IMPROVISÉ A UN DINER DONNÉ A L’AUTEUR
PAR PLUSIEURS OFFICIERS.
Air: Restez, restez, troupe jolie.
BRAVANT l’ennuyeuse étiquette,
Ne vois-je pas, en ce moment,
Se frotter ma rouge épaulette
A celle de mon lieutenant? (bis)
De cet accueil je me fais gloire,
Songeant, en cetinatant Sétieur (bis.)
Que celui qui me verse à boire
Sera mon guide au champ d’honneur.
LE SOUVENIR.
J’ADOUCIS les cruels tourments
Que nous fait éprouver l’absence.
Je suis le trésor des amants
Quand ils ont perdu l’espérance.
LE DORMEUR.
Air: De Lantara.
Vous dont la carrière est remplie,
Vous me reprochez chaque jour
De dormir avec ma folie
Entre le plaisir et l’amour. (bis.)
Laissez-moi prendre pour l’aurore
Le jour qui s’avance à grand pas:
Mes songes sont ai doux encore ! (bis.)
Voilà pourqoi je ne m’éveille pas. (bis.)
Qu’entends-je? des chants de victoire!
Bellone crie à m’assourdir:
«Aux armes! Veille pour la gloire.»
De grâce laissez-moi dormir!
Près de la belle que j’adore
Je livre de plus doux combats:
Mes songes sont si gais encore!
Voilà pourquoi je ne m’éveille pas.
Mais, grand Dieu! sur ma main brûlante
Qui vient poser sa froide main?....
A sa démarche chancelante
Je reconnais le pauvre Hymen.
Triste Dieu qu’un souci décore,
On ne dort plus entre tes bras:
Mes songes sont si doux encore.
Voilà pourquoi je ne m’éveille pas.
Qui m’appelle? Ah! c’est toi, Sagesse!
Il est trop tôt pour m’éveiller.
Vois ce myrte que la tendresse
A posé sur mon oreiller.
D’Amour la voix est plus sonore;
O Minerve, parle plus bas!
Mes songes sont si doux encore!
Voilà pourquoi je ne m’éveille pas.
Vous approchez, tristes veillées,
Je sens déjà le poids des ans;
Ah! sous des roses effeuillées
Cachons mes premiers cheveux blancs.
Je vois plus d’une fleur éclore;
La foulerais-je sous mes pas?
Mes songes sont si doux encore!
Voilà pourquoi je ne m’éveille pas.
COLAS A COLETTE.
ROMANCE VILLAGEOISE.
Air: A peine au sortir de l’Enfance.
N’HÉSITE plus, ô ma bergère!
Que tous mes vœux soient accomplis;
Tu peux demander à ma mère
Les Colas font de bons maris.
Ali! lorsque l’hymen qui s’apprête
Nous tiendra tous deux dans ses lacs,
Colette, sois toujours Colette ; (bis.)
Moi, je serai toujours Colas. (bis.)
Pour éclipser nos pastourelles,
Tu pourras porter à ton choix
Rubans, bijoux, fines dentelles:
A tout je donnerai ma voix.
Des dépenses de ta toilette
Crois que je ne me plaindrai pas:
Colette, sois toujours Colette;
Moi, je serai toujours Colas!
Quand tous les bergers du village
Te cajoleraient tour à tour,
Je n’en prendrais jamais d’ombrage:
Pourrais-tu trahir notre amour?
Si dans le bois tu vas seulette,
Jamais je n’y suivrai tes pas:
Colette, sois toujours Colette;
Moi, je serai toujours Colas.
Si le sort pour un long voyage
M’éloignait de notre canton,
A mon retour dans mon ménage,
Si je trouvais gentil poupon,
Loin d’en avoir l’ame inquiète
Je le bercerais dans mes bras.
Colette, sois toujours Colette;
Moi, je serai toujours Colas.
Je crois à ta vive tendresse,
A ta douceur, à ta bonté,
A ta candeur enchanteresse,
Surtout à ta fidélité.
Je te crois sensible et discrète;
De tes vertus je fais grand cas:
Colette, sois toujours Colette;
Moi, je serai toujours Colas.
LE PÈRE LACHAISE.
ROMANCE.
DANS ce séjour si doux et si paisible,
Où l’homme dort avec ses vains projets,
J’aime à rêver sur le marbre insensible
Qui me dérobe à de tristes objets.
Quel