les habitants palestiniens d’au moins 120 villages ont été expulsés de force par les force paramilitaires juives, que la moitié des habitants des villages avaient fui à cause des combats et qu’on les avait ensuite empêché de retourner chez eux, et qu’il y eut uniquement que quelques cas où des villageois sont partis parce que leurs dirigeants leur avaient demandé de le faire. Bien que de nombreux documents d’archives israéliennes racontant la Nakba palestinienne soient toujours classifiés, les informations découvertes étaient suffisantes pour établir que dans la plupart des cas, les commandants en chef des forces paramilitaires israéliennes avaient ordonnés l’expulsion des palestiniens ; avait donné l’ordre que leurs maisons soient détruites ; et que non seulement Ben-Gurion avait gardé l’information pour lui-même mais qu’il avait également donné une autorisation orale ou verbale.
Bien que les documents israéliens disponibles ne fournissent pas de réponse claire quant à l’intention délibérée ou non d’expulser les palestiniens, le fait est que ‘les nouveaux historiens’ – historiens israéliens qui ont remis en question la validité des versions traditionnelles de l’histoire israélienne, y compris le rôle d’Israël dans l’Exode palestinienne de 1948 et la volonté arabe à discuter de la paix – tel que Benny Morris, ont maintenu que Ben Gurion avait un plan spécifique pour chasser les palestiniens et créer une patrie juive. Ce qui suit est un extrait de la version censurée des mémoires de Yitzhak Rabin publiée dans le New York Times le 23 octobre 1979 :
« Nous sommes sortis, Ben-Gurion nous accompagnait. Allon répéta sa question, Que faire de la population palestinienne ? Ben-Gurion agita sa main en un geste disant ‘Chassez-les !’ »
En dépit des preuves du contraire, un assaut des relations publiques israéliennes s’est ensuivi de mensonges éhontés affirmant « Nous n’avons pas expulsés les arabes de la Terre d’Israël… Après qu’ils soient restés dans notre zone contrôlée, aucun arabe n’a été expulsé par nous, » et « en vain, nous avons crié aux arabes qui traversaient les frontières : Restez avec nous ! » Les contemporains ayant des relations avec le gouvernement ou les forces paramilitaires lors du conflit étaient pleinement conscients que des centaines de milliers de palestiniens