Блейк Пирс

Avant qu’il ne tue


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« Elle travaillait un peu depuis la maison durant la journée. Elle faisait des sites internet et de la rédaction, ce genre de choses. Mais je ne pense pas qu’elle gagnait beaucoup d’argent. Elle faisait l’autre boulot pour gagner plus d’argent car notre père… il a cassé les ponts il y a longtemps. Il n’envoie plus jamais d’argent. Alors maman… elle a dû accepter cet autre boulot. Elle le faisait pour moi et pour Dalton et… »

      « Je sais, » dit Mackenzie et cette fois-ci elle s’approcha de lui. Elle lui posa la main sur l’épaule et il eut l’air d’en être reconnaissant. Elle voyait bien aussi qu’il avait vraiment envie de pleurer mais qu’il n’allait probablement pas le faire devant des étrangers.

      « Détective Porter, » appela Mackenzie. Porter apparut depuis l’autre pièce, en la fixant du regard. « Vous avez encore des questions à poser ? » Elle secoua subtilement la tête en posant cette question, en espérant qu’il comprendrait le message.

      « Non, je pense que c’est tout, » dit Porter.

      « OK, » dit Mackenzie. « Encore merci pour le temps que vous nous avez consacré. »

      « Oui, merci, » dit Porter, en rejoignant Mackenzie dans le salon. « Jennifer, vous avez mon numéro. Si vous pensez à quoi que ce soit qui puisse nous aider, n’hésitez pas à appeler. Même un détail des plus infimes peut s’avérer utile. »

      Jennifer hocha de la tête et parvint à dire merci d’une voix enrouée.

      Mackenzie et Porter se dirigèrent vers la sortie, descendirent une volée de marches en bois et s’engagèrent dans le parking de l’immeuble d’appartements. Quand ils furent à une certaine distance de l’appartement, Mackenzie rattrapa Porter. Elle sentait une immense colère émaner de lui mais elle l’ignora.

      « J’ai une piste, » dit-elle. « Kevin m’a dit que sa mère avait déposé une injonction restrictive l’année dernière contre une personne à son boulot. Il a dit que c’était la seule fois où il l’avait vue visiblement fâchée ou contrariée au sujet de quelque chose. »

      « Tant mieux, » dit Porter. « Au moins quelque chose de positif est ressorti du fait que tu m’aies mis à l’écart. »

      « Je ne t’ai pas mis à l’écart, » dit Mackenzie. « J’ai simplement vu que la situation ne s’arrangeait pas entre toi et le plus âgé des garçons, alors je suis intervenue afin d’y apporter une solution. »

      « C’est des conneries, » dit Porter. « Tu m’as fait paraître faible et inférieur devant ces enfants et leur tante. »

      « Ce n’est pas vrai, » répondit Mackenzie. « Et même si c’était vrai, en quoi c’est important ? Tu parlais à ces gosses comme si c’était des idiots qui comprenaient à peine le français. »

      « Tes actes ont clairement fait preuve d’un manque de respect, » dit Porter. « Je te rappelle que je fais ce boulot depuis avant que tu naisses. Si j’ai besoin que tu interviennes pour m’aider, je te le ferai savoir. »

      « Tu avais terminé, Porter, » répondit-elle. « Tu avais terminé de leur parler, tu te rappelles ? Tu n’avais rien de plus à leur dire. Tu étais déjà sur le pas de la porte et ce n’était pas le bon choix. »

      Ils étaient maintenant arrivés à la voiture et en la déverrouillant, Porter regarda furieusement Mackenzie dans les yeux par-dessus le toit du véhicule.

      « Quand on sera rentré au commissariat, je vais faire une demande à Nelson pour être réassigné. J’en ai assez de ce manque de respect. »

      « Manque de respect, » dit Mackenzie, en secouant la tête. « Tu ne connais même pas la signification de ce mot. Pourquoi tu ne commences pas par regarder la manière dont tu me traites. »

      Porter laissa échapper un soupir et rentra dans la voiture sans ajouter un mot. Décidée à ne pas laisser l’humeur tendue de Porter affecter son moral, Mackenzie rentra également dans le véhicule. Elle se retourna pour regarder l’appartement et se demanda si Kevin s’était finalement laissé aller à pleurer. Tout bien considéré, les tensions entre elle et Porter étaient bien peu de choses.

      « Tu fais passer l’information ? » demanda Porter, visiblement fâché d’avoir été mis à l’écart.

      « Oui, » dit-elle, en sortant son téléphone. Alors qu’elle cherchait le numéro de Nelson, elle sentit un sentiment de satisfaction l’envahir. Une injonction restrictive placée il y a un an et maintenant Hailey Lizbrook était morte.

      On a notre homme, pensa-t-elle,

      Mais en même temps, elle ne pouvait pas s’empêcher de penser que clôturer cette affaire ne pouvait pas être aussi facile.

      CHAPITRE SIX

      Mackenzie arriva finalement chez elle à 22h45. Elle était exténuée. La journée avait été longue et épuisante mais elle savait déjà qu’elle ne s’endormirait probablement pas tout de suite. Toutes ses pensées étaient concentrées sur la piste que Kevin Lizbrook lui avait fournie. Elle avait passé l’information à Nelson qui lui avait assuré qu’un de ses hommes appellerait le club de strip-tease ainsi que le cabinet d’avocats avec lequel Hailey Lizbrook avait obtenu son injonction restrictive.

      Sans cesser d’y penser, Mackenzie mit un peu de musique, prit une bière dans le frigo et se fit couler un bain. Elle n’était pas vraiment fan des bains mais ce soir tous les muscles de son corps avaient besoin de se relâcher. Pendant que la baignoire se remplissait, elle se balada à travers la maison en rangeant les affaires que Zack avait laissées traîner, attendant probablement encore la dernière minute avant de partir bosser.

      Elle et Zack avaient emménagé ensemble il y avait un peu plus d’un an, s’efforçant de passer par toutes les étapes de leur relation afin de postposer le mariage le plus longtemps possible. Mackenzie se sentait prête à se marier mais Zack était terrifié à l’idée. Ils étaient ensemble depuis trois ans maintenant et les deux premières années avaient été fantastiques. Mais cette dernière année avait surtout été marquée par la monotonie et la peur que Zack ressentait à l’idée d’être seul ou d’être marié. S’il pouvait rester quelque part entre ces deux états, avec Mackenzie en tant que tampon, il serait vraiment heureux.

      Cependant, pendant qu’elle ramassait deux assiettes sales laissées sur la table du salon et enjambait un disque Xbox qui traînait au sol, Mackenzie se demanda si elle n’en avait pas un peu assez de n’être qu’un tampon. En plus de ça, elle n’était pas vraiment sûre qu’elle accepte de se marier avec Zack, même s’il lui faisait sa demande demain. Elle ne le connaissait que trop bien. Elle avait vu à quoi pouvait ressembler sa vie mariée avec lui et franchement ce n’était pas très tentant.

      Elle était coincée dans une relation sans issue, avec un partenaire qui ne l’appréciait pas à sa juste valeur. De la même manière, elle se rendit compte qu’elle était coincée dans un boulot avec des collègues qui ne l’appréciaient pas beaucoup non plus. On aurait dit que toute sa vie était coincée. Elle savait qu’elle devait y changer quelque chose mais ça lui semblait une tâche énorme. Et puis avec son état avancé de fatigue, elle n’en avait juste pas l’énergie.

      Mackenzie se rendit dans la salle de bains et arrêta le robinet. Des volutes de vapeur s’échappaient de la surface de l’eau. C’était comme une invitation à y entrer. Elle se déshabilla en se regardant dans le miroir et se rendit d’autant plus compte qu’elle avait gâché trois ans de sa vie avec un homme qui n’avait absolument aucune envie de s’engager avec elle. Elle se trouvait attrayante, avec son style naturel. Son visage était joli (peut-être même encore un peu plus quand elle attachait ses cheveux) et elle avait une silhouette solide, mince et musclée. Son ventre était plat et dur, tellement dur que parfois Zack plaisantait en disant que ses abdos l’intimidaient.

      Elle se glissa dans la baignoire et posa