Блейк Пирс

Avant Qu’il Ne Languisse


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abandonnés, des trésors comme des jouets en parfait état, des bande-dessinées de valeur, et un coffre-fort authentique, fermé, qui contenait plus de cinq mille dollars.

      Ils s’arrêtèrent finalement devant le local marqué C-2. Il avait apparemment présélectionné la clef avant leur arrivée ; il sortit une clef unique de sa poche et ouvrit le cadenas de la porte accordéon. Ensuite, il enroula la porte vers le haut, révélant l’odeur de renfermé de l’intérieur. Underwood appuya sur un interrupteur sur le mur et l’ampoule illumina un local presque vide.

      - La famille n’est pas venue récupérer ses affaires ? demanda Mackenzie.

      - J’ai reçu un appel de sa mère il y a quatre jours, précisa-t-il. Elle viendra à un moment ou un autre, mais elle ne m’a pas encore donné de date précise.

      Mackenzie fit le tour du local en cherchant des ressemblances avec ce qu’ils avaient vu dans le local de Claire Locke. Mais soit qu’Elizabeth Newcomb n’ait pas le même tempérament de battante que Claire Locke ou que les preuves de se résistance aient déjà été effacées par les policiers et les détectives locaux, ils ne trouvèrent rien.

      Mackenzie s’approcha des objets stockés au fond. La plupart se trouvaient dans des boîtes de rangement en plastique, étiquetées avec du scotch de masquage et un marqueur noir : Livres et magazines, Enfance, Affaires de maman, Décorations de Noël, Vieux ustensiles de pâtisserie.

      La manière même dont elles étaient empilées semblait très organisée. Il y avait quelques cartons de plus petite taille pleins d’albums photo et de photos encadrées. Mackenzie y jeta un coup d’œil mais ne repéra rien qui pourrait l’aider. Elle se contenta de faire défiler des photos de famille heureuse, de paysages de plage, et d’un chien qui avait apparemment été très choyé.

      Ellington s’approcha d’elle et observa les boîtes. Il se planta les mains sur les hanches, une attitude qui signifiait chez lui qu’il se trouvait dans une impasse. Mackenzie se surprenait encore parfois de si bien le connaître.

      - Je pense que tout ce qu’on aurait pu trouver ici a déjà été analysé par la police, dit-il. On pourrait peut-être dénicher quelque chose dans les dossiers.

      Mackenzie hochait la tête, mais son regard fut attiré ailleurs. Elle avança jusqu’au coin le plus éloigné, où trois boîtes en plastique étaient superposée. Installée dans le coin, si éloigné qu’elle ne l’avait pas repérée quand elle avait commencé à inspecter l’endroit, se trouvait une poupée. C’était une poupée assez ancienne, les cheveux emmêlés, avec de légères traces de saleté sur les joues. Elle ressemblait à une poupée tout droit sortie du tournage d’un film d’horreur ringard.

      - Flippant, commenta Ellington en suivant son regard.

      - Cela fait tache dans un box aussi bien organisé, renchérit Mackenzie.

      Elle souleva la poupée avec précaution, du bout des doigts, au cas où ce serait une sorte d’indice. Bien entendu, au premier coup d’œil, on aurait dit un objet laissé au hasard parmi les affaires de quelqu'un – peut-être abandonné à la dernière minute, après coup.

      Mais tous les objets dans ce box sont méticuleusement rangés et organisés. La poupée sort du lot. Et ce n’est pas uniquement cela, c’est presque comme si elle était placée là pour être remarquée.

      - Je pense qu’on devrait l’emballer, dit-elle. Pourquoi est-ce le seul objet qui ne se trouve pas dans une boîte, qui n’est pas bien rangé ? Cet endroit est étrangement ordonné. Pourquoi laisser la poupée en vrac ?

      - Tu penses que le tueur l’aurait placée ici ? demanda Ellington.

      Mais avant même qu’il termine de poser la question, elle sentit qu’il considérait qu’il s’agissait d’une possibilité réelle, lui aussi.

      - Je ne sais pas, répondit-elle. Je pense qu’il pourrait être intéressant de jeter un autre coup d’œil au local de Claire Locke. Et je voudrais aussi savoir quand nous pourrons obtenir le dossier complet des meurtres de l’Oregon sur lesquels tu as travaillé… dans tes premiers temps comme agent.

      Elle termina la phrase avec un sourire. Elle ne ratait jamais une opportunité de le taquiner parce qu’il avait sept ans de plus qu’elle.

      Ellington se tourna vers Underwood. Il se tenait près de la porte, en faisant mine de ne pas écouter.

      - Je suppose que vous n’avez pas parlé avec Mlle Newcomb en dehors du moment où vous lui avez loué ce local ?

      - J’ai bien peur que non, répondit Underwood. J’essaie d’être amical et accueillant avec tout le monde mais j’ai beaucoup de clients, vous savez ? (Il jeta un coup d’œil à la poupée que Mackenzie tenait toujours à la main et fronça les sourcils). Je vous l’ai dit… beaucoup de trucs bizarres dans ces boxes d’entreposage.

      Mackenzie n’en doutait pas. Mais cet élément particulièrement étrange semblait ne pas avoir sa place ici. Et elle comptait bien comprendre de quoi il en retournait.

      CHAPITRE NEUF

      À cause de l’heure tardive, Quinn Tuck fut naturellement irrité quand Mackenzie l’appela. Mais malgré tout, il leur expliqua comment entrer dans le complexe et leur indiqua où se trouvait le double des clefs. Il était presque minuit lorsque Mackenzie et Ellington ouvrirent à nouveau le box de Claire Locke. Mackenzie ne put refouler l’impression qu’ils tournaient en rond – un sentiment qui n’était pas spécialement encourageant si tôt dans l’affaire – mais elle avait aussi le pressentiment qu’il s’agissait de l’initiative adéquate.

      Mackenzie entra dans le box sans cesser de penser à la poupée trouvée dans celui d’Elizabeth Newcomb. C’était peut-être seulement à cause de l’heure tardive, mais l’endroit semblait plus glauque cette fois. Les caisses et les cartons n’étaient pas aussi parfaitement organisés que ceux d’Elizabeth Newcomb, mais ils étaient nettement agencés.

      - Un peu triste, n’est-ce pas ? lança Ellington.

      - Quoi donc ?

      - Ces objets… ces cartons et ces boîtes. Il y a des chances pour que les personnes pour qui ces objets étaient précieux ne les ouvrent plus jamais.

      C’était une pensée triste, que Mackenzie avait tenté de bannir de son esprit. Elle avança jusqu’au fond du box avec le sentiment de faire intrusion dans un espace privé. Ellington et elle se mirent tous les deux à chercher une poupée ou autre objet qui ne semblerait pas être à sa place mais ne trouvèrent rien. Alors, Mackenzie réalisa qu’elle s’attendait à trouver quelque chose d’évident, comme une poupée. Il s’agissait peut-être d’autre chose, d’un objet plus petit…

      À moins qu’il n’y ait pas le moindre lien entre les deux meurtres, pensa-t-elle.

      - Tu as vu ça ? demanda Ellington.

      Il s’était agenouillé face au mur de droite. Il hocha la tête en direction du coin du box, dans le petit interstice entre le mur et la pile de cartons. Mackenzie se pencha et vit ce qu’Ellington avait repéré.

      C’était une théière miniature – qui ne se distinguait pas seulement par sa taille, mais parce qu’elle ressemblait à une théière issu d’un kit avec lequel les petites filles jouaient à la dînette.

      Elle s’agenouilla pour la ramasser. Elle fut assez surprise de se rendre compte qu’elle était en céramique, et non en plastique. Elle avait tout d’une vraie théière, à ceci près qu’elle ne mesurait pas plus de quinze centimètres. La théière tenait dans sa main.

      - Si tu me posais la question, dit Ellington, je te répondrais qu’il me semble impossible que quelqu'un l’ait laissée là par accident ou parce qu’il en avait assez de ranger des affaires dans le box.

      - Et elle n’a pas pu