Блейк Пирс

Avant qu’il ne tue


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profond d’elle-même.

      Elle ferma les yeux et somnola, sans que cette image ne la quitte. Elle sentit une présence palpable, comme si Hailey Lizbrook était avec elle dans la pièce, l’exhortant à résoudre l’affaire de son meurtre.

      *

      Zack rentra à la maison une heure plus tard, après son quart de douze heures dans une usine de textile du coin. À chaque fois que Mackenzie sentait l’odeur de crasse, de sueur et de graisse sur lui, ça lui rappelait combien Zack avait peu d’ambition. Mackenzie n’avait rien contre ce boulot en soi. C’était un travail respectable fait pour des hommes qui voulaient se consacrer au dur labeur. Mais Zack avait un diplôme de licence qu’il avait eu l’intention d’utiliser afin d’obtenir une place dans un programme de maîtrise pour devenir professeur. Il avait abandonné cette idée il y a cinq ans et il était depuis lors coincé dans un poste de chef de quart à l’usine de textile.

      Mackenzie en était à sa deuxième bière au moment où il rentra. Elle était assise sur le lit à lire un bouquin. Elle avait pensé s’endormir vers trois heures du matin afin d’avoir cinq heures de sommeil derrière elle avant de se rendre au boulot à neuf heures le lendemain matin. Elle n’avait jamais vraiment eu besoin de beaucoup dormir et les nuits où elle avait dormi plus de six heures, elle avait été complètement léthargique et à moitié endormie toute la journée du lendemain.

      Zack entra dans la chambre avec ses vêtements miteux de travail. Il lança ses chaussures à côté du lit et l’observa. Elle portait un débardeur et un short cycliste.

      « Salut, chérie, » dit-il, la dévorant des yeux. « C’est agréable de rentrer à la maison et de voir un tel spectacle. »

      « Comment s’est passée ta journée ? » demanda-t-elle, en levant à peine les yeux de son livre.

      « Ça a été, » dit-il. « Puis je suis rentré à la maison et je t’ai trouvée dans cette tenue et d’un coup tout a été beaucoup mieux. » Il disait cela tout en rampant sur le lit dans sa direction. Sa main toucha le côté de son visage alors qu’il cherchait à lui donner un baiser.

      Elle laissa tomber son livre et s’éloigna brusquement. « Zack, tu as perdu la tête ? » demanda-t-elle.

      « Quoi ? » dit-il, visiblement déconcerté.

      « Tu es tout sale et dégoûtant. Non seulement j’ai prix un bain mais en plus tu es occupé à tacher les draps de crasse, de graisse et de que sais-je encore. »

      « Ah, fait chier, » dit Zack, visiblement contrarié. Il roula en-dehors du lit, en faisant exprès de toucher les draps autant que possible. « Pourquoi tu es aussi coincée ? »

      « Je ne suis pas coincée, » dit-elle. « Je n’ai juste pas envie de vivre dans une porcherie. Au fait, merci pour avoir rangé et ramassé tes affaires avant d’aller travailler. »

      « C’est vraiment chouette de rentrer à la maison, » ricana Zack, en se dirigeant vers la salle de bains et en fermant la porte derrière lui.

      Mackenzie soupira et avala le reste de sa bière cul sec. Elle regarda alors en direction des bottines sales que Zack avait laissées traîner au sol. Elle savait qu’elles y resteraient jusqu’à ce qu’il les enfile le lendemain. Elle savait également que lorsqu’elle se lèverait demain matin et se rendrait dans la salle de bains pour se préparer, elle y trouverait ses habits sales empilés sur le sol.

      Au diable tout ça, pensa-t-elle, en se penchant à nouveau sur son bouquin. Elle ne lut que quelques pages tout en entendant Zack qui prenait sa douche dans la salle de bains. Elle mit le livre de côté et retourna jusqu’au salon. Elle ramassa son porte-document, le ramena dans la chambre et en sortit les dossiers les plus actualisés sur le meurtre Lizbrook qu’elle avait récupérés au commissariat avant de rentrer à la maison. Même si elle avait vraiment envie de se reposer, ne serait-ce que quelques heures, elle n’y parvenait pas.

      Elle examina les dossiers, à l’affût de tout détail qu’ils auraient éventuellement négligé. Une fois qu’elle fut certaine que tout avait été traité, elle revit de nouveau les yeux remplis de larmes de Kevin et ça la motiva à reprendre de nouveau les dossiers.

      Mackenzie était tellement absorbée par ses dossiers qu’elle ne remarqua pas que Zack entrait dans la pièce. Il sentait bien meilleur maintenant et avec seulement une serviette autour de la taille, il était bien plus attirant aussi.

      « Désolé pour les draps, » dit Zack sur un ton un peu absent, tout en laissant tomber sa serviette et en enfilant un boxer. « Je… Je ne sais pas… Je ne me rappelle plus à quand date la dernière fois où tu as fait un peu attention à moi. »

      « Tu veux parler de sexe ? » demanda-t-elle. Elle venait de se rendre compte qu’elle était étonnamment d’humeur à faire des galipettes. Peut-être que c’était tout ce dont elle avait besoin pour finalement se relaxer et s’endormir.

      « Pas seulement le sexe, » dit Zack. « Je me réfère à tout type d’attention. Je rentre à la maison et je te trouve soit déjà endormie, soit à lire des comptes-rendus d’affaires. »

      « Ça, c’est après avoir ramassé toute la merde que tu as laissée traîner toute la journée, » dit-elle. « Tu vis comme un petit garçon qui s’attend à ce que sa maman range derrière lui. Alors oui, des fois je me replonge dans le boulot, histoire d’oublier combien tu peux être frustrant parfois. »

      « De nouveau la même chose ? » demanda-t-il.

      « Quelle même chose ? »

      « Tu utilises de nouveau ton travail comme un moyen de m’ignorer ? »

      « Je ne l’utilise pas comme un moyen de t’ignorer, Zack. Mais là maintenant, je suis plus préoccupée par le fait d’attraper l’homme qui a brutalement assassiné la mère de deux enfants plutôt que de m’assurer que tu aies toute l’attention dont tu as besoin. »

      « Ça, c’est exactement la raison pour laquelle je ne suis vraiment pas pressé de me marier. Tu es déjà mariée avec ton boulot, » répondit Zack.

      Elle aurait pu lui répondre d’une centaine de manières différentes mais Mackenzie savait que ça n’en valait pas la peine. Elle savait qu’au fond, il avait raison, d’une certaine façon. La plupart du temps, elle trouvait les comptes-rendus d’affaires qu’elle ramenait à la maison plus intéressants que Zack. Elle l’aimait toujours, bien sûr, mais il ne lui apportait rien de neuf, aucun défi.

      « Bonne nuit, » dit-il sur un ton amer, en se glissant dans le lit.

      Elle regarda son dos nu et elle se demanda si, d’une certaine manière, elle ne devrait pas lui accorder plus d’attention. Ça ferait d’elle une meilleure petite amie, non ? Est-ce que ça ferait d’elle un meilleur investissement pour un homme qui était terrifié à l’idée du mariage ?

      Avec la possibilité du sexe définitivement enterrée, Mackenzie haussa tout simplement les épaules et se remit à lire les dossiers de l’affaire.

      Si sa vie personnelle devait disparaître en arrière-plan, et bien tant pis. Cette vie, la vie à l’intérieur de cette affaire, lui semblait de toutes façons bien plus réelle à ses yeux.

      *

      Mackenzie rentra dans la chambre de ses parents et avant de passer le seuil, elle sentit une odeur qui lui retourna l’estomac. C’était une odeur qui lui piquait au nez et qui lui rappelait l’intérieur de sa tirelire, c’était comme une odeur métallisée.

      Elle entra dans la chambre et vit l’extrémité du lit, un lit où sa mère n’avait plus dormi depuis plus d’un an. Un lit bien trop grand pour son père tout seul.

      Elle le vit allongé sur le lit, les jambes pendant sur le côté, les bras étendus comme s’il allait s’envoler. Il y avait du sang partout : sur le lit, au mur et même jusqu’au plafond. Il